"Depuis le tout début de la découverte de l’affaire dite de "la viande de cheval" dans les plats cuisinés, l’accent a été mis sur des intermédiaires peu scrupuleux qui revendaient de la viande équine tout en faisant croire que s’était de la viande de bœuf".


"Produire ce que nous consommons, consommer ce que nous produisons"
L’ont t-ils fait à l’insu des acheteurs ou avec des complicités ? De cela je n’en sais rien. En revanche ce qui certain c’est que le consommateur a acheté comme y dit en créole "saucisse dans ventre cochon".

En d’autre terme il y a eu tromperie sur la marchandise. Le but est simple à deviner. Le profit bien sûr.

Comment s’en étonner quand nous savons que ce système dans lequel nous gigotons est bâti sur une logique du "sur – profit". Logique professée par les chantres de l’ultra-libéralisme qui vante à tout bout de champ ce fameux modèle qui devrait nous apporter la stabilité mondiale, la paix et la sécurité des biens et des personnes.

Pour le coût s’est râpé. La sécurité des biens de consommations n’est pas au rendez – vous et la méfiance s’installe quand on regarde d’un œil, cette fois averti, le contenu de nos assiettes.

La Réunion peut – elle échapper à ces dérapages? Et les Réunionnais peuvent t-ils s’alimenter avec sérénité.

Pour répondre à ces deux questions, le Parti Communiste Réunionnais, mon parti, propose de tendre vers l’autonomie alimentaire et par voie de conséquence la sécurité.

De quoi s’agit –il exactement. Pour être tes simple c’est : "Produire ce que nous consommons. Consommer ce que nous produisons".

C’est la raison pour laquelle et compte tenu que le Conseil général dispose de la compétence agricole, il serait peut-être utile de convoquer une séance spéciale qui serait consacré à la sécurité alimentaire dans notre pays.

Planteurs, éleveurs, consommateurs, institutions diverses, élus-es, parti politique auraient certainement leur mot à dire sur cette question qui touche 850 000 personnes aujourd’hui et un million demain. C'est-à-dire après demain.

Exaspération, impression d’abandon, frustration, colère : ce sont là les sentiments qui se sont exprimés au cours de ces 60 derniers jours à La Réunion.Ces sentiments se sont notamment traduits par des manifestations rassemblant à chaque fois plusieurs dizaines de jeunes. Manifestations qui ne sont, à coup sûr, que les conséquences d’une crise qui accentue les inégalités. Mais ça tout le monde le sait très bien ! Inégalités devant l’emploi. Inégalités dans les modes de consommations. Inégalités des revenus.


Les jeunes de plus en plus égaux devant les inégalités
Pourtant, le 22 août dernier dans une lettre adressée au président de La République, le PCR avait attiré son attention sur une situation explosive.
 
Dans cette même lettre le PCR a de tout de même réaffirmé qu’il était évident que tout ne pouvait être changé d’un coup de baguette magique mais qu’il était nécessaire de l’engager au plus vite.
 
Désormais, que faut-il faire ou de ne pas faire ? Chacun a certainement sa petite idée sur la question. A commencer par les jeunes eux-mêmes qui, au fond, demandent le respect de la parole donnée. Et c’est bien normal.
 
Ce respect de la parole donnée c’est celle des parlementaires élus –es qui ont promis : du travail pour les jeunes, la relance de l’activité, une démocratie plus vivante. Bref, le bonheur…ou quelque chose qui y ressemble,  et  que personne ne peut trouver illégitime.
 
Cependant, ces 60 premiers jours de l’année démontrent que  désenchantement et détresse sociale peuvent conduire à des drames. Je veux parler ici des violences extrêmes que s’infligent eux-mêmes des centaines de personnes.
 
Suicides, tentatives de suicides par centaines sont d’autres signes très inquiétant qui doivent aussi nous interpeller sur l’état de notre société. Nul ne peut se dire indifférent et nul ne l’a dit d’ailleurs.
 
