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Eric Boyer | Dimanche 5 Septembre 2021 00:35 | Commentaires (0)

BIOGRAPHIE


Marie René Charles LECONTE DE LISLE (1818-1894)

Marie René Charles LECONTE DE LISLE (1818-1894)

 

Né le 22 octobre à Saint-Paul 1818, il meurt à l’âge de 75 ans à Louveciennes . Il est l’aîné d’une famille de 8 enfants.

Il passe son enfance à l’île de la Réunion et en Bretagne.

A18 ans il rejoint la France pour étudier le droit.

Il est à la fois Poète, traducteur, écrivain, bibliothécaire ; critique littéraire, journaliste.

Émerveillé, passionné, par la nature, il apprend la botanique, la biologie. "Unir l'Art à la Science, voici la véritable fonction du poète".

Il est militant socialiste, il étudie la philosophie hindoue puis voue une passion à la démocratie de la Grèce Antique. Déçu de la vie politique, il se consacre à la poésie. Il est surnommé « Le prince des poètes ».

 

 

La place de son œuvre dans la littérature

Soucieux du vers parfait et de sa forme, il est considéré comme le maître du mouvement parnassien. Il doit sa célébrité grâce à ses recueils tels que Poèmes antiques (1852- 31 pièces placées sous le signe de la beauté grecque.,) Poèmes barbares (1862-des textes qui font revivre les civilisations étrangères au monde gréco-romain, celles que les Grecs appelaient barbares. ) et Poèmes tragiques (1884).

 

 
Sous le feuillage lourd dont l’ombre le protège,
Tandis qu’il sourit d’aise et qu’il se croit heureux,

Un large papillon sur ses rudes cheveux
Se pose en palpitant comme un flocon de neige.

(Extrait du poème Paysage- Poèmes antiques-1852)

 

 

 

Son île, il la décrit comme un eden

 

Un bassin aux reflets d’un bleu noir y repose,
Morne et glacé, tandis que, le long des blocs lourds,
La liane en treillis suspend sa cloche rose,
Entre d’épais gazons aux touffes de velours.

(Extrait du poème La Ravine Saint-Gilles- recueil Poèmes barbares 1862)
 

 

 

« Par la chaîne d'or des étoiles vives
La Lampe du ciel pend du sombre azur
Sur l'immense mer, les monts et les rives.
Dans la molle paix de l'air tiède et pur.
Bercée au soupir des houles pensives,
La Lampe du ciel pend du sombre azur
Par la chaîne d'or des étoiles vives. »

 

(extrait du poème La lampe du ciel- recueil de Poèmes tragiques -1884)

 

 

Il se positionne comme défenseur de l’abolition de l’esclavage ce qui lui vaut une rupture auprès de sa famille. Il reçoit même des menaces de certains habitants de l’île. A travers deux œuvres principales, Sacatove et Marcie, il offre un regard critique sur la société coloniale esclavagiste.

 

Il est élu en 1886 membre de l'Académie française et prend ainsi la succession de Victor Hugo

 

En 1977, ses cendres sont rapatriées au Cimetière marin de Saint-Paul, la ville où il est né.

 

 

 

Bibliographie

Poèmes antiques -1852
Épître au Czar, au sujet des lieux saints -1854
Poèmes et poésies-1855
Poésies complètes -1858
Poèmes barbares -1862
Catéchisme populaire républicain. Le soir d’une bataille. Le sacre de Paris. L’histoire populaire du christianisme -1871
Les Érinyes - tragédie -1873
Poèmes tragiques -1884
L’Apollonide - drame lyrique -1888

 

 
Parenthèse poétique           



 

 La Ravine Saint-Gilles.


La gorge est pleine d’ombre où, sous les bambous grêles,
Le soleil au zénith n’a jamais resplendi,
Où les filtrations des sources naturelles
S’unissent au silence enflammé de midi.

De la lave durcie aux fissures moussues,
Au travers des lichens l’eau tombe en ruisselant,
S’y perd, et, se creusant de soudaines issues,
Germe et circule au fond parmi le gravier blanc.

Un bassin aux reflets d’un bleu noir y repose,
Morne et glacé, tandis que, le long des blocs lourds,
La liane en treillis suspend sa cloche rose,
Entre d’épais gazons aux touffes de velours.


