
Le Conseil constitutionnel déclare Eric Fruteau inéligible pour une période de un an à compter de la date de notification.
Inéligible aux élections municipales de 2014
En clair, le maire de Saint-André ne pourra pas se présenter aux prochaines élections municipales en mars 2014 et briguer un second mandat.
Le Conseil constitutionnel justifie sa décision en rappelant l’article L. 52-1 du code électoral :
“à compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin (…).
Coupable d’avoir bénéficié d’un don prohibé d’une personne morale
Puis Le Conseil constitutionnel souligne que la CNCCFP a considéré que
« le bulletin municipal hors série de la commune de Saint-André, intitulé « Bilan mi-mandat 2008-2011 », daté du mois de décembre 2011, présentait un caractère électoral »
"et qu’en conséquence, les frais y afférents, supportés par la commune, auraient dû être intégrés dans les dépenses de la campagne électorale de M. FRUTEAU et constituaient un don prohibé d’une personne morale ; "
Un bulletin municipal à la gloire de Eric Fruteau
Le Conseil constitutionnel enfonce le clou :
« (…) le numéro hors-série du bulletin municipal de la commune de Saint-André… était exclusivement consacré à la présentation détaillée et flatteuse des différentes actions menées par M. FRUTEAU (…) »;
« (…) la diffusion de ce bulletin à l’ensemble des habitants de la commune qui appartient à la circonscription dans laquelle M. FRUTEAU était candidat aux élections législatives se rattache ainsi directement à la promotion de ce dernier (…) » ;
« (…) la dépense qui en résulte, estimée à 35 871 euros… doit être réintégrée dans le compte du candidat (…) » ;
« (…) cette dépense… prise en charge par la commune de Saint-André constitue néanmoins un avantage consenti par une personne morale en violation de l’article L. 52-8 du code électoral (…) » ;
"M. Fruteau ne pouvait ignorer la portée"
Le Conseil constitutionnel conclut ainsi :
« Considérant qu’eu égard,
d’une part, au caractère substantiel de l’obligation méconnue, dont M. FRUTEAU ne pouvait ignorer la portée
et, d’autre part, au montant de la somme en cause,
il y a lieu, en application de l’article L.O. 136-1 du code électoral, de prononcer l’inéligibilité de M. FRUTEAU ».
Un rappel de l’épisode des législatives de 2007
Rappelons qu’Eric Fruteau, aujourd’hui encarté au sein du PLR d’Huguette Bello, a été le candidat désigné et soutenu par le PCR aux élections législatives de juin 2012 dans la 5e circonscription.
Il me paraît salutaire pour le PCR, de donner son point de vue car cette situation nouvelle sur Saint-André nécessite un éclairage de l’opinion.
En ce qui me concerne, contribuer à cet éclairage me paraît d’autant plus légitime que j’ai été candidat en 2007 dans la 5ème circonscription allant de Sainte-Marie à la Plaine des Palmistes.
Sollicité par la direction du Parti pour aller « ferrailler » dans l’Est, j’avais à plusieurs reprises demandé au secrétaire général qu’il invite les responsables de section à rendre publique une lettre dont le principal objet aurait été une demande à ce que je sois le candidat qu’ils désiraient soutenir.
Le sale boulot des Fruteau, Nativel, Picot et consorts
Cela n’a pas été fait, au motif qu’il était évident que tous les camarades sans exception m’auraient soutenu.
Je ne cache pas que j’avais été pour le moins dubitatif, pour la simple raison que j’avais eu écho des difficultés rencontrées bien avant moi par le camarade Claude Hoarau, sur Saint-André plus précisément.
J’ai bénéficié du soutien de certains camarades, au demeurant peu "récompensés" pour cela par la suite. J’y reviendrai.
Mais tout le monde sait que dès le début de la campagne, et sous un prétexte fallacieux, Eric Fruteau, Robert Nativel, et leur "activiste" de service Michel Picot, non seulement s’étaient mis en retrait, mais pire avaient, avec une plus ou moins forte implication, multiplié les tentatives pour démotiver les camarades engagés dans la bataille difficile face au député sortant Bertho Audifax et à Jean-Claude Fruteau.
