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Arast : Bloquer Saint-Denis fera-t-il accélérer la conclusion de ce drame social ?


Édito
Mercredi 18 Janvier 2012

La manifestation organisée ce matin par des ex-salariés de l'Arast, ne dit pas son nom. C'est dommage. Protester contre la politique sociale et les orientations budgétaires du Conseil général, d'une manière générale et en particulier contre Nassimah Dindar, présidente du Département, c'est la démocratie. Utiliser un drame social pour régler des comptes politiques, c'est de la démagogie…


Arast : Bloquer Saint-Denis fera-t-il accélérer la conclusion de ce drame social ?
Combien seront-ils ce matin dans les rues de Saint-Denis pour dire : "Ça suffit !" "Arrête avec ça !" Qu'importe le nombre, tant le message se suffit à lui-même. C'est vrai. Ça n'a que trop duré. C'est vrai aussi que la mémoire collective a depuis longtemps, oublié les vraies victimes de ce drame social : des personnes âgées et handicapées, des mères et des pères de famille sans travail et sans revenus, et leurs enfants. C'est vrai enfin qu'il est temps de leur rendre justice. Le respect. Et la dignité…

Mais pourquoi avoir posé un prétendu ultimatum au Conseil général dont les propositions ont été validées, et alors que la conclusion du contrat ne dépendait plus que des AGS ? Quel en est l'intérêt ? Pourquoi avoir autant protester et manifester pendant plus de deux ans, et prendre le risque de tout remettre en cause, et revenir ainsi au point de départ ? Est-ce réellement dans l'intérêt des ex-salariés qui attendent depuis plus de 24 mois, leurs indemnités ?

La manifestation de ce matin n'a aucune logique (non politique). Son objectif ne peut être que politique. C'est ajouté à la polémique. C'est un règlement de comptes. Tout simplement. Une Droite expédiée à la face de Nassimah Dindar, une ancienne partenaire d'une ancienne majorité de Droite. C'était il y a deux mandatures déjà. La Droite prend sa revanche. Elle fait payer à la présidente "l'arrogance d'avoir choisi la Gauche pour garder le pouvoir".

C'est vrai Nassimah Dindar n'a rien d'un ange. C'est une femme. C'est une femme politique. Et, aucun(e) politique ne conserve la présidence d'un exécutif, trois fois de suite, sans faire de concessions. Compromissions. Et trahisons. Cela ne fait nullement de la conseillère générale, la seule responsable et coupable du drame social qu'est devenue l'Arast. Ibrahim Dindar a dit lors de sa conférence de presse de lundi, "nous ne sommes pas responsables de la faillite de l'Arast".

Si, vous l'êtes en tant qu'élus. Vous, Nassimah Dindar et tous les conseillers généraux qui se sont succédés dans l'hémicycle du palais de La Source depuis la création de l'Arast. Sont également responsables et coupables, Paul Vergès à l'époque où il était président du Conseil régional et son camp politique. "Paul Vergès nous avait reçu dans son bureau, il nous a expliqué que les missions de l'Arast seront transférées au CCAS et à Corbeille d'or", rapporte un des syndicalistes présents ce jour-là.

Sont tout aussi responsables et coupables, toutes les mairies qui un jour au l'autre, ont placé au moins un militant à l'Arast. Et que dire des administrateurs et des gestionnaires de la structure ? Ils ont aussi leur part de responsabilité et de culpabilité. Des erreurs, il y en eu de part et d'autre. Ibrahim Dindar a eu l'humilité de le reconnaître. "Il y avait le contexte, nous avions peur d'avancer, de nous faire piéger…"

Mais aujourd'hui que faire de ce passé si présent et qui offre si peu d'avenir aux ex-salariés de l'Arast ? Clouée Nassimah Dindar au pilori va-t-il effacer ou atténuer tant de souffrances vécues et toujours vivaces chez les ex-salariés de l'Arast et de leur famille. Même pas. Cette manifestation tout au plus va un peu apaiser la colère d'un camp politique, longtemps contenue.

Souhaitons que les ex-salariés n'aient pas encore à en pâtir deux autres années, des règlements de comptes politiques. Car, c'est bien de ça qu'il s'agit encore aujourd'hui...




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Les commentaires

1.Posté par pas tout à fait vrai le 18/01/2012 19:11
M RAMOUDOU, vous avez raison sur beaucoup de choses. Mais vous avez tort sur un point, essentiel : les vrais responsables du fiasco de l'ARAST sont le Conseil d'administration et la Direction de l'ancienne association. Le Conseil général, certes pour aussi se dédouaner, j'en ai bien conscience, l'a très bien démontré ce jour dans la presse locale et sur son site Internet

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