Née à Saint-Pierre d’un père instituteur et d’une mère infirmière, c’est sur les bancs de l’école des filles de l’Entre-Deux qu’Anne Médoc a commencé sa scolarité dans les années 70.
« Ce qui m’a le plus marqué dans mon enfance, c’est l’arrivée du cinéma en 1988. Pendant au moins un an, je n’ai jamais raté une séance ! » se souvient t’elle.
Après des études dans la commune et aux lycées de Saint-Louis et du Tampon, elle aurait souhaité se prédestiner à une carrière dans le sport, avant une blessure qui annule un stage en présélection à l’équipe de France de Judo. Pas question de baisser les bras pour autant. « Pendant les vacances, j’ai fait un stage d’un mois chez un horticulteur de Manapany. Là-bas, un ingénieur m’a fait part des opportunités d’emploi dans la filière agricole. Je me suis donc inscrite en BTS au lycée de Saint-Paul, dans l’objectif de devenir ensuite ingénieur », retrace t’elle.
Ces deux années d’études lui permettent d’appréhender la vie hors du cocon familial et rendent moins difficile le départ pour la métropole l’année suivante.
« Je connaissais déjà la métropole pour y avoir séjourné lors de vacances. Pendant mes deux années en pension, j’avais pu découvrir mon île, d’autres villes, d’autres personnes. J’ai vu dans ce départ une chance supplémentaire d’appréhender d’autres codes, d’autres repères.», expose Anne Médoc.
Sur ses quatre années d’école d’ingénieur en spécialité gestion de l’entreprise, Anne Médoc s’envole six mois au Canada. « J’étais mauvaise en anglais, j’ai choisi un endroit où l’on parlait français ! J’ai apprécié l’expérience : vivre au rythme d’un hiver "polaire", goûter aux joies de la colocation...»
En 1997, elle débute sa carrière professionnelle dans le milieu bancaire. « A l’époque, le secteur recrutait beaucoup d’ingénieurs pour sa clientèle d’agriculteurs. Au bout de 4 ans, j’ai changé d’orientation pour faire du conseil clientèle auprès des professionnels et des artisans », relate celle qui est aujourd’hui directrice d’une agence bancaire de 17 personnes à Dijon.
Si sa vie est ancrée depuis vingt ans en métropole, Anne Médoc revient pourtant deux fois par ans dans son île natale. «Une fois avec des amis, pour leur faire découvrir l’île, et une fois toute seule, pour faire du sport, du vélo, de la randonnée et profiter de la famille…Avec comme point de chute, l’Entre-Deux bien sûr ! J’en profite également pour faire le plein de cuisine créole et chinoise, en particulier du cari ti jacques, dont je raffole »
Bien sûr l’Entre-Deux a changé depuis son enfance, mais la douceur de vivre reste la même… « Le village s’est bien développé, aujourd’hui on a tout à portée de main ! J’ai beaucoup d’amis du collège qui sont revenus vivre ici. Certains reviennent au pays avec l’envie de le faire connaître aux personnes de l’extérieur, cela apporte une valeur ajoutée à notre village. », se réjouit t’elle.
Un message à faire passer à nos jeunes pour conclure?
« Rouv out zieu ! Il faut être curieux, s’intéresser aux autres, au moins aller voir ce qui se passe à l’extérieur, pour pouvoir comparer. On peut décider de revenir ou pas, mais au moins, on sait pourquoi. »
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