Mesdames, Messieurs,

Citoyennes, citoyens,

L'élection présidentielle donne aux Réunionnaises et aux Réunionnais une chance de s 'exprimer en faveur du changement. Après 5 années de pouvoir sans partage, le Président sortant tente de faire oublier un bilan entièrement négatif. Dans notre pays, le chômage et la pauvreté ont explosé.

La jeunesse est sans emploi, et n'a aucune perspective. La condition des planteurs empire. Partout, le service public recule. Les citoyens sont abandonnés eux-même.

L'heure est venue de sanctionner massivement ce bilan de casse sociale par le vote populaire.
Le Parti communiste réunionnais a choisi d'apporter son soutien à François HOLLANDE, le candidat le mieux placé pour remporter la victoire et apporter le changement.

La section communiste de La Rivière vous invite au meeting qui se tiendra
Vendredi 6 Avril à 18 heures, dans la cour de Mme SOUTON




Rédigé par Yvan Dejean le Vendredi 6 Avril 2012 à 05:37 | Commentaires (1)

Ci-dessous, le texte de mon intervention lors de la visite de François Hollande à Saint-Louis, au cimetière dit "du Père Lafosse".


BIENVENUE, MONSIEUR LE PRESIDENT....

Cher candidat,

Face à nous, les murs du cimetière dit du Père Lafosse renferment le souvenir des Réunionnais morts sans sépulture. Depuis 2009, une stèle s’y élève, pour que nos ancêtres, dépouillés de droits jusque dans la mort, ne soient plus jamais ignorés.
De ce lieu, nous avons voulu faire un lieu de mémoire. De souvenance, dit le Créole. Mais, cher François Hollande, pour nous, souvenance n’est pas repentance. Et lorsque nous plantons un jalon de notre mémoire et de notre identité, ce n’est pas pour obtenir une réparation en nature ou en bons sentiments. Ce geste, c’est celui d’un peuple qui avance. D’un peuple qui ne se plaint pas de son passé, mais se hisse sur son héritage et s’engage, sans se renier,  sur la route du changement.

Oui, cher candidat, le passé pèse lourd sur nos terres . Cette histoire courte, marquée par le colonialisme, trois siècles, l’esclavage, presque deux siècles, l’engagisme, un peu moins d’un siècle, cette histoire laisse des traces. Elle laisse des traces dans les mentalités, et dans l’espace. Voyez, cher François Hollande, le tracé des communes de notre île ! Il y en a seulement 24, pour 2500 m2.  
Ce découpage est issu des  anciens « quartiers », définis à partir des limites des grands domaines sucriers, mais aussi des lignes de défense contre les Noirs marrons. Voyez la géographie du développement et la géographie mentale, qui sépare les Hauts et les Bas . Espace de travail, dit-on des Hauts, voués à demeurer un terroir.  Espace de représentation, dit-on des Bas,  qui devraient être le seul lieu là où les choses se passent et avancent.

Vous êtes aujourd’hui, cher candidat, parmi ceux qui font bouger les lignes. Parmi ceux qui veulent soulever les rocs. Même si, comme Sysiphe auquel vous vous êtes comparé, nous nous savons voués à les porter encore et encore. Et nous n’avons, pour cela, d’autre idéologie que la foi dans le progrès et le développement.

Le progrès, c’est le développement des hauts, avec le prolongement du grand édifice de la Route des Tamarins. C’est la fin, pour les Hauts, de l’inégalité devant le service public. C’est le droit enfin réalisé, d’avoir à disposition de l’eau potable et pour les exploitations agricoles.

Mais le progrès, c’est aussi une mutation des cadres politiques de l’action locale. Soulever le poids du passé et prendre nos responsabilités, c’est structurer nos territoires en rapport avec les réalités d’aujourd’hui. Pour cela, nous avons adopté et fait adopter l’idée de La Rivière, 25eme commune. Et je suis heureux de saluer en vous l’homme de ce changement majeur, qui va accroître la cohérence de nos populations, et nous mettre  sur la voie de la démocratie locale. Voilà, pour nous, un signe sans équivoque, voilà l’engagement, voilà la certitude que le changement, c’est maintenant ! 


Rien de plus difficile, rien de plus compliqué, rien de plus sensible que de parler de morale en politique. Non seulement, parce que l’on s’est habitué à penser que les deux concepts ne mangent pas un grain de sel ensemble, mais surtout, parce que ce coup-là a déjà était fait de nombreuses fois. Et bien souvent, les politiques ont donné une bien piètre image de leur activité…


Mon intention n’est pas, ici, de jouer  les jeunes premiers débarquant avec des principes blancs comme neige pour dire qu’il vaut mieux que les autres. Je respecte trop mes vis-à-vis de tous camps, de tout bord et de toutes obédiences, pour leur opposer les seuls privilèges de l’âge et de l’innocence -revendiquée.

Mes valeurs, je les affiche : travail, égalité, respect, espoir. Vous les trouverez au cœur du projet politique que je porte. Je dis bien : « du projet », et non des comportements, de l’image ou de la vie privée, sujets qui animent les ladi-lafé et les commérages quotidiens.

Mes valeurs, vous les trouverez aussi, dans ma volonté de réaliser ce projet grâce à l’action politique, la vraie, non pas la technique des « ti contrats po vote po moin ».
Mes valeurs, vous les trouverez dans les idées que je défends et dans les moyens de les mettre en œuvre que je propose.
 
La seule autorité apte à en juger est, selon moi, le consentement populaire, qui s’exprime par le suffrage des électeurs. Les commentaires des bien et des mal pensants, qui croient surplomber l’activité politique mais évitent de se frotter au suffrage, ne m’intéressent pas.
 
C’est donc dans la compétition électorale que s’affrontent ce que je nomme les valeurs politiques.

Et c’est là que je voudrais lancer un appel à tous ceux avec qui je serai amené à croiser le fer lors des législatives: pouvons-nous, Madame et Messieurs, convenir d’un code de conduite minimal, d’où seraient bannis les comportements excessifs, outranciers, les débordements et les insultes qui déconsidèrent l’activité politique et en détournent les électeurs ?

Nos élans peuvent-ils converger, pour mener enfin une campagne propre, d’où les coups bas et les coups tout court soient définitivement bannis ?
 
J’appartiens pour ma part à une génération qui considère les brutalités verbales et physiques comme inacceptables…mais qui n’en a pas pour autant abandonné la volonté de gagner et de faire fleurir ses idées. Et je souhaite, pour tout le monde et d’abord pour les électeurs, être entendu par mes concurrents.

Yvan Dejean

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