La presse avait d’ailleurs fait état de la réserve de certains responsables Saint-Andréens, ce qui n’avait pas spécialement encouragé les militants des autres communes.
L’absence de débat d’après scrutin
Après ces élections, j’avais souhaité que la direction du Parti convoque une assemblée générale de la section de Saint-André, afin que les responsables susnommés s’expliquent en présence de membres du secrétariat.
Pour moi, cela aurait été l’occasion de "crever l’abcès", et de conditionner le soutien du Parti aux municipales de 2008 à la reconnaissance de leur attitude irresponsable, et à l’engagement de construire le changement à Saint-André en étroite coordination avec la direction du Parti, compte tenu de ce fâcheux précédent.
Cela n’a pas été fait. Je le regrette, car cela a renforcé celles et ceux qui voulaient s’affranchir de la discipline du Parti.
Ainsi, en 2008, aux Municipales, Eric Fruteau a concocté sa liste en prenant soin d’écarter le communiste Yvon Virapin, vice-président du Conseil régional, mais surtout conseiller général du canton de Cambuston.
Profitant du calcul de Jean-Paul Virapoullé, estimant du fait de ce malaise que l’heure était venue pour placer son fils Jean-Marie Virapoullé, au détriment de son premier adjoint Serge Camatchy, Eric Fruteau remporte les municipales, en rejetant une union avec la liste PS au deuxième tour.
Déjà, après "sa" victoire de mars 2008, une volonté de faire "table rase" du passé
La volonté du nouveau maire Eric Fruteau que soit écartée toute référence au passé se révèle de plus en plus, surtout lorsqu’il s’agit d’un Vergès.
Pour preuve, un de ses partisans avait invité un camarade à ne pas porter une photo de Laurent Vergès, le soir du deuxième tour.
Cela s’est vérifié lors de l’installation du nouveau conseil municipal.
Pire, ses déclarations visant directement certains camarades, notamment lorsqu’il fustige la "familiocratie", auraient dû nous alerter sur la dérive qui s’installait.
Pourtant, aucune mise au point, ferme et publique, n’est intervenue.
L’attitude irresponsable lors des régionales de 2010
Aux régionales de 2010, les responsables de Saint-André comme de Saint-Paul ont choisi de ne pas s’engager résolument dans la bataille, au motif que n’était pas suffisamment pris en compte "leur poids électoral" dans la liste conduite par le président sortant Paul Vergès.
Des critiques sur des projets, sur des méthodes de fonctionnement, peuvent toujours être faites.
Des critiques sur des processus d’élaboration de la liste régionale et de prises de décision peuvent toujours être faites :
- Michel Lagourgue en confortable position sur la liste, élu à la Région grâce au soutien du PCR et de l’alliance, et qui a rejoint son camp pour satisfaire ses ambitions,
- Rahiba Dubois, elle aussi élue sans avoir apporté quoi que ce soit, et qui soutient aujourd’hui la dérive hégémonique de Huguette Bello au sein du TCO,
- Philippe Berne, élu sortant en charge des projets routiers, Yvon Virapin et Raymond Lauret, autres élus sortants qui n’avaient pas démérité, moi-même, élu en charge du projet Tram Train, "rétrogradés" sur la liste, et j’en passe…
Et quand bien même ces critiques ne sont pas suffisamment prises en compte, cela ne justifie en rien de prendre le risque que ce soient des projets, tel le Tram Train, qui soient détruits avec une nouvelle majorité.
Affaiblissant la liste au point qu’au premier tour, la liste Paul Vergès ne bénéficiait pas de l’avance confortable de 2004, voilà que prétexte est pris de l’intégration de candidats de la liste TAK pour cette fois-ci se positionner publiquement contre une liste qui sera aussi combattue par la liste PS de Michel Vergoz.
