Cette question revient, assez souvent, dans les conversations. Elle peut exprimer : soit une certaine naïveté, soit une méconnaissance entièrement compréhensible. Dans certains cas elle révèle aussi une volonté de réduire le rôle historique du PCR, de ses dirigeants et de ses militants (es).


"Pourquoi le PCR n’a pas mis en œuvre ses propositions qui, pour certaines, datent de plusieurs années ?"
C’est pourquoi, sans se formaliser sur les raisons qui amènent finalement cette question, elle appelle une réponse. C'est tout simplement parce que nous n'avons pas les compétences décisionnaires.

Tout ce dont nous profitons a été arraché par de longues années de luttes. L'abolition de l'esclavage à La Réunion, cela a pris plus de 150 ans. L'essentiel a été fait par nos aînés mais le travail n'est pas terminé. La  loi qui fait du 20 décembre, un jour férié et chômé, a été le fruit de longues années de luttes conduites par le PCR.

Il en est de même pour la loi qui reconnaît que « l'esclavage est un crime contre l'humanité ». L'égalité sociale qui devait être appliquer avant le 1er janvier 1947, prévue à l'article 3 de la loi du 19 mars 1946, n'a été obtenu qu'en 2002. La lutte est toujours longue. Ce qui me fait dire que seul le rassemblement des Réunionnais peut imposer un rapport de force favorable.

D’autres exemples.

Organiser la priorité des Réunionnais dans l’accès aux emplois dans la Fonction Publique
Dans une ambiance de chômage massif, c'est le seul secteur qui crée 1500 emplois par an. C’est la raison pour laquelle le PCR avance l’idée d’un moratoire sur dix, quinze ou vingt ans. En clair : au cours de cette période, sur la base du niveau requis, tous les concours et emplois, pour occuper les postes à La Réunion, seraient réservées aux Réunionnais d’ici et d’ailleurs.

Il faut se souvenir que jusqu’à la fin des années 70, il existait un tel dispositif à La Réunion. Il s’agissait du Concours de Recrutement des Instituteurs remplaçants (CRIR)... Encore faut-il déterminer les critères qui permettent d'identifier "le Réunionnais". Certains avancent le critère de naissance.

Mais cela exclurait les enfants des Réunionnais nés en France : ce serait une double peine pour les enfants du BUMIDOM ! D’autre, comme le site "7 Lames la Mer" prône l'application d'un critère linguistique et culturel. D’autres avancent également les critères des "intérêts matériels et moraux". Ce dernier critère me semble être plus en concordance avec notre Histoire. Mais les normes et règlements en vigueur, ne laissent aucune marge de manoeuvre pour mettre en œuvre cette idée qui pourtant fait consensus dans la classe politique.

Création de deux grands services publics dans les secteurs de l’environnement et de l’aide à la personne
Cette proposition exige que la gestion de ces deux services et le recrutement du personnel soient confiés à une structure qui regrouperait l’Etat, les collectivités, les associations, les organismes de formation. Or, dans le cadre actuel, aucune de ces deux conditions ne peuvent être réunies. Les résistances montrent que ce n'est ni évident et ni facile.

La coopération régionale entre les pays ACP et l’Union Européenne
L’Union Européenne et les pays voisins signent des accords de libres échanges  sans que les Réunionnais aient voix au chapitre. L'épisode de la tomate importée de Madagascar est une illustration qu'il faut des rapports sains et équilibrés entre voisins. Le PCR propose le Co-développement, c'est à dire le développement partagé mais non subi, par la loi de la finance ou du plus fort. Nous n'avons pas encore les compétences nécessaires pour, à terme, inverser cette tendance qui fait qu’aucune « liste » ne viendra à bout de la vie chère pour les plus pauvres.

Harmonisation des revenus
C'est l'Etat qui fixe les revenus. Pour certaines catégories, il compense la vie chère. Pour d'autres, non. Or, la vie est chère pour tout le monde. On achète dans les mêmes endroits. Comment allons-nous traiter ce problème ? Le PCR considère qu’il serait désastreux, économiquement et socialement de procéder par un oukase.

C’est pourquoi le PCR appelle à un large débat sur des principes. Comme par exemple le fait que les avantages acquis restent acquis. Pour les bas et très bas revenus, une valorisation ne serait pas un luxe parce que disposer d'un reste à vivre de 5 euros par jour, personne ne peut se satisfaire d’une pareille situation.

En ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, l’autonomie énergétique, l’auto suffisance et la sécurité alimentaire, ou encore la création d’un réseau ferré
Sur ces points personnes ne peut nier que le PCR et ses alliés ont notablement fait avancer ces dossiers. A terme, nul doute que le bon sens l’emportera sur tout autre considération pour relancer ces projets de développement durable. Ce qui veut dire un développement qui profite aux générations présentes et futures. Lorsqu’il s’agit de La Réunion de demain, l’égoïsme ne peut être la solution.