Sur les rebords saillants où le cactus éclate,
Errant des vétivers aux aloès fleuris,
Le cardinal, vêtu de sa plume écarlate,
En leurs nids cotonneux trouble les colibris.

Les martins au bec jaune et les vertes perruches,
Du haut des pics aigus, regardent l’eau dormir,
Et, dans un rayon vif, autour des noires ruches,
On entend un vol d’or tournoyer et frémir.

Soufflant leur vapeur chaude au-dessus des arbustes,
Suspendus au sentier d’herbe rude entravé,
Des bœufs de Tamatave, indolents et robustes,
Hument l’air du ravin que l’eau vive a lavé ;

Et les grands papillons aux ailes magnifiques,
La rose sauterelle, en ses bonds familiers,
Sur leur bosse calleuse et leurs reins pacifiques
Sans peur du fouet velu se posent par milliers.

À la pente du roc que la flamme pénètre,
Le lézard souple et long s’enivre de sommeil,
Et, par instants, saisi d’un frisson de bien-être,
Il agite son dos d’émeraude au soleil.

Sous les réduits de mousse où les cailles replètes
De la chaude savane évitent les ardeurs,
Glissant sur le velours de leurs pattes discrètes
L’œil mi-clos de désir, rampent les chats rôdeurs.


Et quelque Noir, assis sur un quartier de lave,
Gardien des bœufs épars paissant l’herbage amer,
Un haillon rouge aux reins, fredonne un air saklave,
Et songe à la grande Île en regardant la mer.

Ainsi, sur les deux bords de la gorge profonde,
Rayonne, chante et rêve, en un même moment,
Toute forme vivante et qui fourmille au monde
Mais formes, sons, couleurs, s’arrêtent brusquement.

Plus bas, tout est muet et noir au sein du gouffre,
Depuis que la montagne, en émergeant des flots,
Rugissante, et par jets de granit et de soufre,
Se figea dans le ciel et connut le repos.

À peine une échappée, étincelante et bleue,
Laisse-t-elle entrevoir, en un pan du ciel pur,
Vers Rodrigue ou Ceylan le vol des paille-en-queue,
Comme un flocon de neige égaré dans l’azur.

Hors ce point lumineux qui sur l’onde palpite,
La ravine s’endort dans l’immobile nuit ;
Et quand un roc miné d’en haut s’y précipite,
Il n’éveille pas même un écho de son bruit.

Pour qui sait pénétrer, Nature, dans tes voies,
L’illusion t’enserre et ta surface ment :
Au fond de tes fureurs, comme au fond de tes joies,
Ta force est sans ivresse et sans emportement.


Tel, parmi les sanglots, les rires et les haines,
Heureux qui porte en soi, d’indifférence empli,
Un impassible cœur sourd aux rumeurs humaines,
Un gouffre inviolé de silence et d’oubli !

La vie a beau frémir autour de ce cœur morne,
Muet comme un ascète absorbé par son Dieu ;
Tout roule sans écho dans son ombre sans borne,
Et rien n’y luit du ciel, hormis un trait de feu.

Mais ce peu de lumière à ce néant fidèle,
C’est le reflet perdu des espaces meilleurs !
C’est ton rapide éclair, Espérance éternelle,
Qui l’éveille en sa tombe et le convie ailleurs !

(Poèmes barbares -)

 
 







Eric Boyer | Dimanche 5 Septembre 2021 00:27 | Commentaires (0)

BIOGRAPHIE


AUGUSTE LACAUSSADE (1815-1897)
 
Auguste Lacaussade est né en 1815 à Saint-Denis de l’île Bourbon (île de La Réunion) fils d’un avocat bordelais et d’une esclave affranchie.
Il subit le racisme dès son plus jeune âge.
Il fait ses études en métropole. Inhumé au cimetière de Montparnasse en 1897, sa dépouille est rapatriée en février 2006 au cimetière paysager de Hell Bourg à Salazie.
Secrétaire, bibliothécaire, journaliste, il reçoit le Prix Maillé-Latour-Landry en 1850 et le Prix Bordin en 1862. Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur‎ en 1860.