Aux cantonales de mars 2011 : Michèle Caniguy candidate, le sortant Yvon Virapin sacrifié
Là encore, le Parti n’a pas tiré les leçons en menant publiquement le débat, ne serait-ce que dans le but de préserver ce qu’il était possible de conserver, en termes d’unité.
Arrivent les cantonales de mars 2011… un an après le "traumatisme" des élections régionales.
Faisant fi de la règle selon laquelle priorité est accordée à l’élu sortant pour se représenter avec le soutien du Parti, Eric Fruteau impose à la direction son "choix municipal" en la personne de Michèle Caniguy, pour être candidate dans le canton de Cambuston, au détriment du conseiller général sortant Yvon Virapin.
Il nous faut le reconnaître, au nom de la vérité devant l’histoire, nous nous sommes là encore fourvoyés, car il revenait bien sûr à la direction du Parti d’en informer celui qui a été de toutes les batailles du Parti, notamment à Saint-André, du temps des Adrien Minienpoullé et Laurent Vergès, et de l’en convaincre.
Et c’est à ma grande gêne que j’ai été chargé avec un autre membre du secrétariat du Parti, Ary Yee Chong Tchi Kan, de rencontrer le camarade Yvon Virapin à Saint-Denis.
L’en informer, oui, nous l’avons fait.
Le convaincre de la justesse de cette stratégie ? Non, assurément non !
Profiter le plus possible du Parti avant de le "jeter"
Et il faut reconnaître au camarade Yvon Virapin une bien plus grande clairvoyance que nous lorsqu’il nous a confié que nous paierions cher notre mansuétude, à défaut de notre aveuglément, à l’égard d’un nouvel élu "aux dents longues" qui foule au pied les principes du Parti et règle ses comptes avec des camarades dont lui, Yvon Virapin.
Pendant qu’Yvon Virapin se présentait sans le soutien du Parti dans le canton de Cambuston, Michèle Caniguy bénéficiait du soutien sans faille de notre organisation devant Jean-Marie Virapoullé, jusqu’à profiter de la présence constante de la sénatrice Gélita Hoarau qui, plusieurs jours durant, avait "déserté" son domicile de Saint-Pierre, pour faire du porte à porte dans sa ville natale.
Arrive la mise en place de la majorité au département, après l’épisode de la déclaration de la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello, selon laquelle la majorité sortante du département est "une majorité que je combats", alors que… son parti, le PCR, en faisait partie !
On sait que devant la réalité implacable des chiffres, et l’engagement public de Paul Vergès, d’Elie Hoarau, de moi-même, Huguette Bello et ses élus "obligés", connus… ou "masqués", avaient fait machine arrière, et soutenu en définitive la réélection de Nassimah Dindar à la présidence du département.
L’épisode de l’élection à la commission permanente
Suite à l’élection de Nassimah Dindar à la présidence, avec 33 suffrages sur 49, l’élection des vice-présidents et membres du bureau de la commission permanente devait avoir lieu.
Et c’est lors de la suspension de séance légale d’une heure qu’une nouvelle crise s’est produite dans la salle réservée au groupe Alliance-PCR.
En effet, le Parti avait souhaité que les vice-présidences soient dévolues en tenant compte d’abord de la priorité à accorder au "doyen" des conseillers généraux Roland Robert, puis à celui qui avait mené les négociations avec le PS et les "modérés" autour de Nassimah Dindar, et accepté d’être l’élu référent pour rendre compte à la direction du Parti de tout ce qui avait trait à la gestion "partagée" au sein de cette majorité composite.
C’est pourquoi c’est moi qui avais été envisagé à ce poste de quatrième vice-président.
C’était sans compter sur le raisonnement déployé par Eric Fruteau, Huguette Bello – qui était là non pas parce qu’elle participait aux instances de la direction du Parti, mais parce qu’elle représentait… trois élus conseillers généraux de Saint-Paul ( !) -, Michèle Caniguy, et aussi Daniel Alamélou, pour qui il fallait tenir compte de "l’apport" en nombre de conseillers généraux des territoires communaux.
