Voilà, c'est fait. Hier, je me suis rendu à Saint-denis où, conformément aux règles en vigueur, j'ai déposé et enregistré ma candidature à l'élection législative.
Au-delà de l'obligation administrative, ce fut aussi pour moi un geste symbolique. J'en prévoyais l'intensité,et c'est pour cela que j'ai voulu qu'une certaine sobriété l'accompagne, avant de revenir aux multiples tâches militantes qui m'attendaient, aux côtés de mes camarades.
Merci à eux, qui me soutiennent, merci à tous ceux qui m'ont aidé à en arriver là.


DÉPÔT DE CANDIDATURE

Les média ont régulièrement relayé les nombreux commentaires et les prises de positions qui ont suivi l'annonce du recrutement de 150 travailleurs portugais, sur le chantier de la ferme photovoltaïque en construction à la Plaine des Cafres.

Je vpudrais tout d'abord rappeler l'apaisement et la sérénité qui, selon moi, doivent entourer ce type de débat. Oui, la priorité à l'embauche des Réunionnais est un but évident de l'action politique à La Réunion.

Je pense d'ailleurs qu'il y a consensus entre les organisations et les représentants politiques sur cette question et, mis à part quelques voix marginales, plus personne ne conteste sérieusement la légitimité de la revendication de "vivre et travailler au pays".

Il faut, certes, la traduire dans la réalité; mais ce n'est pas par la passion et-ou pire, par l'amalgame et la violence que l'on y parviendra.

Ce dont il faut se garder, c'est de stigmatiser, d'attaquer ou de viser les travailleurs étrangers. Quiconque se dit de gauche, ne peut admettre qu'on monte les travailleurs les uns contre les autres.
Mais je ne doute pas que les Réunionnais, issus du métissage et finalement tous venus ici pour travailler, sauront puiser en eux la solidarité qui doit exister entre ceux qui peinent.

En effet, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Les problèmes réels sont avant tout portés par deux logiques: le chômage de masse qui frappe La Réunion, et la mondialisation capitaliste non maîtrisée. Car le fond de l'affaire, c'est d'abord que nous manquons cruellement d'emplois, et que nos ouvriers ont besoin de chantiers. Et la vérité, c'est que c'est sur ce terreau de précarité et de chômage que la dérégulation fait ses dégâts- comme un cyclone passant sur une zone frappée par la déforestation.

Ce sera, aussi, l'enjeu du changement: stopper l'hémorragie des droits des travailleurs, auxquels des règles internationales injustes ôtent toute stabilité et qui peuvent être emmenés partout où le veulent les intérêts capitalistes, sans égard aucun pour leurs vies, pour leurs droits.

Conquérir des avancées dans ce domaine, pour protéger les droits des réunionnais et ceux des travailleurs étrangers, c'est pour moi l'un des enjeux des élections dans lesquelles je m'engage.



Rédigé par Yvan Dejean le Samedi 12 Mai 2012 à 21:33 | Commentaires (2)

Il y a 11 ans exactement, sous la Présidence de M. Jacques Chirac, le Parlement français adoptait la loi dite "Taubira", qui appelle tous les citoyens au souvenir de l'esclavage et de la traite.
C'est une date à laquelle je suis attaché; elle ne concurrence bien évidemment pas notre 20 décembre, mais elle le complète, puisqu'elle prend sa signification à l'échelle de toute la République.
Le but de cette journée est de faire prendre conscience des ignominies commises dan le passé, lorsque des hommes et des femmes pouvaient être réduits à l'état de "bien meubles" par ce document terrible qu'était le "Code Noir".
Cette commémoration appelle, aussi, à réfléchir sur les formes contemporaines d'exploitation et d'oppression.
Soit l'esclavage lui-même, qui se perpétue tel quel ou sous la forme de salariats ultra-précaires, soit à des formes de domination plus difficiles à identifier, qui marquent encore nombre de pays.
Oui, l'esclavage est aboli, mais il continue de marquer les structures de notre société. En témoigne, le statut de nombreux Réunionnais descendants d'esclaves, qui sont souvent ceux qui subissent, toujours et encore, les discriminations et les injustices sociales.
Le 10 Mai est l'occasion pour nous de prendre conscience de tout cela. Mais il ne faudrait pas que cette journée du souvenir ouvre les portes de la repentance.
La mémoire est un devoir, elle appelle a être debout, et non pas, encore et toujours, à genoux pour mendier. Et encore moins pour enfermer la signification d'un crime universel, dans les limites d'intérêts particuliers.
Ni l'histoire, ni la mémoire n'appartiennent à des porte-parole auto-proclamés.
Ces propos, je les ai tenus en présence de François Hollande, alors candidat, face à ce lieu symbolique qu'est le cimetière dit du "Père Lafosse".
Aujourd'hui, je me souviens, et ce souvenir ravive le désir de me battre. De me battre pour le respect, pour l'égalité, pour la reconnaissance de la valeur de toutes et tous ceux qui peuplent la Terre.
La Réunion donne l'image de cette faculté qu'ont les hommes de vivre ensemble leurs différences. Elle en illustre aussi les difficultés, et la profondeur des cicatrices héritées de l'Histoire.
Identifier le chemin du passé, en gravir les marches, et se hisser vers l'avenir: tel est le sens de mon combat. Et je garde à l’esprit cette pensée de Saint-Exupéry : « ta différence, mon frère, loin de me léser, m’enrichit ».


Le 10 Mai: SE SOUVENIR ET AGIR

Rédigé par Yvan Dejean le Jeudi 10 Mai 2012 à 12:32 | Commentaires (0)
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