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L'enfer administratif des fonds européens à La Réunion


Citoyen
Mardi 15 Juillet 2025

Interview exclusive – Dans un échange sans filtre, Lynda RINGUIN confronte Pierre PIMPIE sur les obstacles que rencontrent les associations réunionnaises pour accéder aux fonds européens. Complexité administrative, inégalités de traitement, dépendance organisée… Un témoignage éclairant sur les coulisses d’un système qui freine l’action sociale sur l’île.


​Les associations réunionnaises face au casse-tête des fonds européens

À La Réunion, plusieurs associations œuvrent chaque jour dans le champ de l’économie sociale et solidaire (ESS). Portées par des valeurs de solidarité, d’inclusion et de développement local, elles aspirent à un soutien à la hauteur de leur engagement. Pourtant, une question revient avec insistance dans les échanges entre acteurs associatifs : pourquoi l’accès aux fonds européens est-il aussi complexe et inégal ?

Des démarches administratives lourdes et dissuasives
Les associations dénoncent la lourdeur des démarches pour solliciter les subventions européennes. « C’est une machine infernale », résume un intervenant dans la vidéo. Entre les dossiers à remplir, les justificatifs à produire et les délais de traitement interminables, les porteurs de projet doivent faire preuve d’une endurance administrative parfois décourageante.

Une inégalité d’accès aux aides
Autre constat amer : toutes les associations ne bénéficient pas des mêmes privilèges dans l’accès aux fonds. Certaines, mieux connectées aux réseaux institutionnels ou mieux dotées en ressources humaines, parviennent à tirer leur épingle du jeu. D'autres, pourtant tout aussi légitimes dans leurs actions de terrain, peinent à obtenir les financements nécessaires.

Une gestion des fonds sous haute surveillance
Les abus passés dans l’utilisation de certains fonds européens ont entraîné un renforcement des contrôles. Aujourd’hui, le versement des aides se fait majoritairement « au service fait » – c’est-à-dire uniquement lorsque les actions ont été intégralement réalisées. Un système qui complique encore la gestion de trésorerie des associations.

De plus, les paiements sont souvent conditionnés par l’approbation d'organismes comme la DGEEFP (Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle), ce qui nécessite un réseautage constant avec les services de l’État. Une réalité qui met à mal l’équité et la transparence du système.

Une dépendance organisée ?
Certains n’hésitent pas à qualifier ce système d’« organisé » pour maintenir une forme de dépendance. Les aides arrivent au compte-goutte, et les associations, au lieu de se concentrer sur leur mission sociale, doivent continuellement prouver leur légitimité et leur bonne gestion financière.

Vers un changement ?
Face à cette complexité, les associations appellent à une simplification des procédures, une meilleure transparence dans l’attribution des aides et un accompagnement renforcé pour les structures les plus fragiles. Car au-delà des chiffres et des règlements, ce sont des actions concrètes, humaines, souvent vitales pour les publics en difficulté, qui dépendent de ces fonds.

François Orré



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