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On ne sécurise pas un peuple, on l’écoute


Citoyen
Jeudi 7 Août 2025

Alors que les violences urbaines font la une, on agite le spectre des “bandes rivales” pour mieux masquer les vrais problèmes : abandon des quartiers, mépris institutionnel, inégalités criantes. Bientôt, sous couvert de sécurité, on enverra militaires et policiers comme preuve de la “puissance française”. Mais La Réunion n’a pas besoin d’être contrôlée : elle a besoin d’être respectée.


​Pour qui nous prend-on ?

À La Réunion, pendant qu’on fait mine de s’alarmer de la montée des violences, on remplit consciencieusement les cerveaux des jeunes avec des récits de guerre entre “bandes rivales”. On dramatise. On exagère. On détourne l’attention.

Parce qu’en vérité, il est bien pratique que la population regarde ailleurs, pendant qu’on tire doucement les ficelles.

On laisse pourrir des quartiers entiers, on abandonne l’éducation, on ferme les yeux sur le chômage, la misère, la précarité. Et quand la jeunesse, livrée à elle-même, éclate en violence, on brandit le spectre de la peur : « Il faut intervenir ! »

Alors on prépare le terrain : bientôt, le "dragon" crachera ses flammes — un peu partout, à l’aveuglette. Il suffira d’un prétexte. Et les rues verront surgir des policiers casqués, des véhicules blindés, des militaires armés, pour “protéger la population”.

Protéger... vraiment ? Ou plutôt faire une démonstration de force, nous rappeler subtilement que l’ordre vient d’en haut, que la République ne négocie pas, qu’elle impose ?

Mais de qui se moque-t-on ?

On nous prend pour des enfants qu’on distrait avec des images violentes, pour mieux cacher les vraies causes. On nous prend pour un peuple incapable de comprendre, de penser, de s’organiser.

Mais la colère monte. La conscience aussi. Ce n’est pas d’un déploiement militaire dont La Réunion a besoin. C’est de respect. D’écoute. De justice.

Nous ne sommes pas un territoire à sécuriser.
Nous sommes un peuple à considérer.

Patricia Chateau



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