Ainsi, ces communes devaient dans une conception nouvelle au sein du Parti, être considérées comme des "fiefs" apportant leur contribution "communiste" au Parti, qui devait alors se sentir "obligé" à leur égard !
Refuser qu’un principe fondamental soit bafoué
Devant mon refus déterminé, on se souvient de la fameuse phrase selon laquelle "il n’y a pas d’héritier au sein du PCR"… comme si refuser qu’un principe fondamental ayant prévalu dans l’histoire du Parti soit bafoué signifie que mes « ambitions » vont jusqu’à briguer le secrétariat général de l’organisation.
J’ai déjà fait une mise au point sur ce blog, je n’y reviendrai donc pas.
Un principe fondamental selon lequel le Parti, ayant une vocation Réunionnaise, ne procède pas de l’addition de petits "fiefs", et transcende les intérêts locaux de ses membres pour exalter sa solidarité et son unité dans la discipline au profit de l’organisation.
Je me réjouis d’avoir eu raison devant l’attitude de ces élus qui se sont encore plus révélés depuis.
Mais je regrette là encore que le Parti n’ait pas daigné engager le débat publiquement pour mettre au pied du mur ces élus qui voulaient s’affranchir de la discipline au sein de l’organisation, à défaut de les confondre compte tenu de leurs ambitions inavouées.
L’élection municipale partielle de Sainte-Suzanne : pour Eric Fruteau être "militant de base", c’est aller contre les directives de la direction de son parti.
Tout le monde connaît aussi ce que signifie pour Eric Fruteau être "militant de base", puisque c’est ainsi qu’il aime à se caractériser.
Être militant de base, pour Eric Fruteau, c’est aller contre les directives de la direction de son parti, notamment quand il s’agit d’aider un camarade qui avait retrouvé ses droits à être élu maire après avoir été déclaré inéligible.
En effet, il s’agissait de respecter la "parole donnée" à Sainte-Suzanne, lors des élections municipales partielles, provoquées pour rendre justice à Maurice Gironcel.
Certains avancent même que Eric Fruteau a recommandé à ses amis Saint-Andréens de donner un coup de main « en missouk » à Daniel Alamélou.
Vrai ou faux ? À quel degré d’implication ?
L’absence de Eric Fruteau à Sainte-Suzanne lors de ces élections, suivant en cela les déclarations de Huguette Bello prenant fait et cause pour la maire par intérim Yolande Pausé, son refus de soutenir Maurice Gironcel, laissent penser qu’il était opposé au choix du Parti de soutenir Maurice Gironcel.
D’ailleurs, le refus après ces élections d’exclure Daniel Alamélou du groupe Alliance-PCR au Conseil général, avant la trahison publique contre le PCR, et d’autre part la création avec le même Daniel Alamélou d’un nouveau groupe de conseillers généraux, après la trahison publique contre le PCR et l’adhésion au PLR de Huguette Bello, confirment que leur rupture était programmée, et en dit long sur ce que signifie pour ces personnes une nouvelle façon de faire de la politique.
Malgré ces péripéties, Maurice Gironcel a été élu, l’absence de Eric Fruteau a été constatée, et arrivent les élections législatives.
Législatives de mars 2012 : Eric Fruteau candidat, Jean-Hugues Ratenon sacrifié
Et là, surprise, Eric Fruteau est désigné candidat du PCR, malgré le soutien de 4 sections sur 5 dans la circonscription en faveur de la candidature de Jean-Hugues Ratenon.
Résultat : Jean-Hugues Ratenon avertit Elie Hoarau de sa volonté de se présenter sans étiquette, et en conséquence se met en congé du Parti.
Plusieurs camarades ne comprennent pas, et l’avenir leur donnera raison.
Lors de la présentation de la candidature d’Eric Fruteau dans la salle des fêtes de Saint-André, tout le monde a constaté que le pseudo "militant de base" a tenu à placer sa candidature au-delà de l’étiquette du PCR, qui représente pour lui un soutien parmi tant d’autres.
