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​Expulsions à La Réunion : "Cages à lapins", identité bafouée et indignation populaire


Citoyen
Vendredi 25 Juillet 2025

Alors que des habitants de la Coline à Saint-Denis 974 ont été expulsés de leurs maisons pour être relogés de force en HLM, la décision suscite une vive indignation à La Réunion. Entre humiliation, perte d’identité et recours à la force sur des personnes vulnérables, la contestation enfle face à une politique jugée brutale et déconnectée des réalités locales.


Merci Madame le Maire

À La Réunion, la colère gronde. Sur les réseaux sociaux, un message de Jimmy Bénard circule et résume l’amertume d’une partie de la population face aux récents relogements forcés :

"On se souviendra de ce jour où, encore une fois, on expulse les gens par la force pour les recaser dans des cages à lapins. Leur histoire, leur cour, leur petit parc à poules… chaque jour, on détruit un peu plus tout ce qui fait l’identité réunionnaise."

Les mots sont durs, mais ils résonnent avec force dans l’île. Le cœur du débat ? L’expulsion de familles vulnérables de leurs logements précaires, au nom d’un projet d’endiguement pourtant techniquement possible sans déplacement, selon certains habitants.

Un choix politique contesté
Alors qu’une solution alternative — un relogement en « case à terre » — semblait envisageable pour respecter les modes de vie traditionnels et la dignité des personnes concernées, c’est une autre voie qui a été choisie.

"Un consensus aurait dû être trouvé. Reloger ces personnes dans des HLM ? Quelle humiliation...", s’indigne encore Jimmy Bénard, exprimant un sentiment partagé par de nombreux Réunionnais.

Ce n’est pas seulement la question du logement qui est en jeu, mais celle du respect d’un mode de vie, d’une mémoire, d’un ancrage culturel.

Une décision lourde de sens
Derrière cette opération musclée, c’est une image de la puissance publique qui se dessine, autoritaire, sourde aux appels au dialogue.

"La maire serait sortie grandie de cette histoire... Elle a choisi la voie de la force sur des personnes vulnérables. Quelle indignation !"

Le message se conclut avec une ironie amère : "Merci Madame le Maire." Une formule lapidaire qui souligne le sentiment d’abandon et d’injustice que ressentent les expulsés — et ceux qui les soutiennent.

Identité réunionnaise : un combat permanent
Ces événements réactivent une fracture ancienne : celle entre des logiques d’aménagement venues d’en haut, et les réalités d’un peuple attaché à sa terre, à ses cours, à son autonomie. L’identité réunionnaise n’est pas un slogan. C’est un quotidien tissé de relations, de mémoires et de résistances — que certains refusent de voir disparaître derrière des façades de béton.
 

François Orré



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