Bonjour,
Je tiens à vous remercier du fond du coeur d’avoir répondu massivement présents aujourd’hui pour cette grande mobilisation populaire.
C’est une mobilisation pour la justice, une mobilisation pour l’égalité, une mobilisation sous le signe de la LIBERTE, de l’EGALITE et de la CONTINUITE.
Ce matin, c’est le premier signe, c’est le premier signal que nous envoyons à toute La Réunion, le premier signal que nous envoyons au Gouvernement et à ceux qui s’opposent encore à la continuité territoriale et qui le font contre la grande majorité des Réunionnais.
Vous êtes des milliers ce matin.
Vous êtes des milliers aussi à avoir manifesté votre engagement sur les réseaux sociaux, dans les media ces derniers jours…
Aujourd’hui, notre mobilisation est une première grande victoire pour le combat que nous avons engagé.
Merci à chacune et à chacun d’entre vous.
Merci d’être venus des 4 coins de l’Ile, de toutes les communes, de tous les quartiers de La Réunion.
Ce matin, sur cette place du Barachois, c’est toute La Réunion debout qui est là.
Des femmes et des hommes fiers de ce que nous sommes, fiers d’être créoles, fiers d’être français, fiers de pouvoir vous exprimer en toute liberté comme vous l’avez fait depuis ce matin.
Je voudrais remercier tous ceux qui ont pris la parole ici avant moi, politiques, militants associatifs, syndicalistes, acteurs citoyens…
Cette mobilisation dépasse aussi les clivages politiques traditionnels.
Nous ne partageons peut être pas tous ici la même ligne politique, les mêmes engagements en politique.
J’ai comme chacun d’entre vous mes convictions, des valeurs et un idéal auxquels je crois pour mon pays. Et je respecte ceux qui pensent différemment.
Mais ce qui nous réunit , ce qui doit nous réunir est bien plus fort que nos différences.
Je veux rassembler parce que c’est dans l’union et dans l’unité de notre action que nous serons entendus. Tous ceux qui cherchent à diviser et à opposer les Réunionnais entre eux font le jeu du gouvernement. Je le dénonce fermement parce que, en agissant ainsi, ils jouent contre La Réunion. A l’Assemblée nationale hier soir, c’est ce triste spectacle qui a été donné : une ministre qui n’entend pas La Réunion et un député complice qui soutient la position du Gouvernement contre les Réunionnais. Il ne faut pas se tromper de combat !!
Pour ma part, je le répète, je veux rassembler, parce que ce matin, ici, nous avons tous la passion de notre île, nous avons tous la passion de La Réunion.
Nous voulons tous nous battre et nous engager contre les injustices.
Nous voulons être entendus et respectés pour ce que nous sommes : des citoyens à part entière.
Nous voulons dire à ce gouvernement qu’il est en train d’asphixier la Réunion, dire au Gouvernement que la politique qu’il mène est en train de détruire les fondamentaux même de notre société.
Que lorsqu’il touche à la famille, c’est à chaque réunionnaise et à chaque réunionnais qu’il s’attaque.
Par delà nos différences, nous avons ensemble un combat à mener.
Nous devons encore nous battre pour faire reconnaître notre pleine citoyenneté.
68 ans après la départementalisation nous sommes encore dans la rue pour faire reconnaître nos droits.
166 ans après le décret d’abolition de l’esclavage, nou lé obligé descend encor dan chemin pou fé entend à nou !
Aujourd’hui, 16 octobre 2014, doit être pour tous les Réunionnais le point de départ pour une nouvelle grande croisade. Je ne lâcherai rien, je me battrai jusqu’au bout pour que chacun et chacune d’entre vous soyez respecté et considéré.
Aujourd’hui, toute La Réunion est là, La Réunion combattante, La Réunion militante. D’autres nous rejoindront.
Nous devons cet engagement à nous même.
Nous devons cet engagement à nos enfants.
Nous avons le devoir et la responsabilité de participer à construire une Réunion plus forte, plus solidaire, plus juste.
Nous avons le devoir et la responsabilité de construire une Réunion où chacun d’entre vous serez demain plus libre.
Je vous remercie une fois encore de votre participation à cette grande mobilisation que nous portons au nom de la LIBERTE, de L’EGALITE, et aujourd’hui de la CONTINUITE.