Cela explique sans doute que Elie Hoarau, présent à cette réunion, en tant que secrétaire général du parti de ce "militant de base", n’ait pas eu droit à la parole.
Drôle de campagne où un candidat "joue perso"
Drôle de campagne législative que celle menée par le candidat du Parti dans la circonscription de Saint-André à Saint-Philippe.
Tout le monde a constaté la volonté farouche de Eric Fruteau de mener sa campagne comme il l’entendait, sans que le Parti puisse à un moment donné apporter sa contribution à l’élaboration de sa stratégie de campagne, et notamment de sa communication.
Il faut reconnaître que cela le dispensait alors d’apporter son soutien aux camarades candidats dans les autres circonscriptions, et lui évitait que ces camarades viennent "entacher" sa campagne "jeune et exemplaire".
Il faut surtout reconnaître que s’il n’avait pas « joué perso », le Parti lui aurait déconseillé de faire paraître et distribuer massivement un bulletin municipal à sa gloire, lui évitant ainsi d’être aujourd’hui déclaré inéligible !
Tirer vraiment les leçons des errements et des hésitations du Parti
Il ne s’agit pas de refaire l’histoire, ni de revenir en arrière.
Ce n’est pas jeter de l’huile sur le feu que de procéder à l’analyse de cette période douloureuse, c’est salutaire pour le Parti.
Il s’agit de vraiment tirer les leçons des errements, des hésitations du Parti, devant les coups bas de personnes qui avaient de longue date décidé de régler le compte à la direction de notre organisation.
Il s’agit de reconnaître des erreurs qui nous ont fait tant de mal, et qui ont conduit de fidèles camarades à s’éloigner du Parti, sacrifiés qu’ils l’ont été sur l’autel de la concession opportuniste à l’égard de pseudo camarades s’estampillant "militants de base" pour mieux trahir l’organisation qui les a aidés à être élus.
Tendre la main… mais pas à celles et ceux qui la mordront encore !
Tendre la main à celles et ceux qui nous ont trahi et ont montré leur vrai visage, nous ont révélé leurs ambitions et leurs trajectoires personnelles ?
Ce serait persévérer diaboliquement dans l’erreur.
Tendre la main à celles et ceux qui ont basé leur programme, non pas sur la critique afin de faire avancer leur organisation, mais sur « le meurtre du père »… et accessoirement celui de sa "progéniture" (excusez-moi de ne pouvoir vous montrer mon sourire lorsque j’évoque une telle attitude illustrant le degré d’infantilisme !) ?
Ce serait là encore persévérer diaboliquement dans l’erreur.
Tendre la main à celles et ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel de la concession opportuniste à l’égard de pseudo camarades s’estampillant "militants de base" pour mieux trahir l’organisation qui les a aidés à être élus ?
Oui, je le pense sincèrement, pour l’honneur de notre Parti, pour qu’il se reconstruise dans l’unité et la fraternité retrouvées.
Inéligible aux élections municipales de 2014
En clair, le maire de Saint-André ne pourra pas se présenter aux prochaines élections municipales en mars 2014 et briguer un second mandat.
Le Conseil constitutionnel justifie sa décision en rappelant l’article L. 52-1 du code électoral :
“à compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin (…).