Cependant ne faut-il pas s’interroger sur les causes profondes de ces drames qui sont des révélateurs au combien tristes quand on sait que, dans le même temps 

Rédigé par Yvan Dejean le Lundi 25 Février 2013 à 18:11 | Commentaires (0)

L'article publié ci-après est la retranscription de mes propos, lors de la conférence de presse tenue aujourd'hui par moi-même et Faaïza Ibrahim, au nom du Parti communiste réunionnais. Il s'agit d'attirer l'attention de l'opinion publique sur la menace qui pèse sur l'aide alimentaire européenne, indispensable aux associations qui nourissent les plus démunis.


PCR / Conférence de presse – 6 février 2013
 
Les 7 et 8 Février, le montant de l’aide aux plus démunis va être discuté au niveau européen. C’est l’aide alimentaire.
 
L’aide alimentaire, qu’est-ce que c’est ? Pour ce qui nous occupe c’est un dispositif nommé le PEAD - le Programme européen d’aide aux plus démunis.
 
C’est un programme créé à la fin des années 1980, dans l’élan imprimé par les Restos du cœur français. Il a bénéficié de l’impulsion donnée par Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne.
 
Le principe est d’utiliser les invendus (les fameux stocks) de la Politique agricole commune (la PAC) pour lutter contre la réapparition de la faim et la montée de la pauvreté en Europe.
 
En France la collecte et la répartition de ses stocks se font par le biais d’associations : Resto du cœur, banques alimentaires, la croix rouge, le secours populaire. 13 millions de personnes en bénéficient.
 
Les stocks de la PAC allant décroissant, les Etats avaient mis au point un mécanisme permettant de suppléer cette baisse de ressources agricoles susceptibles d’être redistribuées par l’achat direct de produits par l’UE.
 
Or, ce mécanisme est mis en danger aujourd’hui, dans le cadre des politiques de rigueur.
 
La Cour de Justice des communautés européennes a en effet rendu un arrêt en 2011, lequel a invalidé le mécanisme du PEAD dans son ensemble, au motif que les achats supplémentaires - hors stock de la PAC- ont pris une importance telle que le PEAD ne serait plus, pour ainsi dire, organiquement lié à la PAC.
 
La Commission européenne, fidèle à son orientation ultra-libérale, avait saisi l’occasion et demandé une diminution drastique de l’aide aux plus démunis : le 21 juin 2011, celle-ci propose de diviser par 4 les sommes allouées au PEAD, qui passeraient ainsi de 500 millions d’euros annuels à 113 millions.
 
Cette option est soutenue par 7 Etats membres de l’Union européenne, Allemagne en tête.
 
C’est un accord entre ce pays et la France, mise sous pression associative, qui avait permis de « sauver »- pour deux ans le dispositif du PEAD.
 
Mais le risque n’était que repoussé : le PEAD était maintenu pour deux ans, en échange de son abandon en 2014.
 
En fait de « solution » la proposition de remplacement formulée par la Commission est toujours marquée au sceau de la rigueur.
 
Le 24 octobre dernier, la Commission européenne a proposé de substituer au PEAD d’un Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD), dont les missions sont, sur le papier du moins, élargies.
 
Il s’agit non seulement de l’aide alimentaire, mais aussi de répondre aux problèmes de privation matérielle, de pauvreté infantile et aux situations des sans abris.
 
La but affiché : lutter contre l’exclusion sociale. Or, le budget alloué à ce nouveau fonds est de  2,5 milliards d’euros pour la période 2014-2020.
 
C’est-à-dire sur 7 ans, soit une baisse conséquente des fonds alloués  au  Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD) avant sa remise en cause, qui passeraient donc de 500 millions annuels à 350 millions annuels environ.
 
Ce nouvel agencement, qui octroie moins de fonds pour plus de missions, a été critiqué par l’ensemble des associations caritatives. Particulièrement, on remarque que l’aide alimentaire n’y trouve pas son compte.

Hypocrisie de la Commission
 
Il faut aussi pointer l’hypocrisie de cette évolution, qui coupe drastiquement dans des fonds sociaux pourtant minimes, alors que dans le même temps, la Commission européenne affiche un objectif ambitieux : réduire de 25% le nombre de « personnes menacées par la pauvreté » à l’horizon 2020.
 