En guise de conclusion, il faut savoir que nos propositions sont porteuses d'une grande transformation sociale et économique. Et pour ce faire, les Réunionnais doivent pouvoir disposer des outils et compétences nécessaires. Un nouvel acte de Décentralisation pour La Réunion, adossé à un projet de développement, ainsi que la suppression de l’aliéna 5 de l’article 73 de la Constitution, sont à prendre. Il nous laisse entrevoir de nouvelles perspectives crédibles et durables. En tout cas, le débat est utile et nécessaire.

Rédigé par La Rédaction le Jeudi 18 Avril 2013 à 21:53 | Commentaires (0)

Personne ne peut contester la gravité de la situation économique et sociale. Elle est ressentie et vécue de diverses manières par quasiment toutes les couches de la population. L’inquiétude est très forte et les Réunionnais sont dans l’attente à la fois de solutions urgentes et de perspectives. C’est dans ce contexte que s’est faite la visite ministérielle.


"Les réponses apportées ne peuvent régler les problèmes de fond"
La visite dans notre île de M. Lurel, ministre des Outre-mer, a démontré qu’il n’y a pas de solutions viables et durables dans le cadre actuel. D’ailleurs, le PCR fait remarquer que l’immense majorité des responsables réunionnais s’accorde à dire, à juste raison, que le système actuel a atteint ses limites. En somme tous les problèmes sont devant nous.

Ce sont par exemples : l’extinction du RSTA au 31 mai ; la fin programmée des quotas sucriers ; la crise budgétaire à l’Université avec la mobilisation à la fois des enseignants et des étudiants. Ce sont aussi les petites entreprises confrontées à des dettes, l’absence de moyens et grands chantiers pour relancer le secteur des BTP. A cela s’ajoute le problème récurrent du logement avec la modification et les incertitudes des dispositifs de financements.

Le ministre a essayé de tenir un discours volontariste sur les Emplois d’Avenir. Et globalement sur l’emploi des jeunes à La Réunion. D’ailleurs le PCR a relevé avec intérêt  que M. le député Patrick Lebreton était missionné sur cette importante question.

Dès son arrivée à Sainte-Marie et durant les 48 heures passées ici, le ministre a été confrontée à l’ensemble des problèmes. Le PCR estime que M. Lurel a été dans son rôle et il a dit ce qu’il pouvait faire et ne pas faire sans cacher le cadre budgétaire très contraint et en confirmant qu’il y aura moins de crédits pour les Collectivités l’année prochaine.

En clair, si ce scénario au fil de l’eau perdure La Réunion va droit dans le mur. Les mesures actuelles sont insuffisantes pour faire face à la gravité de la situation. Il nous faut imaginer des mesures nouvelles qui ouvrent la voie à une politique de développement ! Priorité à l’emploi pour les réunionnais, création de deux grands services d’intérêt public, sortir de la suspicion des emplois de complaisance, mieux orienter tous les flux financiers vers des objectifs de développement. Ce sont là quelques propositions que le PCR met en débat.

C’est pourquoi, le PCR pense que le 1er mai peut être l’occasion pour toutes les couches de la population représentées par leur organisation d’exprimer leurs inquiétudes et d’appeler à une prise de conscience de la gravité de l’urgence de la situation et à la nécessité de mettre en œuvre des mesures  dont la nature et la portée doit être en rupture avec les pratiques actuelles.

Sur ce plan, les initiatives prises par le sénateur Paul Vergès et plus récemment par la députée Ericka Bareigts pour la suppression de l’alinéa 5 article 73 méritent d’être largement soutenu afin de doter La Réunion des moyens d’agir. Dans le même esprit, l’Acte 3 de la Décentralisation est un rendez vous que doivent saisir les élus et les deux collectivités, Région et Département, afin d’exiger une gouvernance à la hauteur des enjeux du développement.

La leçon qu’on tire de cette visite, c’est que les réponses apportées dans le cadre actuel ne peuvent régler les problèmes de fonds et plus que jamais, il faut se mobiliser pour créer les conditions permettant de changer la situation. Le but : ne pas sombrer encore un peu plus dans le découragement , la désespérance ou la résignation. Le 1er mai  donne l’occasion à chacune et chacun de faire entendre sa voix.

Rédigé par La Rédaction le Mercredi 17 Avril 2013 à 00:18 | Commentaires (0)

A quelques jours de la venue de Victorin Lurel, ministre des Outre–mer, le PCR, par la voix de Fabrice Hoarau, Faîza Ibrahim et Yvan Dejean ont donné une conférence de presse pour rappeler les propositions de leur parti, dans le but de répondre à la fois à l’urgence sociale et aux grands défis.


"Victorin Lurel doit apporter des réponses concrètes"
Pour nous, l'essentiel c'est de nous intéresser aux problèmes concrets des Réunionnais. Le logement, le chômage, d'abord. C'est cela l'urgence. Ensuite, viennent les problèmes de fond : ils ne sont pas toujours évidents pour l'opinion, et on le comprend, puisque les gens sont obligés de courir derrière 10 centimes pour faire un euro.