Je suis fier de vous. Fier de notre combat. Nous irons jusqu’à bout.
J’ai voulu ce matin placer notre mobilisation sous le signe d’un double symbole.
D’abord celui de nos racines.
Nous sommes tous enfants de la Réunion, enfants de cette terre de métissage, quelle que soit notre couleur et nos origines.
Nous sommes cette société arc-en-ciel et nous portons aussi en nous toute la force de notre histoire.
Je n’oublie pas la colonisation et l’esclavage.
Les chapeaux de paille que vous portez fait référence ce matin à cette période douloureuse de notre Histoire.
En juin 1846, le pouvoir de l’époque a proposé, depuis Paris, quelques petites améliorations aux conditions de vie des esclaves en demandant aux colons et aux propriétaires de fournir à chaque esclave : chemise , pantalon et chapeau de paille. Une petite avancée mais de terribles blocages aussi et il faudra encore attendre 2 ans, en Décembre 1848, pour mettre fin à ce régime inhumain de l’esclavage.
Porter ces chapeaux aujourd’hui c’est une manière d’affirmer notre fierté et notre appartenance à nos racines, une manière d’affirmer aussi notre combat face au pouvoir qui nous oppresse et qui ne nous respecte pas.
Le 2è symbole, c’est celui de la République, c’est celui des couleurs de la République, celui du drapeau BLEU-BLANC-ROUGE que vous portez.
Nous sommes Réunionnais, ici en plein milieu de l’Océan Indien.
Nous sommes Français parce que nos parents avant nous l’ont choisi et se sont battu pour cela. Nous sommes Français parce que nous l’avons choisi.
Fiers d’être Français, fiers d’être créoles.
Voilà ce que nous sommes et voilà ce que nous revendiquons.
Voilà pourquoi j’ai souhaité placer cette journée des chapeaux de paille sous les couleurs de la République et des couleurs de La Réunion.
Je le dis et je le répète, nous sommes Français et fiers de l’être, mais la République doit ici comme ailleurs tenir sa promesse d’égalité et de justice.
C’est pour cela que je vous demande aujourd’hui de vous dresser contre toutes les atteintes à nos droits et les atteintes à ces valeurs.
Et sur la question de la continuité territoriale, ce sont nos droits, ce sont ces valeurs qui sont foulées au pied par le Gouvernement.
Ce Gouvernement nous a trahi.
Ce gouvernement vient de porter un coup de massue terrible à la Réunion et aux Réunionnais en décidant seul, sans aucune concertation sérieuse, de remettre en question la continuité territoriale.
Sous couvert d’économies, le gouvernement remet en cause sa parole.
Tout le monde est concerné.
Les plus faibles seront plus durement touchés encore parce que quand le Gouvernement fait des économies ce sont d’abord les plus faibles qui trinquent. Ensuite, tous ceux de la classe moyenne seront à terme totalement exclus du dispositif si nous laissons faire.
Le Gouvernement veut rationaliser le dispositif et en réalité faire 11 millions d’économies par an sur le dos des Réunionnais.
On peut toujours discuter des modalités pour aider davantage les plus défavorisés. Je ne suis pas opposé à cela, au contraire . Mais je ne veux pas que l’on casse un système qui fonctionne. Je ne veux pas que l’on oppose les Réunionnais entre eux. Mon combat est pour toute La Réunion.
La Région maintiendra l’année prochaine son effort comme cette année et nous allons faire plier le Gouvernement.
La Ministre de l’Outre-mer parle de la continuité comme d’un dispositif social, comme si le gouvernement nous faisait la charité.
Elle a tout faux sur toute la ligne.
La continuité n’est pas une mesure sociale, c’est un droit constitutionnel, une mesure de justice et d’équité entre tous les Français.
De 2010 à aujourd’hui, ce sont des milliers de Réunionnais qui ont pu bénéficier de la continuité territoriale, et je suis fier de cela. Au total, plus de 350 000 bons ont été émis.
Si le dispositif a si bien fonctionné, c’est que cela correspond à un vrai besoin !
Tous les ans nous faisons à la Région une évaluation du dispositif et je voudrais ce matin que vous reteniez 2 chiffres :
40% des Réunionnais qui ont bénéficié de la continuité territoriale ont pu se rendre en métropole pour la première fois de leur vie.