Coupable d’avoir bénéficié d’un don prohibé d’une personne morale
Puis Le Conseil constitutionnel souligne que la CNCCFP a considéré que
« le bulletin municipal hors série de la commune de Saint-André, intitulé « Bilan mi-mandat 2008-2011 », daté du mois de décembre 2011, présentait un caractère électoral »
"et qu’en conséquence, les frais y afférents, supportés par la commune, auraient dû être intégrés dans les dépenses de la campagne électorale de M. FRUTEAU et constituaient un don prohibé d’une personne morale ; "
Un bulletin municipal à la gloire de Eric Fruteau
Le Conseil constitutionnel enfonce le clou :
« (…) le numéro hors-série du bulletin municipal de la commune de Saint-André… était exclusivement consacré à la présentation détaillée et flatteuse des différentes actions menées par M. FRUTEAU (…) »;
« (…) la diffusion de ce bulletin à l’ensemble des habitants de la commune qui appartient à la circonscription dans laquelle M. FRUTEAU était candidat aux élections législatives se rattache ainsi directement à la promotion de ce dernier (…) » ;
« (…) la dépense qui en résulte, estimée à 35 871 euros… doit être réintégrée dans le compte du candidat (…) » ;
« (…) cette dépense… prise en charge par la commune de Saint-André constitue néanmoins un avantage consenti par une personne morale en violation de l’article L. 52-8 du code électoral (…) » ;
"M. Fruteau ne pouvait ignorer la portée"
Le Conseil constitutionnel conclut ainsi :
« Considérant qu’eu égard,
d’une part, au caractère substantiel de l’obligation méconnue, dont M. FRUTEAU ne pouvait ignorer la portée
et, d’autre part, au montant de la somme en cause,
il y a lieu, en application de l’article L.O. 136-1 du code électoral, de prononcer l’inéligibilité de M. FRUTEAU ».
Un rappel de l’épisode des législatives de 2007
Rappelons qu’Eric Fruteau, aujourd’hui encarté au sein du PLR d’Huguette Bello, a été le candidat désigné et soutenu par le PCR aux élections législatives de juin 2012 dans la 5e circonscription.
Il me paraît salutaire pour le PCR, de donner son point de vue car cette situation nouvelle sur Saint-André nécessite un éclairage de l’opinion.
En ce qui me concerne, contribuer à cet éclairage me paraît d’autant plus légitime que j’ai été candidat en 2007 dans la 5ème circonscription allant de Sainte-Marie à la Plaine des Palmistes.
Sollicité par la direction du Parti pour aller « ferrailler » dans l’Est, j’avais à plusieurs reprises demandé au secrétaire général qu’il invite les responsables de section à rendre publique une lettre dont le principal objet aurait été une demande à ce que je sois le candidat qu’ils désiraient soutenir.
Le sale boulot des Fruteau, Nativel, Picot et consorts
Cela n’a pas été fait, au motif qu’il était évident que tous les camarades sans exception m’auraient soutenu.
Je ne cache pas que j’avais été pour le moins dubitatif, pour la simple raison que j’avais eu écho des difficultés rencontrées bien avant moi par le camarade Claude Hoarau, sur Saint-André plus précisément.
J’ai bénéficié du soutien de certains camarades, au demeurant peu "récompensés" pour cela par la suite. J’y reviendrai.
Mais tout le monde sait que dès le début de la campagne, et sous un prétexte fallacieux, Eric Fruteau, Robert Nativel, et leur "activiste" de service Michel Picot, non seulement s’étaient mis en retrait, mais pire avaient, avec une plus ou moins forte implication, multiplié les tentatives pour démotiver les camarades engagés dans la bataille difficile face au député sortant Bertho Audifax et à Jean-Claude Fruteau.
La presse avait d’ailleurs fait état de la réserve de certains responsables Saint-Andréens, ce qui n’avait pas spécialement encouragé les militants des autres communes.
L’absence de débat d’après scrutin
Après ces élections, j’avais souhaité que la direction du Parti convoque une assemblée générale de la section de Saint-André, afin que les responsables susnommés s’expliquent en présence de membres du secrétariat.
Pour moi, cela aurait été l’occasion de "crever l’abcès", et de conditionner le soutien du Parti aux municipales de 2008 à la reconnaissance de leur attitude irresponsable, et à l’engagement de construire le changement à Saint-André en étroite coordination avec la direction du Parti, compte tenu de ce fâcheux précédent.
Cela n’a pas été fait. Je le regrette, car cela a renforcé celles et ceux qui voulaient s’affranchir de la discipline du Parti.
