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​Logement, eau et volonté politique : agir localement pour la population


Citoyen
Samedi 8 Novembre 2025

En prévision des municipales de 2026, des réunions de reflexions s'organisent. À la Chaloupe Saint-Leu, à l'invitation de Lilian Gasp, Jean Max Nativel un natif du coin a échangé avec une vingtaine de citoyens avertis… Une façon de faire émerger les réels besoins.


Quelques idées débattues

Jean Max NATIVEL - Max HONORINE - Alain LUCAS - Lilian GASP
Jean Max NATIVEL - Max HONORINE - Alain LUCAS - Lilian GASP
Le manque de vision commune, logement social inadapté, projets agricoles à l’arrêt et réseau d’eau à reconstruire : et si l’on changeait de méthode pour décider et agir au plus près des habitants ?

« On ne peut plus décider pour la population, sans la population. »

Quand chacun agit seul, rien n’avance
Aujourd’hui, de nombreuses décisions locales sont prises en solo : des personnes « toutes seules » poussent leur idée, sans vision partagée ni coordination entre mairie, conseil municipal, départemental et régional.
Résultat : incompréhensions, lenteurs administratives et projets qui s’enlisent.

Ce qui coince
La faible concertation avec les habitants.
La concurrence ou brouille entre institutions, héritage des anciens élus.
Les procédures lourdes et coûteuses qui découragent.

Il faut repenser le logement social : du vertical au familial étendu
La politique du logement se concentre trop souvent sur l’empilement de logements en immeubles – perçus comme des « cages à lapins ».
Une alternative existe :
Développer l’habitat autour des maisons familiales, sur des micro-parcelles (ex. 300 m²) quand le foncier et l’urbanisme le permettent.
Concevoir des micro‑lotissements à taille humaine, ventilés, végétalisés, pensés pour les familles élargies et la vie de quartier.
Mobiliser des aides publiques qui, dans d’autres territoires, permettent déjà de créer du logement social au plus près des propriétés existantes.

Bénéfices attendus
Moins de promiscuité, meilleure qualité de vie.
Ancrage social et intergénérationnel renforcé.
Coûts d’infrastructure maîtrisés si on planifie l’eau, l’assainissement et les accès.

Projets et institutions : retrouver une volonté commune
Même les bons projets échouent sans volonté politique et chaîne de décision claire. Il faut clarifier qui décide quoi, à quel moment, et avec quels critères.
Mesures de méthode
Pacte de coopération entre mairie, intercommunalité, département et région : objectifs partagés, calendrier commun.
Guichet unique pour les porteurs de projets associatifs et agricoles : un dossier, un référent, des étapes et délais publics.
Budget d’investissement participatif ciblé sur l’habitat et l’eau.

L’agriculture et l’eau : reconstruire le système
Sur le terrain, l’eau « qui monte » dépanne mais ne permet pas de travailler durablement. Les réseaux annoncés ont été pensés pour faire de l’eau potable, pas pour irriguer les exploitations.

Constat de terrain : un exemple évoqué répartit l’eau à 80 % pour l’agriculture et 20 % pour l’immobilier, signe d’arbitrages sensibles et d’objectifs parfois contradictoires.

Conséquence : les agriculteurs ne peuvent pas planifier leurs cultures ; les projets structurants restent bloqués (des initiatives ont même été relancées après un incendie, sans aboutir).

Que faire concrètement ?
Mettre à jour le schéma directeur de l’eau agricole (ressource, stockage, réutilisation des eaux traitées, hiérarchie des usages en période de tension).
Installer une gouvernance de l’eau multi‑acteurs (agriculteurs, communes, opérateurs, État), dotée d’indicateurs publics : volumes, pertes, temps de coupure, rendements.
Déployer des servitudes d’irrigation et des micro‑réservoirs de proximité, compatibles avec la sécurité incendie.

Sept leviers immédiats
La concertation obligatoire en amont des PLU/PLUi et des ZAC : ateliers habitants-agriculteurs-promoteurs.
Micro‑lots sociaux familiaux (≈ 300 m²) là où c’est possible, avec servitudes d’accès et d’eau prévues dès le permis.
Clause d’impact agricole pour tout projet immobilier majeur.
Guichet unique et calendrier d’instruction opposable aux administrations.
Tableau de bord public de l’eau (mise à jour mensuelle : stockage, fuites, irrigation, eau potable).
Fonds de transition pour reconvertir des réseaux conçus « eau potable » vers des réseaux mixtes (potable/irrigation) quand c’est pertinent.
Suivi citoyen : comités de quartier et visites de terrain trimestrielles avec les élus.
Ligne directrice : décider avec la population, planifier l’eau pour le travail et la vie, bâtir un logement social ancré dans les familles et les quartiers.

En conclusion
Le changement attendu n’est pas seulement technique, il est méthodologique et démocratique : co‑construire, planifier l’eau pour l’agriculture et l’habitat, et adapter le logement social aux réalités locales. C’est possible, à condition d’assumer une volonté politique claire et un pilotage partagé.

François Orré



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