 
La place de son oeuvre dans la littérature
C’est à travers la poésie qu’il rend hommage aux esclaves et se bat contre la société coloniale de son île.
« Il préférait sa vie incertaine et sauvage
À des jours plus heureux coulés dans l'esclavage ;
Et, debout sur ces monts qu'il prenait à témoins,
Souvent il s'écriait : je suis libre du moins ! »

(Extrait des Salaziennes -Anchaine)
Sensible à la beauté et l’exotisme il publie Poèmes et paysages
O colosses de la nature,
Pics d’inaccessible hauteur,
Dont l’inébranlable structure
Brave l’ouragan destructeur !
Blocs altiers, masse indéfinie,
Gouffres, chaos, dés harmonie,
Que la main d’un fatal génie
Sema dans ces lieux écartés ;

(Extrait Poèmes et Paysages )
Dans sa poésie il dénonce le racisme, l’esclavagisme. Lui même a été victime de racisme de par son métissage.

«..La comme ailleurs , hélas! Règne la servitude.
Mais au sein des forêts cherchant la solitude,

Nous fuirons sur les monts un tableau douloureux ;

Et les nuages blancs qui montent du rivage

Déploieront sous nos pieds pour cacher l’esclabage
Leur voile errant et vaporeux. »
(Extrait de Les Salaziennes, 1859)

Bibliographie

- Les Salaziennes-1839
- Poèmes et Paysages-1852
- Les épaves-1861
-Le Cri de guerre- 1870
- Le Siège de Paris-1871
- Poèmes de Léopardi-1881

 

Parenthèse poétique

 

Anchaine


 

Mais quel est ce piton dont le front sourcilleux
Se dresse, monte et va se perdre dans les cieux ?
Ce mont pyramidal, c’est le piton d’Anchaine.
De l’esclave indompté brisant la lourde chaîne,
C’est à ce mont inculte, inaccessible, affreux,
Que dans son désespoir un Nègre malheureux
Est venu demander sa liberté ravie.
Il féconda ces rocs et leur donna la vie ;
Car, pliant son courage à d’utiles labeurs,
Il arrosait le sol de ses libres sueurs.
Il vivait de poissons, de chasse et de racines ;
Parfois, dans la forêt ou le creux des ravines,
Aux abeilles des bois il ravissait leur miel,
Ou prenait dans ses lacs le libre oiseau du ciel.
Séparé dans ces lieux de toute créature,
Se nourrissant des dons offerts pas la nature,
Africain exposé sur ces mornes déserts
Aux mortelles rigueurs des plus rudes hivers,
Il préférait sa vie incertaine et sauvage
À des jours plus heureux coulés dans l’esclavage ;
Et, debout sur ces monts qu’il prenait à témoins,
Souvent il s’écriait : je suis libre du moins !
Cependant, comme l’aigle habitant des montagnes,
Qui du trône des airs descend vers les campagnes,
Sur la terre et les champs plane avec majesté,
Et, s’approchant du sol par sa proie habité,
La ravissant au ciel dans sa puissante serre,
Reprend son vol royal et remonte à son aire ;
Le noble fugitif, abandonnant les bois,
De son mont escarpé descendait quelquefois ;
Il parcourait les champs, butinait dans la plaine,
Et revolant ensuite à son affreux domaine
Par l’âpre aspérité d’un sentier rude et nu,
Invisible aux regards et de lui seul connu,
Il regagnait bientôt sa hutte solitaire.

(Le piton d’Anchaine, extrait du recueil Les Salaziennes, 1839)

 






Eric Boyer | Samedi 4 Septembre 2021 23:52 | Commentaires (0)

BIOGRAPHIE


Axel Gauvin

 

 

 

 

«Anprét a moin dé mo zoli konm foulsapat

I san barzour i san lespoir

Dé mo i kolk zavoka -péi-gran-kolé

Bien fré paréy fanzan kapulér »

 

Né le 3 août 1944 à saint-Denis de La Réunion d’une mère institutrice et d’un père agriculteur. Après le lycée il rejoint la métropole pour des études à Saint-Cloud et devient professeur agrégé de sciences naturelles.

Retour dans l’île où il devient militant au parti communiste de 1968 à 1977. Il découvre le créole avec Boris Gamaleya, s’engage dans des revues progressistes : Bardzour, Fangok, Le Nouveau Progressiste.

