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 Il y a cinquante ans, débutait la tragédie des enfants de la Creuse


Politique
Jeudi 21 Novembre 2013

Joie, larmes, beaucoup d’émotion aujourd’hui à l’aéroport Roland Garros. En cette journée Internationale des droits de l’Enfant, Nassimah Dindar avait réuni les "Enfants de la Creuse", les associations, les élus, historien pour commémorer le cinquantenaire de l’histoire de ces 1600 enfants arrachés à leurs familles, leurs amis, leurs villages, leur île.


Il y a cinquante ans, ils ne sont certes pas partis de cet aéroport, mais de Gillot. Cependant, un aéroport reste un lieu de départ de l’île et un lieu de retour, un témoin privilégié des séparations mais aussi des retrouvailles ; aussi, c’est face à l’aérogare que cet acte symbolique fort a été réalisé.

"Aujourd’hui, on accepte de reconnaître la souffrance que l’on a déposée chez ces enfants arrachés à leurs familles. Il ne m’appartient pas d’écrire l’histoire. Le Conseil Général n’est pas responsable de la politique de l’administration qui l’a précédé dans la mission de protection de l’enfance et de la famille car ce n’est qu’à partir de mars 2007 que la Loi réforme le dispositif de protection de l’enfance, et consacre la Collectivité comme chef de file dans ce domaine. Cependant aujourd’hui, c’est une nécessité, un devoir de restituer la mémoire de ces enfants, dans leur île, dans les livres d’histoire, dans la mémoire collective et dans l’espace public de La Réunion".

Tour à tour, les « Enfants de la Creuse » présents se sont ensuite exprimés. Pour eux, ce mercredi 20 novembre, date du cinquantenaire de leur histoire, est une journée merveilleuse car elle marque une reconnaissance de leur « déportation », de leur exil. Ils étaient des acteurs de cette histoire et beaucoup de personnes leur ont menti. "Tes parents t’ont abandonné, que vas-tu retrouver dans ton île ?".

Pour Jean-Jacques Martial, Président du Comité National des Déportés de la Creuse, cette reconnaissance est essentielle : "Elle va nous permettre d’avoir moins de souffrance car on ne peut pas effacer des années d’exil. Nous remercions la Présidente du Conseil Général et,  Nelson Boyer qui a su comprendre et exprimer notre souffrance dans la réalisation de cette œuvre. Heureusement que nous ne reverrons plus cette déportation. Cette journée, cette œuvre, cette reconnaissance, nous les dédions, à nous, mais également à tous les Réunionnais car c’est une histoire de La Réunion et de toute la France. Deux d’entre nous ne sont plus là et ne pourront donc pas participer à ce moment merveilleux. Nous pensons beaucoup à eux".

Une minute de silence a été respectée en mémoire de ces deux personnes aujourd’hui disparues. Puis une chanson, réalisée pour raconter l’histoire de ces enfants, a été chantée a capella par Maryline Dijoux du groupe AMBA. Un texte émouvant, témoignage de ces marmailles, de leur chagrin et de leur peur de cet inconnu.

Nassimah Dindar a invité les différentes personnes présentes à découvrir la stèle sous les applaudissements, une œuvre qui traduit la sensibilité et la réflexion, une œuvre qui évoquera pour toujours l’histoire des "Enfants de la Creuse".

CG974



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Les commentaires

1.Posté par Jako le 21/11/2013 06:25
Comme quoi les tortionnaires d'aujourd'hui peuvent être à la fête des fautes d'hier !

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