Vie, mort et renaissance des grands projets : comment faire du neuf avec du vieux tout en gaspillant l'argent public, en différant l'avenir et en diminuant le pouvoir d'achat.


Projets structurants :  entre cycle infernal et courage politique
A chaque élection, depuis quelques années, le débat entre adversaires politiques se cristallise autour de grands projets (musées, transports en commun, infrastructures routières, pôles de développement et d'aménagement du territoire...) qu'il faut impérativement combattre s'ils émanent du camp adverse, et ce quelle que soit leur pertinence et leur validité pour la chose publique.

Celui qui gagne fait aussitôt mine d'abandonner les grands projets de la précédente mandature. Tout aussi vite, il les fait renaître sous une forme différente.

C'est donc la preuve que les grands projets en question étaient de bonnes idées, qu'elles fussent de droite ou de gauche. Mais il est trop difficile de le reconnaître ouvertement. Et surtout, il y a des combats à gagner pour être au pouvoir. Alors on critique, on démonte, on abandonne les idées du prédécesseur. Puis, comme elles répondaient quand même à des besoins universels, on leur trouve des remplaçants, qui portent un autre nom, qui voient le jour ailleurs, dans des dimensions diférentes, mais qui joueront le même rôle.

Au passage, c'est l'argent public qui est gaspillé, pour refaire des études déjà menées, pour modifier à grands frais des projets déjà ficelés, pour faire mine de reprendre un dossier à zéro. Et chaque projet ainsi malmené, abandonné et repris sous une autre forme voit sa réalisation retardée de plusieurs mois, de plusieurs années... tout cela au détriment de la population.

Perte d'argent, perte de temps, perte d'énergie, telles sont les conséquences d'une hypocrisie politique qui consiste à dire : « Changeons tout ! » pour se faire élire, et à tout ressortir avec des habits neufs une fois au pouvoir. Il faut bien que les bureaux d'étude vivent... Impôts et taxes  augmentent pour faire face à ces frais supplémentaires, le citoyen y laisse à chaque fois un peu de son pouvoir d'achat...

Voir la politique différemment, selon moi, c'est notamment avoir le courage de reconnaître la vraie valeur des idées de l'autre. C'est accepter de construire ensemble, quelles que soient les tendances de ceux « d'en face », et donc avant tout savoir reconnaître où se situe le bien commun.

Rédigé par Dany Martin le Lundi 13 Juin 2011 à 16:23 | Commentaires (1)