Est ce que ce n’est pas cela la justice ?
l’année dernière, 70% des Réunionnais qui ont voyagé ont clairement dit que sans la continuité ils n’auraient pas pu le faire.
Est-ce que ce n’est pas cela la justice ?
Est-que nous sommes des Français à part entière ou est-ce que nous sommes des Français à part ?
En agissant comme il le fait, le Gouvernement bafoue le droit des Réunionnais.
Nous devons avoir le droit de nous déplacer le plus simplement possible sur l’ensemble du territoire national, le plus librement possible.
C’est vrai pour un marseillais, c’est vrai pour un breton, c’est vrai pour un alsacien et ce ne serait pas vrai pour un Réunionnais !
Je dénonce une fois de plus avec la plus extrème fermeté cette position et je condamne la décision qui est prise par le Gouvernement de sanctionner les Réunionnais comme il est en train de le faire.
La liberté de circuler est un droit fondamental reconnu par notre Constitution, un droit reconnu par la convention européenne des droits de l’homme de 1948.
C’est à tout cela que le Gouvernement est en train de s’attaquer.
Voilà notre combat !
La lutte pour la continuité est un combat pour la justice.
La lutte pour la continuité est un combat pour la défense de nos droits.
La lutte pour la continuité est un combat pour nous même aujourd’hui et pour nos enfants demain.
La lutte pour la continuité est un combat pour la Réunion.
La lutte pour la continuité est un combat pour la République.
Comment le gouvernement peut-il nous expliquer qu’il peut accorder plus de 180 millions d’euros par an pour la Corse au titre de la continuité territoriale, pour tous les Corses, quand ce même gouvernement accorde moins de 15 millions à La Réunion ! Où est la justice ?
Comment le gouvernement peut-il nous expliquer que le gouvernement espagnol accorde chaque année aux îles canaries l’équivalent de 191 millions d’euros par an pour permettre à tous les canariens de bénéficier d’une déduction de 30 à 50% sur le prix du billet d’avion, quand chez nous la décision est prise aujourd’hui de couper en deux les dotations pour les Réunionnais. Où est la justice ?
Je veux assumer ma part de responsabilité dans le dispositif. Je considère que c’est normal et c’est ce que nous faisons depuis 2010. La Région doit participer à financer une partie des billets d’avion.
Mais aujourd’hui, je crie à l’injustice.
Il ne peut pas y avoir dans notre pays plusieurs catégories de Français.
Depuis la révolution de 1789, depuis l’abolition de l’esclavage, depuis la départementalisation, il ne peut pas y avoir des hommes et des sous-hommes, des femmes et des sous-femmes.
Il ne peut pas y avoir des citoyens français de première zone et des citoyens français de seconde zone.
Ici à La Réunion en 2014, Nou lé pas plus mais nou lé pa moin non plu !
Pour toutes ces raisons, en votre nom à tous, je demande solennellement au Gouvernement de revenir sur sa décision. Je demande au Gouvernement de faire machine arrière. Je demande au Gouvernement de respecter le droit de chaque Réunionnais. Il sortira grandi en le faisant.
La République est une et indivisible, nous sommes citoyens de cette République au même titre que tous les autres !
Un gouvernement, quelqu’il soit, quelque soit sa couleur politique, ne peut pas agir sans le peuple. Un gouvernement quelqu’il soit ne peut pas agir contre le peuple.
Aujourd’hui, avec vous, avec tous ceux qui nous rejoindrons jour après jour, semaine après semaine, NOUS SOMMES LE PEUPLE.
Nous sommes le peuple de la Réunion, debout et déterminé à nous faire entendre par toutes les voies possibles.
Le Gouvernement socialiste est coupable aujourd’hui de trahir les Réunionnais.
Les députés socialistes et les députés et les élus qui continuent à soutenir ce Gouvernement sont complices de cette politique injuste et discriminatoire .
Je vous le dis aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, nous gagnerons ce combat pour la continuité territoriale. Nous avons déjà gagné aujourd’hui.
Mais je vous le dis aussi, je veux que nous allions plus loin dans nos revendications.
Le gouvernement doit faire plus .
Je ne veux pas d’une mesure de saupoudrage social comme le dit la ministre de l’outre-mer ; je veux la justice et l’équité pour tous les Réunionnais !