Ça m'est arrivé assez souvent pour que je sache ce que c'est. Mais ce que je sais aussi, c'est que ceux qui ne parlent que d'urgence, d'urgence, d'urgence, et ne prennent aucune mesure pour régler les problèmes de fond, sont soient des irresponsables, soient des menteurs et des manipulateurs. On ne peut pas critiquer la précarité et faire capoter les chantiers. On ne peut pas parler sans cesse des travailleurs au ventre vide, et ne rien faire pour, par exemple, l'autonomie alimentaire.

Donc, oui à la réponse à l'urgence: combattons pour plus de contrats aidés dans l'immédiat, plus de chantiers à moyen terme, mais n'oublions pas la nécessité absolue de construire un système nouveau pour demain, où le Réunionnais puisse s'assumer lui-même. Et pour cela, oui, il nous faut un chemin de fer, il nous faut des routes, il nous faut endiguer les radiers, il nous faut construire de l'énergie solaire. On ne demande pas la charité de l'Etat.

Mais on ne peut pas être égaux lorsqu'il s'agit de mettre un président en l'air, et être moins égaux quand il s'agit de développement. Et puis il ne faut pas se voiler la face: on a beau se raconter des histoires, le réchauffement climatique, c'est une réalité pour notre petite île. On le voit sur le front de mer de Roches-Noires, à Maurice et dans d’autres régions du monde. Il y a de plus en plus de feux de forêts, et des requins partout.

Ce n'est pas un hasard, et à part les imbéciles personne ne nie le problème. Alors il y a deux solutions: soit on se met la tête dans le sable comme une autruche, et au bout du compte, c'est la catastrophe. Soit on réagit, en créant des emplois, et on fait de la lutte contre le réchauffement une grande cause de notre île.

Pas pour faire joli, mais pour mobiliser le peuple et les travailleurs sur de grandes idées, et de grands chantiers. Le choix, c'est maintenant. Après, il sera trop tard..."

Sur la réforme institutionnelle, le Parti communiste est bien placé pour savoir que ces enjeux font l'objet d'interprétations, de diversion, et de quiproquos souvent volontairement entretenus. Il y a des gens qui mettent beaucoup d'énergie à ce que rien ne change. Donc, avançons avec sérénité, en faisant, comme on dit, de la pédagogie. C'est-à-dire qu'il faut expliquer qu'une réforme des assemblées, c'est mieux parce que cela simplifie les choses. Imaginez que pour faire une vidange il faille aller chez un garagiste pour enlever la vieille huile, et chez un autre pour la changer. Ce ne serait pas rationnel.

Le système actuel est comme cela: pas rationnel, compliqué, parfois on dirait qu'il faut sortir de polytechnique pour remplir deux papiers. On imagine les problèmes que cela pose à ceux qui cherchent des subventions, qui veulent créer une entreprise...

Il faut simplifier tout cela. Mais attention, il ne faut pas que cela donne une réforme au rabais. En résumé, l'Etat dit: "tiens, voilà ta réforme, voilà plus de compétences, et moi je reprends l'argent".

Sur cette question le débat est ouvert et nous nous félicitons de l’initiative de madame la présidente du conseil général qui a pris l’option de lancer un débat pour construire un projet de société et un modèle de gouvernance qui je l’espère sera innovant et capable de nous répondre aux défis qui se posent et se poseront à nous.

Sur la politique des revenus : je voudrais déjà qu'on arrête de raconter des "zistoir ". Le PCR n'a jamais voulu supprimer les crédits liés à la surrémunération. Nous voulons plus de solidarité, et je me demande qui aurait le courage de dire ouvertement qu'il est contre. Donc, nous souhaitons, pour notre part, avancer sur un système qui aille vers plus de justice et d’égalité entre les réunionnais. Mais cela n'empêche pas de réfléchir à une autre question, celle des prix.

De même que nous appelons au débat sur les propositions des uns et des autres, de même nous disons que la bonne question est de savoir comment financer ses projets. Et là nous formulons l’idée d’un Fond Réunionnais d’Investissement qui pourrait être alimentée de différentes recettes. Comme par exemple : Une taxe sur les recettes des jeux, une taxe sur les recettes des entreprises dont le siège social n’est pas domicilié à La Réunion, une partie de l’épargne, une part aussi sur les revenus majorées sans remettre en cause les avantages acquis et qu’en retour les épargnants voient leurs participations rémunérées et pourquoi pas défiscalisées. Cette option participerait à la solidarité pour développer La Réunion et favoriserait, à coup sûr, la cohésion sociale que chacune et chacun appelle de ses vœux.

Enfin il y a des échéances qui arrivent dans les semaines qui viennent : c’est la fin du RSTA au 31 mai et du Bonus Cospar en fin d’année. Cela concerne des dizaines de milliers de Réunionnais.

Et bien nous profitons de la visite à La Réunion de M. le ministre de l’Outre-mer pour l’interpeller sur toutes ces questions parce qu’il faut bien reconnaître qu’entre sa dernière visite et maintenant, la situation s’est encore aggravée.

Nous souhaitons que Victorin Lurel, apporte des réponses concrètes.

Rédigé par La Rédaction le Mardi 9 Avril 2013 à 22:31 | Commentaires (0)
1 ... « 5 6 7 8 9 10 11 » ... 27