Comment ne pas voir la contradiction entre ces nobles buts poursuivis, et la baisse d’un programme modique tel que le PEAD, au moment où les Etats eux-mêmes en pleine période de rigueur  et que le nombre de « personnes menacées par la pauvreté » et de pauvres tout court ne cesse d’augmenter.
 
Il faut rappeler que, selon les prévisions du FMI, 2013 sera une année de récession. Dans ce contexte, on estime à un quart la proportion de la population d’Europe menacée par la pauvreté.
 
Cela signifie 130 millions de repas en moins servis dans le cadre du PEAD.
 
Imaginons les conséquences sur La Réunion ! Je ne vous répèterai pas les chiffres que, sans doute, vous connaissez par cœur et que vous êtes fatigués d’écrire.

La Réunion..ou la Bande de Gaza ?
 
Mais qu’il soit tout de même rappelé, que le taux de chômage est plus élevé ici qu’en Espagne, l’homme malade de l’Europe, et que le score atteint par le chômage des jeunes atteint celui de la Bande de Gaza.
 
Et je ne dis rien de notre record de pauvreté : il ne s’agit pas ici de rechercher avec une loupe de technocrate qui est « pauvre », en danger d’être pauvre, en situation de devenir pauvre un jour.
 
Ça, c’est bon pour les soit disants experts de Bruxelles. Ici, les pauvres, c’est la moitié des gens. Et parmi eux, beaucoup, beaucoup, et de plus en plus de bénéficiaire de l’aide alimentaire.
 
On estime à 30.000 le nombre de familles de La Réunion réduites aux colis alimentaires. Et on ne sait pas tout, parce que le Créole est fier, et il a quelques fois des scrupules à être nourri par d’autres, et encore plus à faire la mendicité.
 
C’est pourquoi, au-delà de la solidarité qui nous lie à tous les opprimés, nous devons voir les intérêts plus spécifiques, plus criants, plus douloureux de notre population.
 
C’est le cadeau empoisonné de l’appartenance à l’ensemble le plus riche du monde, alors qu’on est pauvres. Nous devrons nous aligner sur les vœux, pour le coup, égoïste, des nations les plus riches de l’Europe, et ici, de l’Allemagne.
 
Notons que la philosophie générale du retrait de cette aide européenne, c’est que chaque pays se débrouille tout seul.
 
Que fera la France ? Peut-on espérer que les plus démunis auront droit à une solidarité renforcée pour les plus démunis, alors même que cette solidarité n’est pas à l’œuvre, lorsqu’il s’agit de l’emploi et du logement, secteurs de compétence de l’Etat ? On ne peut qu’être inquiets.

Pour un renouveau de l'aide
 
C’est pourquoi, le Parti Communiste Réunionnais soutient l’initiative des parlementaires européens et des associations caritatives qui militent en faveur de la création d’un Fonds d’Aide aux plus démunis de 4,5 milliards pour l’ensemble des pays de l’Union européenne.
 
C’est une goutte d’eau si on compare aux 1600 milliards d’aides accordées aux banquiers en pleine crise entre 2009 et 2011.
 
A La Réunion il faut savoir qu’en 2010, grâce aux subventions européennes les associations d’aide aux plus pauvres ont distribué 110 tonnes de colis alimentaires. Deux ans après, en 2012, c’est 600 tonnes. Près de six fois plus.
 
Devant la dégradation sociale la demande continue d’augmenter mais les moyens sont insuffisants. Il faut réagir.
 
C’est ainsi que nous avons décidé de lancer une pétition à l’échelle de l’île pour que les aides versées par l’UE et menacées ne disparaissent pas ou ne diminuent pas. Il en va de la survie de plus de 30 000 familles à La Réunion. Soit environ 90 000 personnes ce qui représentent un peu plus de 10 % de la population totale de l’île.
 
Nous transmettrons cette pétition au Parlement européen par l’intermédiaire de notre Député Younouss Oamrjee qui a été nommé rapporteur de cette question,  au Parlement européen.
 
 
 
 

Rédigé par Yvan Dejean le Mercredi 6 Février 2013 à 20:47 | Commentaires (0)
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