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Yvette Duchemann : "Pour une éducation éco-logique à La Réunion"


Invité(e)
Jeudi 7 Juin 2012


Yvette Duchemann : "Pour une éducation éco-logique à La Réunion"
"Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple" (Danton).

Et pourtant, par sa volonté acharnée :
- De faire de l’école une machine à débiter des chiffres (évaluationniste aigüe qui oblige les enseignants à passer de longues heures à remplir des grilles critériées dont le détail a perdu tout sens),
- De transformer l’enseignant en personnel dressé à l’obéissance d’un arsenal législatif  
  décidé sans concertation  (même le droit de grève a été menacé)

- De considérer La France comme un pays exclusivement monolingue : L’ancien gouvernement a largement contribué à l’échec scolaire national.

1. Pour nous écologistes :
L’éducation a toujours été au centre de nos priorités et au cœur de notre projet écologique et l’est toujours pour cette campagne des législatives. Nos  ressources naturelles sont limitées, un autre modèle de développement s’impose à nous, de construire de nouvelles formes d’organisation économique et sociale, qui ne peuvent exister que grâce à une mobilisation sans précédent de l’intelligence collective et des ressources créatives des humains.. C’est pour cela que nous parions sur l’école et celle-ci devra être une responsabilité pour nos futurs députés.

Notre nouveau  Ministre de l’Éducation Nationale ouvre la perspective d’un changement de cap et propose avec courage et détermination les remaniements nécessaires et il le faut : révision du dispositif des évaluations nationales (dénoncé par le Haut Conseil de l’Éducation dans son rapport de septembre 2011 : « des indicateurs partiels peu exigeants »), remise en cause de la semaine des 4 jours…

A l’aube de la concertation annoncée, j’ai envie de dire : allons plus loin : mettons en place des rythmes scolaires qui correspondent efficacement aux rythmes biologiques de l’élève. Plaçons celui-ci véritablement au centre en gommant aussi les inégalités sociales dans l’école : plus de maîtres que de classes, travail en équipe, formation professionnelle des enseignants et des autres personnels de l’école, des outils performants, la lutte contre la fracture numérique, un accès à la mobilité pour tous depuis le plus jeune âge : l'école doit être l'outil d'excellence de l'Etat.

2) Qu’en est-il de l’École à La Réunion ?
Chacun sait que nous sommes détenteurs de tristes records : chômage, précarité, suicides et celui de l’illettrisme.

Je dis donc que c’est une école de qualité avec la mise en œuvre d'un plan  de rattrapage qu’il nous faut remettre en place et il faut le faire ici  aussi (car La Réunion n’est pas la France !) avec tous les acteurs : parents, élèves, syndicats, l'ensemble des mouvements et acteurs sociaux : les fédérations de parents d’élèves, les syndicats, les mouvements d’éducation populaire, les associations à la base œuvrant « dans et autour de l’école, commerçants, église… et surtout considérer l'expertise des enseignants. 

S’agissant de l’école à La Réunion, voici les propositions d’une candidate éco-logique  :
 - Construire et / ou rénover de belles et grandes écoles fleuries avec des espaces ombragés et des grands jardins avec arbres endémiques et fleurs : c’est simpliste mais nos concepteurs oublient que l’enfant a besoin d’espace et de rêves, et je vous invite à visiter certaines écoles…

- Certes, maintenir tous nos postes d’enseignants, mais il faut aussi re-créer les conditions d’une Éducation Populaire forte et exigeante vis à vis des besoins de la population d’enfants en attente
- Restaurer d’urgence et redonner confiance aux RASED : tous les élèves ne sont pas identiques et certains ont besoin d’une aide ponctuelle ou non
- Donner à l’Académie d’assurer des moyens logistiques pertinents, notamment l’accès généralisé aux outils informatiques pour tous les élèves
- Faire en sorte que la MOBILITÉ LOCALE (combien d’élèves du secondaire qui ne sont jamais allés à Cilaos ? ), nationale, india-océanique se pratique dès le plus jeune âge non seulement pour une ouverture maximale du savoir, et aussi pour assurer la compétitivité de nos élèves dans le domaine professionnel, et mettre en œuvre un véritable recrutement territorialisé
- La Réunion est un territoire plurilingue or l’Europe, par le truchement du Cadre Européen Commun de Référence aux Langues, préconise depuis plusieurs années un enseignement serein du langage et notamment dans les régions pluriculturelles où 2 langues co-existent.  

Nous avons ici les outils pour un enseignement à La Réunion prenant  en compte le créole et le français. Il s’agit d’organiser la coexistence du français et des langues d’Outre-Mer sur un même territoire et de concilier la nécessaire maîtrise du français et la non moins nécessaire prise en compte des langues parlées sur ces territoires. Contribuer ainsi à la prévention de l’illettrisme, donc du chômage, de la précarité…des suicides.
Je propose de :
    •    former nos enseignants à l’enseignement de langues parentes, proches, en contact (les approches didactiques existent),
    •    Exiger que des modules traitant des questions sociolinguistiques de la diversité linguistique et de leurs implications didactiques soient intégrés aux maquettes des mastères « Éducation », dans la formation des inspecteurs de l’Éducation Nationale.

Nous ne pouvons faire fi du contexte langagier spécifique de notre île et nous comptons à EÉLV, contribuer aussi à la réflexion gouvernementale par l’intermédiaire de nos ministres.

Conseillère Fédérale Nationale EÉLV

EELV



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