"La Réunion, une situation sociale hors norme"


Jeudi 29 Août 2013

L’opinion réunionnaise est influencée aujourd’hui par plusieurs éléments. Les débats concernant l’intervention ou pas en Syrie. Le deuxième élément est le débat sur les retraites après la rentrée politique en France. Sur ce point, le Gouvernement a essayé d’être habile mais manifestement pas grand monde n’est satisfait.


C’est dans ce contexte que se prépare le budget 2014. Et nous savons que dans ce cadre il y aura des gels de dotations avec d’un côté 10 Milliards d’euros d’économie sur le budget global de l’Etat et plus 6 milliards encore pour les collectivités.

A cela va s’ajouter une note de 10 Milliards d’euros qui est le fruit de deux contentieux communautaires entre l’Union européenne et la France.

C’est dans ce cadre global que survient la publication de l’Insee sur les indicateurs sociaux départementaux. Avec sa conclusion : « La Réunion une situation sociale hors norme ».

Pour une fois, toute l’opinion réunionnaise a été sensible à la gravité de la situation sociale. Ça à même été perçu de manière traumatisante par l’immense majorité.

Il y a les chiffres ! 343 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. L’emploi : quasiment 30 % de chômeurs dont 60 % chez les jeunes.

Ces éléments, l’Insee a fait une comparaison avec la France et on observe que c’est de loin que La Réunion connaît une situation extrêmement difficile. On aurait pu dire que nous avons atteint le sommet de la crise. Et bien non !

Cette situation va encore s’aggraver.

Les données de l’Insee datent d’avant 2012 et ne prennent pas en compte les conséquences de la politique du gouvernement qui a supprimé le RSTA et la prime COSPAR qui prend fin au 31 décembre 2013.

Pourquoi ? Le RSTA et le COSPAR sont des compléments de revenus.

Et dès la fin de cette année c’est la fin. Et rien pour remplacer les deux dispositifs. Conséquence : Appauvrissement supplémentaire qui va affecter 10% des revenus des travailleurs les plus modestes ! Cela va renforcer une situation déjà qualifiée d’hors norme.

Donc ce que l’Insse dit, va mécaniquement s’amplifier de manière négative.

Un autre élément : les chiffres sont des chiffres et nous devons les évaluer en terme de pouvoir d’achat. Et comme à La Réunion, la cherté de la vie, c’est 35 % de plus qu’en France cela veut dire qu’à revenu monétaire égal, à La Réunion, il faut un correctif de 35%.

Ce qui veut dire aussi que ce que l’Insee appelle une situation hors norme est encore plus aggravé par le coût de la vie. Ce qui nous fait dire au PCR que la situation est beaucoup plus grave que les chiffres font apparaître.

Enfin, si la moyenne est de 42 %, c'est-à-dire 42 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, la réalité sociale géographique nous avons des communes de l’île ou ce chiffre dépassent aisément les 50%.

Donc il y a des quartiers où il y a plus de chômeurs que de gens au travail. Voilà pour quoi le PCR tient cette conférence de presse : nous voulons contribuer à la réflexion avancée par l’Insee.

Et cela fait 50 ans qu’au PCR que nous attirons l’attention sur la crise structurelle et nous sommes satisfaits que des experts viennent renforcer notre analyse.

II : Nos propositions : Allons débattre !

Maintenant que faut-il faire ?

Ce qu’il faut faire est très simple: Devant une telle situation le PCR appelle toute affaire cessante à en débattre.

Nous ne pouvons pas dire qu’il y a le feu dans la maison et continuer à faire comme si de rien.

Et pour nous il n’y a pas de préalable !
Allons débattre : c’est impensable de continuer avec le train-train quotidien.

Nous avons des propositions : Urgence sociale et les projets structurants. Et pour mettre en œuvre : une gouvernance adaptée à la situation avec une assemblée. (Exemple : Professeur André Oraison).

Il ne faut pas que les contingences municipales prennent la primauté sur les problèmes soulevés par l’Insee.

Le PCR pour sa part continue à expliquer, mobiliser à débattre.

III : Les rendez-vous à venir

Dans le calendrier que nous avons devant nous : M. Chérèque arrive. Il est missionné par le Gouvernement pour recueillir les remarques des réunionnais sur le traitement de la pauvreté. Il arriverait dans le courant du mois de septembre.

Et nous apprenons que dans le milieu du mois d’octobre c’est le ministre des outre mer qui vient pour conférence sur la coopération.

Et bien, comment faire  en sorte que ces deux rendez-vous soient l’occasion de parler d’une même voix face aux représentants du gouvernement. Et nous disons bien les Réunionnais parlent d’une même voix.

N’allons pas nous diviser sur les problèmes de fond.

Quant au PCR, après le 8ème Congrès, nous avons pris la décision de populariser davantage nos propositions et c’est dans ce cadre que nous avons tenu 3 meetings et qu’un grand rassemblement de plus de 1000 personnes est prévu au mois d’octobre.

D’ici là, diverses activités populaires vont ponctuer le calendrier. La situation est trop grave et il faut parler au peuple. D’ailleurs, dans l’urgence nous avons décidé de réunir le Conseil Politique samedi prochain. Notre but est d’assumer notre part de responsabilité dans la société.

Enfin nous rappelons la nécessité de réunir une table ronde sur le RSTA et le Bonus COSPAR et élargir le débat à la venue de F. Chérèque.
La situation est suffisamment grave : il faut s’unir sur l’essentiel.

La Rédaction