S’il y a des économies à faire au niveau national, je le comprends. Mais ce ne sont pas les plus faibles qui doivent être les plus maltraités.
Nous sommes ici les plus faibles et nous exigeons désormais plus de la solidarité nationale, plus quand il s’agit de nos droits de citoyens.
Je vous propose aujourd’hui d’amplifier encore notre mouvement, d’engager plus fermement le combat au nom de la continuité territoriale, au nom de la continuité numérique : le téléphone moins cher, internet comme en métropole.
Nous devons ici avoir les mêmes qualités de service et les mêmes tarifs.
Je me battrai jusqu’au bout avec vous et s’il faut changer de gouvernement, nous allons participer à changer de gouvernement jusqu’à ce que l’on nous écoute.
Si nous reculons aujourd’hui sur la continuité, virgule après virgule, morceau après morceau, ce Gouvernement va nous mettre à terre. C’est pour cela que je vous demande fermement d’entrer en résistance.
Entrer en résistance, parce que derrière ce premier combat il y a un autre enjeu majeur pour la Réunion et pour les Réunionnais, un enjeu global.
Ce Gouvernement est en train, jour après jour, de casser les fondamentaux même de notre société.
En s’attaquant à la famille comme il le fait, c’est la cohésion d’ensemble de toute la société qu’il met à mal.
Depuis 2012, le gouvernement rabote sans scrupule les moyens de la politique familiale : baisses du quotient familial; remise en cause des aides pour la création des crèches, remise en cause des aides à l’apprentissage…
Le nouveau projet de loi soi disant sur la famille porte le coup de grâce. Il étrangle la Famille. Avec la remise en question :
du congé parental,
de la prime de naissance
avec la remise en cause des allocations familiales
Toutes ces mesures sont autant de blessures infligées à nos familles.
Je vous demande encore aujourd’hui de vous mobiliser pour défendre la famille et pour faire reculer le Gouvernement sur toutes ces questions qui frappent durement le pouvoir d’achat.
Casse de la continuité territoriale, casse de la famille.`
Voilà la politique qui est mené au niveau national quand au contraire il faudrait plus de cohésion et plus de cohérence.
Mon objectif, notre objectif, c’est de permettre à chaque Réunionnais d’être demain plus libre : voilà le sens de tout mon engagement.
-plus libre de circuler ici chez nous et sur l’ensemble du territoire national ;
-plus libre pour pouvoir vivre dignement
-plus libre parce que le combat pour l’emploi et la dignité doit rester notre priorité absolue.
Ce que je défend, c’est la dignité et l’emploi.
Ce que je défend, c’est le droit à la continuité pour tous et à plus de liberté pour tous.
Aujourd’hui, nous devons rester unis et mobilisés, sans changer de cap ni de stratégie en permanence.
Nous devons dans le même temps exiger davantage de l’Europe, nous devons exiger davantage de Paris.
Le gouvernement doit entendre l’appel des Réunionnais.
Ce jour, 16 octobre 2014, doit rester graver comme celui de l’appel des Réunionnais pour un combat que nous engageons pour la
LIBERTE, pour l’EGALITE, pour la FRATERNITE bien sûr et pour la CONTINUITE pour tous !
Je suis ici avec vous pour faire entendre la voix de tous les Réunionnais, la voix des plus fragiles,
la voix des mères de famille qui se battent au quotidien pour faire grandir ses enfants,
la voix de tous ces chômeurs qui ne voient plus le bout du tunnel,
la voix de ces jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail à la hauteur de leur engagement et de leur qualification.
Je suis ici pour faire entendre avec vous la voix de ceux qui souffrent,
la voix de ceux pour qui la fin du mois commence le 10 de chaque mois,
la voix de nos granmoun qui se sentent abandonnés avec des retraites de misère.
Je suis ici aussi pour construire avec vous une Réunion de la réussite et du succès pour tous parce qu’il y a ici aussi beaucoup de talent.
Je suis ici pour toute la Réunion et pour tous les Réunionnais.
Je vous donne déjà rendez-vous le 9 novembre prochain à saint Paul pour un autre grand rassemblement.
Je me bats avec vous pour une Réunion forte, une Réunion de justice, une Réunion de liberté.
