Les Réunionnais marchent beaucoup, mais dans les Hauts de Saint-Paul les trottoirs sont une denrée rare. Se déplacer de façon saine et écologique et en faisant son sport c'est prendre le risque de se faire écraser à chaque tournant. Un petit paradoxe qui cache un gros abandon...


Marche et crève
Les Réunionnais marchent beaucoup, surtout dans les Hauts.
Autrefois seul moyen de déplacement, la marche est devenue l'une des activités sportives les plus répandues, que tous peuvent pratiquer. Je vois tous les jours de petits groupes, souvent des femmes, qui marchent depuis grand matin sous le soleil, bouteille d'eau à la main, le long des routes, frôlées par les voitures.
Marcher c'est bon pour la santé, d'ailleurs dans les Hauts de Saint-Paul il n'y a pas beaucoup d'alternatives : allez donc trouver des équipements sportifs de proximité genre gymnases, parcours de santé ou autres... 
Alors on marche... Le ministère de la santé le recommande d'ailleurs, ainsi que le corps médical.
Mais marcher où ? Comme moi, vous avez remarqué qu'il n'y a pas de trottoirs, mais la plupart du temps des fossés béants.
Marcher dans les Hauts c'est risquer de se faire faucher à chaque virage, c'est avoir le nez dans les pots d'échappement, c'est partager des routes étroites et sans visibilité avec des voitures, des bus, des camions, des tracteurs...
Il y a les courageuses et courageux qui bravent le danger pour faire du sport, mais il y a aussi les marmailles qui se rendent à l'école.
N'y a-t-il pas là une incitation manifeste à prendre sa voiture à tout bout de champ, alors qu'on nous prêche la réduction des émissions de CO2 ainsi que les bienfaits sanitaires de la marche (20 minutes par jour) ? Comment un peuple de marcheur peut-il être à ce point négligé qu'on ne lui construise même pas un trottoir ? Faut-il vivre en ville pour avoir le droit de marcher sans risquer sa vie ?

Rédigé par Dany Martin le Jeudi 16 Juin 2011 à 20:38 | Commentaires (0)