"Les réponses apportées ne peuvent régler les problèmes de fond"


Mercredi 17 Avril 2013

Personne ne peut contester la gravité de la situation économique et sociale. Elle est ressentie et vécue de diverses manières par quasiment toutes les couches de la population. L’inquiétude est très forte et les Réunionnais sont dans l’attente à la fois de solutions urgentes et de perspectives. C’est dans ce contexte que s’est faite la visite ministérielle.


La visite dans notre île de M. Lurel, ministre des Outre-mer, a démontré qu’il n’y a pas de solutions viables et durables dans le cadre actuel. D’ailleurs, le PCR fait remarquer que l’immense majorité des responsables réunionnais s’accorde à dire, à juste raison, que le système actuel a atteint ses limites. En somme tous les problèmes sont devant nous.

Ce sont par exemples : l’extinction du RSTA au 31 mai ; la fin programmée des quotas sucriers ; la crise budgétaire à l’Université avec la mobilisation à la fois des enseignants et des étudiants. Ce sont aussi les petites entreprises confrontées à des dettes, l’absence de moyens et grands chantiers pour relancer le secteur des BTP. A cela s’ajoute le problème récurrent du logement avec la modification et les incertitudes des dispositifs de financements.

Le ministre a essayé de tenir un discours volontariste sur les Emplois d’Avenir. Et globalement sur l’emploi des jeunes à La Réunion. D’ailleurs le PCR a relevé avec intérêt  que M. le député Patrick Lebreton était missionné sur cette importante question.

Dès son arrivée à Sainte-Marie et durant les 48 heures passées ici, le ministre a été confrontée à l’ensemble des problèmes. Le PCR estime que M. Lurel a été dans son rôle et il a dit ce qu’il pouvait faire et ne pas faire sans cacher le cadre budgétaire très contraint et en confirmant qu’il y aura moins de crédits pour les Collectivités l’année prochaine.

En clair, si ce scénario au fil de l’eau perdure La Réunion va droit dans le mur. Les mesures actuelles sont insuffisantes pour faire face à la gravité de la situation. Il nous faut imaginer des mesures nouvelles qui ouvrent la voie à une politique de développement ! Priorité à l’emploi pour les réunionnais, création de deux grands services d’intérêt public, sortir de la suspicion des emplois de complaisance, mieux orienter tous les flux financiers vers des objectifs de développement. Ce sont là quelques propositions que le PCR met en débat.

C’est pourquoi, le PCR pense que le 1er mai peut être l’occasion pour toutes les couches de la population représentées par leur organisation d’exprimer leurs inquiétudes et d’appeler à une prise de conscience de la gravité de l’urgence de la situation et à la nécessité de mettre en œuvre des mesures  dont la nature et la portée doit être en rupture avec les pratiques actuelles.

Sur ce plan, les initiatives prises par le sénateur Paul Vergès et plus récemment par la députée Ericka Bareigts pour la suppression de l’alinéa 5 article 73 méritent d’être largement soutenu afin de doter La Réunion des moyens d’agir. Dans le même esprit, l’Acte 3 de la Décentralisation est un rendez vous que doivent saisir les élus et les deux collectivités, Région et Département, afin d’exiger une gouvernance à la hauteur des enjeux du développement.

La leçon qu’on tire de cette visite, c’est que les réponses apportées dans le cadre actuel ne peuvent régler les problèmes de fonds et plus que jamais, il faut se mobiliser pour créer les conditions permettant de changer la situation. Le but : ne pas sombrer encore un peu plus dans le découragement , la désespérance ou la résignation. Le 1er mai  donne l’occasion à chacune et chacun de faire entendre sa voix.

La Rédaction