( lancer de chapeaux )
Je tiens à vous remercier du fond du coeur d’avoir répondu massivement présents aujourd’hui pour cette grande mobilisation populaire.
C’est une mobilisation pour la justice, une mobilisation pour l’égalité, une mobilisation sous le signe de la LIBERTE, de l’EGALITE et de la CONTINUITE.
Ce matin, c’est le premier signe, c’est le premier signal que nous envoyons à toute La Réunion, le premier signal que nous envoyons au Gouvernement et à ceux qui s’opposent encore à la continuité territoriale et qui le font contre la grande majorité des Réunionnais.
Vous êtes des milliers ce matin.
Vous êtes des milliers aussi à avoir manifesté votre engagement sur les réseaux sociaux, dans les media ces derniers jours…
Aujourd’hui, notre mobilisation est une première grande victoire pour le combat que nous avons engagé.
Merci à chacune et à chacun d’entre vous.
Merci d’être venus des 4 coins de l’Ile, de toutes les communes, de tous les quartiers de La Réunion.
Ce matin, sur cette place du Barachois, c’est toute La Réunion debout qui est là.
Des femmes et des hommes fiers de ce que nous sommes, fiers d’être créoles, fiers d’être français, fiers de pouvoir vous exprimer en toute liberté comme vous l’avez fait depuis ce matin.
Je voudrais remercier tous ceux qui ont pris la parole ici avant moi, politiques, militants associatifs, syndicalistes, acteurs citoyens…
Cette mobilisation dépasse aussi les clivages politiques traditionnels.
Nous ne partageons peut être pas tous ici la même ligne politique, les mêmes engagements en politique.
J’ai comme chacun d’entre vous mes convictions, des valeurs et un idéal auxquels je crois pour mon pays. Et je respecte ceux qui pensent différemment.
Mais ce qui nous réunit , ce qui doit nous réunir est bien plus fort que nos différences.
Je veux rassembler parce que c’est dans l’union et dans l’unité de notre action que nous serons entendus. Tous ceux qui cherchent à diviser et à opposer les Réunionnais entre eux font le jeu du gouvernement. Je le dénonce fermement parce que, en agissant ainsi, ils jouent contre La Réunion. A l’Assemblée nationale hier soir, c’est ce triste spectacle qui a été donné : une ministre qui n’entend pas La Réunion et un député complice qui soutient la position du Gouvernement contre les Réunionnais. Il ne faut pas se tromper de combat !!
Pour ma part, je le répète, je veux rassembler, parce que ce matin, ici, nous avons tous la passion de notre île, nous avons tous la passion de La Réunion.
Nous voulons tous nous battre et nous engager contre les injustices.
Nous voulons être entendus et respectés pour ce que nous sommes : des citoyens à part entière.
Nous voulons dire à ce gouvernement qu’il est en train d’asphixier la Réunion, dire au Gouvernement que la politique qu’il mène est en train de détruire les fondamentaux même de notre société.
Que lorsqu’il touche à la famille, c’est à chaque réunionnaise et à chaque réunionnais qu’il s’attaque.
Par delà nos différences, nous avons ensemble un combat à mener.
Nous devons encore nous battre pour faire reconnaître notre pleine citoyenneté.
68 ans après la départementalisation nous sommes encore dans la rue pour faire reconnaître nos droits.
166 ans après le décret d’abolition de l’esclavage, nou lé obligé descend encor dan chemin pou fé entend à nou !
Aujourd’hui, 16 octobre 2014, doit être pour tous les Réunionnais le point de départ pour une nouvelle grande croisade. Je ne lâcherai rien, je me battrai jusqu’au bout pour que chacun et chacune d’entre vous soyez respecté et considéré.
Aujourd’hui, toute La Réunion est là, La Réunion combattante, La Réunion militante. D’autres nous rejoindront.
Nous devons cet engagement à nous même.
Nous devons cet engagement à nos enfants.
Nous avons le devoir et la responsabilité de participer à construire une Réunion plus forte, plus solidaire, plus juste.
Nous avons le devoir et la responsabilité de construire une Réunion où chacun d’entre vous serez demain plus libre.
Je vous remercie une fois encore de votre participation à cette grande mobilisation que nous portons au nom de la LIBERTE, de L’EGALITE, et aujourd’hui de la CONTINUITE.