Ainsi, en 2008, aux Municipales, Eric Fruteau a concocté sa liste en prenant soin d’écarter le communiste Yvon Virapin, vice-président du Conseil régional, mais surtout conseiller général du canton de Cambuston.
Profitant du calcul de Jean-Paul Virapoullé, estimant du fait de ce malaise que l’heure était venue pour placer son fils Jean-Marie Virapoullé, au détriment de son premier adjoint Serge Camatchy, Eric Fruteau remporte les municipales, en rejetant une union avec la liste PS au deuxième tour.
Déjà, après "sa" victoire de mars 2008, une volonté de faire "table rase" du passé
La volonté du nouveau maire Eric Fruteau que soit écartée toute référence au passé se révèle de plus en plus, surtout lorsqu’il s’agit d’un Vergès.
Pour preuve, un de ses partisans avait invité un camarade à ne pas porter une photo de Laurent Vergès, le soir du deuxième tour.
Cela s’est vérifié lors de l’installation du nouveau conseil municipal.
Pire, ses déclarations visant directement certains camarades, notamment lorsqu’il fustige la "familiocratie", auraient dû nous alerter sur la dérive qui s’installait.
Pourtant, aucune mise au point, ferme et publique, n’est intervenue.
L’attitude irresponsable lors des régionales de 2010
Aux régionales de 2010, les responsables de Saint-André comme de Saint-Paul ont choisi de ne pas s’engager résolument dans la bataille, au motif que n’était pas suffisamment pris en compte "leur poids électoral" dans la liste conduite par le président sortant Paul Vergès.
Des critiques sur des projets, sur des méthodes de fonctionnement, peuvent toujours être faites.
Des critiques sur des processus d’élaboration de la liste régionale et de prises de décision peuvent toujours être faites :
- Michel Lagourgue en confortable position sur la liste, élu à la Région grâce au soutien du PCR et de l’alliance, et qui a rejoint son camp pour satisfaire ses ambitions,
- Rahiba Dubois, elle aussi élue sans avoir apporté quoi que ce soit, et qui soutient aujourd’hui la dérive hégémonique de Huguette Bello au sein du TCO,
- Philippe Berne, élu sortant en charge des projets routiers, Yvon Virapin et Raymond Lauret, autres élus sortants qui n’avaient pas démérité, moi-même, élu en charge du projet Tram Train, "rétrogradés" sur la liste, et j’en passe…
Et quand bien même ces critiques ne sont pas suffisamment prises en compte, cela ne justifie en rien de prendre le risque que ce soient des projets, tel le Tram Train, qui soient détruits avec une nouvelle majorité.
Affaiblissant la liste au point qu’au premier tour, la liste Paul Vergès ne bénéficiait pas de l’avance confortable de 2004, voilà que prétexte est pris de l’intégration de candidats de la liste TAK pour cette fois-ci se positionner publiquement contre une liste qui sera aussi combattue par la liste PS de Michel Vergoz.
Aux cantonales de mars 2011 : Michèle Caniguy candidate, le sortant Yvon Virapin sacrifié
Là encore, le Parti n’a pas tiré les leçons en menant publiquement le débat, ne serait-ce que dans le but de préserver ce qu’il était possible de conserver, en termes d’unité.
Arrivent les cantonales de mars 2011… un an après le "traumatisme" des élections régionales.
Faisant fi de la règle selon laquelle priorité est accordée à l’élu sortant pour se représenter avec le soutien du Parti, Eric Fruteau impose à la direction son "choix municipal" en la personne de Michèle Caniguy, pour être candidate dans le canton de Cambuston, au détriment du conseiller général sortant Yvon Virapin.
Il nous faut le reconnaître, au nom de la vérité devant l’histoire, nous nous sommes là encore fourvoyés, car il revenait bien sûr à la direction du Parti d’en informer celui qui a été de toutes les batailles du Parti, notamment à Saint-André, du temps des Adrien Minienpoullé et Laurent Vergès, et de l’en convaincre.