Il publie des recueils de poèmes dont certains sont mis en chansons par le groupe Ziskakan, des essais .

Il se lance avec succès dans l’écriture romanesque et dans la défense de la langue créole.

Il participe à la création de la revue Nout lang qui a pour but d’apporter sa contribution à la « normation » de la langue avant tout par la création littéraire, de Tangol, Haut conseil de la langue créole, puis Lofis la lang kréol dont il est président .

 

Dessin de Geneviève Koenig

 

 

La place de son œuvre dans la littérature

 

« Une écriture différente, un style rare, un livre fort venu de loin. » (L’Humanité, jeudi 10 février 2000)

 

A la fois militant politique et culturel Axel Gauvin a une œuvre diverse et touche à tout. Le point commun : la défense de la langue créole et de la culture réunionnaise, l’amour inconditionnel pour son île. Il a été pressenti pour le Goncourt avec l’ Aimé, des producteurs canadiens ont voulu filmer Quartier 3 lettres. Son rayonnement littéraire dépasse largement le cadre de La Réunion et de la France. Il est l’un des artisans des plus actifs de l’ affirmation identitaire réunionnaise.

 

Bibliographie

 

Romans

-Quartier Trois-Lettres, (Edition L’Harmattan -1980 

Kartié-troi-lète (Une 1ère édition a été publiée en 1984- Edition . K'A, 2006 2006)

-Faims d’enfance (Edition Seuil -1987)

- Bayalina (cp) Edition Grand Océan -1996

-L’Aimé -Editions Seuil -1990

-Cravate et fils. EditionsSeuil-1996

-Train fou-Editions Seuil-2000

 

Essais

  • Du créole opprimé au créole libéré (Pou vanz pou la lang kréol. Essai pour la défense de la langue réunionnaise). L'Harmattan, 1977

  • Petit traité de traduction créole réunionnais-français. Université de la Réunion, 2003 

  • L'écriture du créole réunionnais : les indispensables compromis. Édition UDIR, 2004

  • Oui au créole, oui au français, en collaboration avec Yvette Duchemann, Fabrice Georger et Laurence Daleau. Éditions, Tikouti 2006 

 

Poésie

  • Romans po detak la lang demay le ker5 . (cpf),(fr). Presses de développement, 1983 (

  • Lamour kivi : fonnkër-téat : po lir, po dir, po shanté, po žoué, po mime dessï ( ). Ed. K'A, 2002 

 

Jeunesse

  • Abder. Académie de la Réunion, illustrateur Fabrice Urbatro 2006 

Théâtre

  • Les limites de l'aube = La borne bardzour, titre original : La min korbo Éditions Ader, 1988 

Traduction

  • Douz shanté madégaskar (cpf), titre original Chansons madécasses d’Evariste de Parny, UDIR, 2005, co-traducteur Robert Gauvin

  • Le gran kantik (cpf), (texte français extrait de la Bible de Jérusalem 1998) 2005 (

  • Zan langouti rouz : in zistoir Tizan-Grandiab (fr). titre Original : P'tit Jean au pagne rouge (conte populaire) . Éd. Tikouti, , 2009 .

 

 

 

 

 

Parenthèse poétique

 

Romans pou arviv sak ni lé

 

 

I di kaf na sèt po, soidizan inn pou gro transpirasion,dé pou divé kann,troi pou gratèl pié sonz, l’ot pou mordaz fourmi, l’ot ankor pour travay dann kèr poikan solèy in èr, lo sizièm pour kapkap la bon o la plinn, lo dernié pou nèrf bèr madam débassyns, détroi groblan la séré, somanké le tan lontan i arvien,

in po, in soufrans in martir..

 

Si lé vré le sèt po , akoz pa inn pour sof solèy asiz si la ros piké, pou la briz de mèr dann lonbraz filao, troi pou le karès fèy fanzan dann la foré bélouv, l’ot pou la rozé lèr ti kavkav i lèv, l’ot ankor pou le frolé péroké kan la lam i dévir, lo sizièm pou lo fré la kaskad basin blé, le dèrnié pou la po in zézèr ninportékèl koulèr ?

Shak po son gadianm son kalou dan la vi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





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