Je suis fier de vous. Fier de notre combat. Nous irons jusqu’à bout.
J’ai voulu ce matin placer notre mobilisation sous le signe d’un double symbole.
D’abord celui de nos racines.
Nous sommes tous enfants de la Réunion, enfants de cette terre de métissage, quelle que soit notre couleur et nos origines.
Nous sommes cette société arc-en-ciel et nous portons aussi en nous toute la force de notre histoire.
Je n’oublie pas la colonisation et l’esclavage.
Les chapeaux de paille que vous portez fait référence ce matin à cette période douloureuse de notre Histoire.
En juin 1846, le pouvoir de l’époque a proposé, depuis Paris, quelques petites améliorations aux conditions de vie des esclaves en demandant aux colons et aux propriétaires de fournir à chaque esclave : chemise , pantalon et chapeau de paille. Une petite avancée mais de terribles blocages aussi et il faudra encore attendre 2 ans, en Décembre 1848, pour mettre fin à ce régime inhumain de l’esclavage.
Porter ces chapeaux aujourd’hui c’est une manière d’affirmer notre fierté et notre appartenance à nos racines, une manière d’affirmer aussi notre combat face au pouvoir qui nous oppresse et qui ne nous respecte pas.
Le 2è symbole, c’est celui de la République, c’est celui des couleurs de la République, celui du drapeau BLEU-BLANC-ROUGE que vous portez.
Nous sommes Réunionnais, ici en plein milieu de l’Océan Indien.
Nous sommes Français parce que nos parents avant nous l’ont choisi et se sont battu pour cela. Nous sommes Français parce que nous l’avons choisi.
Fiers d’être Français, fiers d’être créoles.
Voilà ce que nous sommes et voilà ce que nous revendiquons.
Voilà pourquoi j’ai souhaité placer cette journée des chapeaux de paille sous les couleurs de la République et des couleurs de La Réunion.
Je le dis et je le répète, nous sommes Français et fiers de l’être, mais la République doit ici comme ailleurs tenir sa promesse d’égalité et de justice.
C’est pour cela que je vous demande aujourd’hui de vous dresser contre toutes les atteintes à nos droits et les atteintes à ces valeurs.
Et sur la question de la continuité territoriale, ce sont nos droits, ce sont ces valeurs qui sont foulées au pied par le Gouvernement.
Ce Gouvernement nous a trahi.
Ce gouvernement vient de porter un coup de massue terrible à la Réunion et aux Réunionnais en décidant seul, sans aucune concertation sérieuse, de remettre en question la continuité territoriale.
Sous couvert d’économies, le gouvernement remet en cause sa parole.
Tout le monde est concerné.
Les plus faibles seront plus durement touchés encore parce que quand le Gouvernement fait des économies ce sont d’abord les plus faibles qui trinquent. Ensuite, tous ceux de la classe moyenne seront à terme totalement exclus du dispositif si nous laissons faire.
Le Gouvernement veut rationaliser le dispositif et en réalité faire 11 millions d’économies par an sur le dos des Réunionnais.
On peut toujours discuter des modalités pour aider davantage les plus défavorisés. Je ne suis pas opposé à cela, au contraire . Mais je ne veux pas que l’on casse un système qui fonctionne. Je ne veux pas que l’on oppose les Réunionnais entre eux. Mon combat est pour toute La Réunion.
La Région maintiendra l’année prochaine son effort comme cette année et nous allons faire plier le Gouvernement.
La Ministre de l’Outre-mer parle de la continuité comme d’un dispositif social, comme si le gouvernement nous faisait la charité.
Elle a tout faux sur toute la ligne.
La continuité n’est pas une mesure sociale, c’est un droit constitutionnel, une mesure de justice et d’équité entre tous les Français.
De 2010 à aujourd’hui, ce sont des milliers de Réunionnais qui ont pu bénéficier de la continuité territoriale, et je suis fier de cela. Au total, plus de 350 000 bons ont été émis.
Si le dispositif a si bien fonctionné, c’est que cela correspond à un vrai besoin !
Tous les ans nous faisons à la Région une évaluation du dispositif et je voudrais ce matin que vous reteniez 2 chiffres :
40% des Réunionnais qui ont bénéficié de la continuité territoriale ont pu se rendre en métropole pour la première fois de leur vie.
