Une mémoire malmenée
À Saint-Benoît, lors de la Journée du patrimoine, le rituel du Jako, héritage religieux profondément ancré dans la culture réunionnaise, s’est retrouvé réduit à un simple décor. L’enjeu était pourtant immense : passer de la peur de l’« inconnu » à la reconnaissance de l’autre, du racisme au partage, dans une ville encore marquée par des tensions sociales et des violences de bandes rivales.
De la transmission… à la caricature
Plutôt que de proposer une transmission authentique, le choix a été fait d’un spectacle sans profondeur : un pantin dessiné sur les murs pour « représenter » le Jako. Un geste qui tient davantage du folklore publicitaire que d’une démarche culturelle. Même la présence d’un artiste connaissant le rituel n’a pas suffi : la décision finale est restée entre les mains d’un « grand chef » de la culture locale, préférant l’effet à la substance.
Une mise en scène au service d’un ego
Plus qu’un hommage au patrimoine, la fête a surtout offert au responsable culturel l’occasion de se mettre en avant, savourant l’illusion de posséder une rue et un public. Or, passer d’une figure religieuse à une création artistique demande du respect, du travail et du talent. Ici, l’humilité et la réflexion ont fait défaut.
Quand l’exotisme remplace l’histoire
Nous connaissions déjà les défilés du 20 décembre, où quelques figures « sensuellement esclavagisées » étaient exhibées sur des chars brésiliens. Désormais, c’est la Journée du patrimoine qui tombe dans ce travers : transformer un symbole fort en divertissement exotique, vidant de sens la mémoire réunionnaise.
Une dépossession qui continue
Alors que les musées restituent progressivement aux peuples colonisés leurs œuvres spoliées, La Réunion reste prisonnière d’un système où certains dirigeants, souvent venus d’ailleurs, imposent leurs représentations au détriment des artistes locaux. Au lieu de collaboration, on assiste à une hiérarchie : l’ordre vient « d’en haut », l’artiste local exécute. Résultat : une continuité du mal-développement culturel.
Patrimoine ou Satisfaction de soi-même ridicule ?
Cette mise en scène pose une question essentielle : veut-on vraiment célébrer le patrimoine réunionnais, ou préfère-t-on flatter l’ego de quelques-uns sous couvert de modernité ? Tant que les artistes réunionnais ne seront pas pleinement reconnus dans leur droit à créer et à transmettre, la Journée du patrimoine restera marquée par cette contradiction.
De la transmission… à la caricature
Plutôt que de proposer une transmission authentique, le choix a été fait d’un spectacle sans profondeur : un pantin dessiné sur les murs pour « représenter » le Jako. Un geste qui tient davantage du folklore publicitaire que d’une démarche culturelle. Même la présence d’un artiste connaissant le rituel n’a pas suffi : la décision finale est restée entre les mains d’un « grand chef » de la culture locale, préférant l’effet à la substance.
Une mise en scène au service d’un ego
Plus qu’un hommage au patrimoine, la fête a surtout offert au responsable culturel l’occasion de se mettre en avant, savourant l’illusion de posséder une rue et un public. Or, passer d’une figure religieuse à une création artistique demande du respect, du travail et du talent. Ici, l’humilité et la réflexion ont fait défaut.
Quand l’exotisme remplace l’histoire
Nous connaissions déjà les défilés du 20 décembre, où quelques figures « sensuellement esclavagisées » étaient exhibées sur des chars brésiliens. Désormais, c’est la Journée du patrimoine qui tombe dans ce travers : transformer un symbole fort en divertissement exotique, vidant de sens la mémoire réunionnaise.
Une dépossession qui continue
Alors que les musées restituent progressivement aux peuples colonisés leurs œuvres spoliées, La Réunion reste prisonnière d’un système où certains dirigeants, souvent venus d’ailleurs, imposent leurs représentations au détriment des artistes locaux. Au lieu de collaboration, on assiste à une hiérarchie : l’ordre vient « d’en haut », l’artiste local exécute. Résultat : une continuité du mal-développement culturel.
Patrimoine ou Satisfaction de soi-même ridicule ?
Cette mise en scène pose une question essentielle : veut-on vraiment célébrer le patrimoine réunionnais, ou préfère-t-on flatter l’ego de quelques-uns sous couvert de modernité ? Tant que les artistes réunionnais ne seront pas pleinement reconnus dans leur droit à créer et à transmettre, la Journée du patrimoine restera marquée par cette contradiction.











