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Le ministère de l'éducation ... Municipale.


Rédigé le Mercredi 13 Février 2013 à 22:27 | Lu 3035 fois | 0 commentaire(s)


On réforme le rythme scolaire, pour qui ? Pour les parents ? Ou pour l'enfant ? S'intéresse-t-on vraiment au rythme chronobiologique de l'enfant ? Le ministre de l'Education Nationale, Vincent Peillon, veut imposer sa réforme. Il n'y a pas que les enseignants qui grognent. Parents, animateurs sont dans la rue. Et bientôt, les maires.


Mais oui ... si les technocrates de l'Education Nationale se souciaient vraiment du bien-être des élèves, on l'aurait su depuis longtemps. Voilà que l'on nous pond un décret applicable à la prochaine rentrée. Le rythme scolaire ne fait pas seulement rager le premier magistrat de Saint-Louis, qui  a sûrement déjà calculé le poids de cette réforme sur le porte-monnaie de sa mairie. Si à Paris le mouvement a su mobiliser, en Province peu de manifestants. A peine 500 manifestants à parader dans la ville rose. Selon la SNUipp, ils étaient 58% de manifestants le mardi 12 février, deuxième jour de mobilisation. 36% selon les chiffres du Ministère de l'Education Nationale. 

"pourquoi dit-on qu'on allège les rythmes scolaires..."

Le décret n°2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires a été publié au Journal officiel. Il devrait entrer en vigueur au début de l'année scolaire 2013-2014. Certaines communes pourront, après négociation avec la direction académique des services de l'Education Nationale, reporter l'application du nouveau rythme scolaire à la rentrée 2014-2015. Ce décret prévoit 24 heures d'enseignement, réparties sur neuf demi journées. Les cours seront dispensés les lundi, mardi, jeudi, vendredi et le mercredi matin, à raison de 5 heures et demi maximum par jour et de 3 heures et demi maximum par demi journée. La pause méridienne ne peut être inférieur à une heure et demi.  Nous voilà informés. Quelle nouveauté ! On allonge la semaine d'apprentissage en allégeant la journée de l'écolier. Clairement, rien ne change. Qu'apporte de nouveau cette réforme ? Allège-t-on vraiment le rythme scolaire? Les enfants seront autant à l'école. Ils seront à l'école tous les mercredis matins (ou tous les samedis matins, dans certaines communes qui en feront le demande.)  Pourquoi allège-t-on les rythmes scolaires ? Pour des raisons chronobiologiques ? Pour assurer une meilleure éducation ? ou tout simplement pour des raisons économiques ? 

Jean-François Fontana, de Sud éducation, donnait au journal Le Monde le véritable enjeu de la réforme Peillon. "Si on avait voulu réformer les rythmes, on aurait réaménagé toute l'année scolaire. Là, il s'agit surtout d'un transfert de compétences de l'Etat aux collectivités" explique-t-il. Le décret refonde en effet l'école. L'action éducative n'est donc plus seulement une mission du Ministère de l'Education Nationale. Ce sera aux municipalités d'organiser la future journée des écoliers. Nous vous annonçons la naissance du "projet éducatif territorial". Ce sera la politique pédagogique des communes. Bientôt, à travers toute la France, les ministères d'éducation municipale ? 



La conséquence de la réforme Peillon, c'est un temps périscolaire plus important, à midi et aussi après la classe. Cela représente 3 heures en plus. Et ce sont les mairies qui devront mettre la main à la poche. Activités sportives, culturelles, artistiques  sur les temps libérés, pourquoi pas ? Mais qui paie ? L'Etat s'apprête à transférer "gentillement" des charges en sus vers les communes. Et avant que les maires décident de monter au créneau, Peillon sort de sa valise un projet de décret. le 17 janvier dernier, il annonçait un futur décret qui prévoit d'abaisser les taux d'encadrement règlementaire des activités périscolaires. Selon le ministère,  "agir sur les taux d'encadrement règlementaire permet d'accompagner la réussite de la réforme des rythmes éducatifs en atténuant l'augmentation du coût des activités périscolaires supportée essentiellement par les collectivités, les familles et les Caisses d'allocations familiales". Baisser les coûts des activités périscolaires permettrait d'augmenter leur qualité. Comment peut-il affirmer cela ? Peillon a-t-il pris soin de rencontrer les animateurs des ALAE ? Certainement pas. C'est surtout une âpre discussion avec les maires de France. Une diminution du coût variant de 52 € à 35 € pour chaque élève de maternelle, de 29 € à 19€ pour chaque élève du primaire. Jolie ristourne, d'autant que le décret permet in fine la suppression des crèches et des activités des mercredis matins subventionnés par les communes. 

Ce sont les animateurs des Accueils de Loisirs associé à l'école (ALAE) qui trinqueront. S'ils travailleront plus , ils seront moins nombreux. Dès la rentrée 2013-2014, un animateur devra accepter 4 enfants en plus dans ses ateliers. Aujourd'hui, un animateur en maternel encadre 10 enfants. il devra "accepter" 4 enfants en plus. Un animateur en primaire accepte aujourd'hui 14 enfants dans ses ateliers. Ce qui correspond à la limite de ce qui peut être accepté, pour la bonne tenue d'un atelier. Il devra "surveiller" 18 enfants. Encadrer plus d'enfants n'apporte pas de la qualité aux activités périscolaires. Les animateurs feront tout juste de la surveillance, ce qui n'est pas leur seule mission. En plus, ils perdent des collègues qui fournissent un encadrement de qualité. 

Le président Hollande, qui promettait l'emploi en campagne présidentielle, ferait-il de la casse sociale ?  Cette réforme touche davantage les animateurs, déjà en situation précaire (CDD, Intérim, CD2I, et même les CDI). Certains spécialistes parlent de paupérisation au sein de l'animation. Je veux bien le croire. Au lieu de diminuer le nombre d'animateurs, l'Etat devrait organiser un "historique" plan de formation pour les animateurs et professionnels de l'éducation populaire, qui représentent tout de même un million de salariés en France. Et pourquoi pas une revalorisation statutaire, et salariale, des animateurs ? Ils ne touchent même pas le SMIC. 



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