Est ce que ce n’est pas cela la justice ?
l’année dernière, 70% des Réunionnais qui ont voyagé ont clairement dit que sans la continuité ils n’auraient pas pu le faire.
Est-ce que ce n’est pas cela la justice ?
Est-que nous sommes des Français à part entière ou est-ce que nous sommes des Français à part ?
En agissant comme il le fait, le Gouvernement bafoue le droit des Réunionnais.
Nous devons avoir le droit de nous déplacer le plus simplement possible sur l’ensemble du territoire national, le plus librement possible.
C’est vrai pour un marseillais, c’est vrai pour un breton, c’est vrai pour un alsacien et ce ne serait pas vrai pour un Réunionnais !
Je dénonce une fois de plus avec la plus extrème fermeté cette position et je condamne la décision qui est prise par le Gouvernement de sanctionner les Réunionnais comme il est en train de le faire.
La liberté de circuler est un droit fondamental reconnu par notre Constitution, un droit reconnu par la convention européenne des droits de l’homme de 1948.
C’est à tout cela que le Gouvernement est en train de s’attaquer.
Voilà notre combat !
La lutte pour la continuité est un combat pour la justice.
La lutte pour la continuité est un combat pour la défense de nos droits.
La lutte pour la continuité est un combat pour nous même aujourd’hui et pour nos enfants demain.
La lutte pour la continuité est un combat pour la Réunion.
La lutte pour la continuité est un combat pour la République.
Comment le gouvernement peut-il nous expliquer qu’il peut accorder plus de 180 millions d’euros par an pour la Corse au titre de la continuité territoriale, pour tous les Corses, quand ce même gouvernement accorde moins de 15 millions à La Réunion ! Où est la justice ?
Comment le gouvernement peut-il nous expliquer que le gouvernement espagnol accorde chaque année aux îles canaries l’équivalent de 191 millions d’euros par an pour permettre à tous les canariens de bénéficier d’une déduction de 30 à 50% sur le prix du billet d’avion, quand chez nous la décision est prise aujourd’hui de couper en deux les dotations pour les Réunionnais. Où est la justice ?
Je veux assumer ma part de responsabilité dans le dispositif. Je considère que c’est normal et c’est ce que nous faisons depuis 2010. La Région doit participer à financer une partie des billets d’avion.
Mais aujourd’hui, je crie à l’injustice.
Il ne peut pas y avoir dans notre pays plusieurs catégories de Français.
Depuis la révolution de 1789, depuis l’abolition de l’esclavage, depuis la départementalisation, il ne peut pas y avoir des hommes et des sous-hommes, des femmes et des sous-femmes.
Il ne peut pas y avoir des citoyens français de première zone et des citoyens français de seconde zone.
Ici à La Réunion en 2014, Nou lé pas plus mais nou lé pa moin non plu !
Pour toutes ces raisons, en votre nom à tous, je demande solennellement au Gouvernement de revenir sur sa décision. Je demande au Gouvernement de faire machine arrière. Je demande au Gouvernement de respecter le droit de chaque Réunionnais. Il sortira grandi en le faisant.
La République est une et indivisible, nous sommes citoyens de cette République au même titre que tous les autres !
Un gouvernement, quelqu’il soit, quelque soit sa couleur politique, ne peut pas agir sans le peuple. Un gouvernement quelqu’il soit ne peut pas agir contre le peuple.
Aujourd’hui, avec vous, avec tous ceux qui nous rejoindrons jour après jour, semaine après semaine, NOUS SOMMES LE PEUPLE.
Nous sommes le peuple de la Réunion, debout et déterminé à nous faire entendre par toutes les voies possibles.
Le Gouvernement socialiste est coupable aujourd’hui de trahir les Réunionnais.
Les députés socialistes et les députés et les élus qui continuent à soutenir ce Gouvernement sont complices de cette politique injuste et discriminatoire .
Je vous le dis aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, nous gagnerons ce combat pour la continuité territoriale. Nous avons déjà gagné aujourd’hui.
Mais je vous le dis aussi, je veux que nous allions plus loin dans nos revendications.
Le gouvernement doit faire plus .
Je ne veux pas d’une mesure de saupoudrage social comme le dit la ministre de l’outre-mer ; je veux la justice et l’équité pour tous les Réunionnais !
S’il y a des économies à faire au niveau national, je le comprends. Mais ce ne sont pas les plus faibles qui doivent être les plus maltraités.
Nous sommes ici les plus faibles et nous exigeons désormais plus de la solidarité nationale, plus quand il s’agit de nos droits de citoyens.
Je vous propose aujourd’hui d’amplifier encore notre mouvement, d’engager plus fermement le combat au nom de la continuité territoriale, au nom de la continuité numérique : le téléphone moins cher, internet comme en métropole.
Nous devons ici avoir les mêmes qualités de service et les mêmes tarifs.
Je me battrai jusqu’au bout avec vous et s’il faut changer de gouvernement, nous allons participer à changer de gouvernement jusqu’à ce que l’on nous écoute.
Si nous reculons aujourd’hui sur la continuité, virgule après virgule, morceau après morceau, ce Gouvernement va nous mettre à terre. C’est pour cela que je vous demande fermement d’entrer en résistance.
Entrer en résistance, parce que derrière ce premier combat il y a un autre enjeu majeur pour la Réunion et pour les Réunionnais, un enjeu global.
Ce Gouvernement est en train, jour après jour, de casser les fondamentaux même de notre société.
En s’attaquant à la famille comme il le fait, c’est la cohésion d’ensemble de toute la société qu’il met à mal.
Depuis 2012, le gouvernement rabote sans scrupule les moyens de la politique familiale : baisses du quotient familial; remise en cause des aides pour la création des crèches, remise en cause des aides à l’apprentissage…
Le nouveau projet de loi soi disant sur la famille porte le coup de grâce. Il étrangle la Famille. Avec la remise en question :
du congé parental,
de la prime de naissance
avec la remise en cause des allocations familiales
Toutes ces mesures sont autant de blessures infligées à nos familles.
Je vous demande encore aujourd’hui de vous mobiliser pour défendre la famille et pour faire reculer le Gouvernement sur toutes ces questions qui frappent durement le pouvoir d’achat.
Casse de la continuité territoriale, casse de la famille.`
Voilà la politique qui est mené au niveau national quand au contraire il faudrait plus de cohésion et plus de cohérence.
Mon objectif, notre objectif, c’est de permettre à chaque Réunionnais d’être demain plus libre : voilà le sens de tout mon engagement.
-plus libre de circuler ici chez nous et sur l’ensemble du territoire national ;
-plus libre pour pouvoir vivre dignement
-plus libre parce que le combat pour l’emploi et la dignité doit rester notre priorité absolue.
Ce que je défend, c’est la dignité et l’emploi.
Ce que je défend, c’est le droit à la continuité pour tous et à plus de liberté pour tous.
Aujourd’hui, nous devons rester unis et mobilisés, sans changer de cap ni de stratégie en permanence.
Nous devons dans le même temps exiger davantage de l’Europe, nous devons exiger davantage de Paris.
Le gouvernement doit entendre l’appel des Réunionnais.
Ce jour, 16 octobre 2014, doit rester graver comme celui de l’appel des Réunionnais pour un combat que nous engageons pour la
LIBERTE, pour l’EGALITE, pour la FRATERNITE bien sûr et pour la CONTINUITE pour tous !
Je suis ici avec vous pour faire entendre la voix de tous les Réunionnais, la voix des plus fragiles,
la voix des mères de famille qui se battent au quotidien pour faire grandir ses enfants,
la voix de tous ces chômeurs qui ne voient plus le bout du tunnel,
la voix de ces jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail à la hauteur de leur engagement et de leur qualification.
Je suis ici pour faire entendre avec vous la voix de ceux qui souffrent,
la voix de ceux pour qui la fin du mois commence le 10 de chaque mois,
la voix de nos granmoun qui se sentent abandonnés avec des retraites de misère.
Je suis ici aussi pour construire avec vous une Réunion de la réussite et du succès pour tous parce qu’il y a ici aussi beaucoup de talent.
Je suis ici pour toute la Réunion et pour tous les Réunionnais.
Je vous donne déjà rendez-vous le 9 novembre prochain à saint Paul pour un autre grand rassemblement.
Je me bats avec vous pour une Réunion forte, une Réunion de justice, une Réunion de liberté.
( lancer de chapeaux )