Et c’est à ma grande gêne que j’ai été chargé avec un autre membre du secrétariat du Parti, Ary Yee Chong Tchi Kan, de rencontrer le camarade Yvon Virapin à Saint-Denis.
L’en informer, oui, nous l’avons fait.
Le convaincre de la justesse de cette stratégie ? Non, assurément non !
Profiter le plus possible du Parti avant de le "jeter"
Et il faut reconnaître au camarade Yvon Virapin une bien plus grande clairvoyance que nous lorsqu’il nous a confié que nous paierions cher notre mansuétude, à défaut de notre aveuglément, à l’égard d’un nouvel élu "aux dents longues" qui foule au pied les principes du Parti et règle ses comptes avec des camarades dont lui, Yvon Virapin.
Pendant qu’Yvon Virapin se présentait sans le soutien du Parti dans le canton de Cambuston, Michèle Caniguy bénéficiait du soutien sans faille de notre organisation devant Jean-Marie Virapoullé, jusqu’à profiter de la présence constante de la sénatrice Gélita Hoarau qui, plusieurs jours durant, avait "déserté" son domicile de Saint-Pierre, pour faire du porte à porte dans sa ville natale.
Arrive la mise en place de la majorité au département, après l’épisode de la déclaration de la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello, selon laquelle la majorité sortante du département est "une majorité que je combats", alors que… son parti, le PCR, en faisait partie !
On sait que devant la réalité implacable des chiffres, et l’engagement public de Paul Vergès, d’Elie Hoarau, de moi-même, Huguette Bello et ses élus "obligés", connus… ou "masqués", avaient fait machine arrière, et soutenu en définitive la réélection de Nassimah Dindar à la présidence du département.
L’épisode de l’élection à la commission permanente
Suite à l’élection de Nassimah Dindar à la présidence, avec 33 suffrages sur 49, l’élection des vice-présidents et membres du bureau de la commission permanente devait avoir lieu.
Et c’est lors de la suspension de séance légale d’une heure qu’une nouvelle crise s’est produite dans la salle réservée au groupe Alliance-PCR.
En effet, le Parti avait souhaité que les vice-présidences soient dévolues en tenant compte d’abord de la priorité à accorder au "doyen" des conseillers généraux Roland Robert, puis à celui qui avait mené les négociations avec le PS et les "modérés" autour de Nassimah Dindar, et accepté d’être l’élu référent pour rendre compte à la direction du Parti de tout ce qui avait trait à la gestion "partagée" au sein de cette majorité composite.
C’est pourquoi c’est moi qui avais été envisagé à ce poste de quatrième vice-président.
C’était sans compter sur le raisonnement déployé par Eric Fruteau, Huguette Bello – qui était là non pas parce qu’elle participait aux instances de la direction du Parti, mais parce qu’elle représentait… trois élus conseillers généraux de Saint-Paul ( !) -, Michèle Caniguy, et aussi Daniel Alamélou, pour qui il fallait tenir compte de "l’apport" en nombre de conseillers généraux des territoires communaux.
Ainsi, ces communes devaient dans une conception nouvelle au sein du Parti, être considérées comme des "fiefs" apportant leur contribution "communiste" au Parti, qui devait alors se sentir "obligé" à leur égard !
Refuser qu’un principe fondamental soit bafoué
Devant mon refus déterminé, on se souvient de la fameuse phrase selon laquelle "il n’y a pas d’héritier au sein du PCR"… comme si refuser qu’un principe fondamental ayant prévalu dans l’histoire du Parti soit bafoué signifie que mes « ambitions » vont jusqu’à briguer le secrétariat général de l’organisation.
J’ai déjà fait une mise au point sur ce blog, je n’y reviendrai donc pas.
Un principe fondamental selon lequel le Parti, ayant une vocation Réunionnaise, ne procède pas de l’addition de petits "fiefs", et transcende les intérêts locaux de ses membres pour exalter sa solidarité et son unité dans la discipline au profit de l’organisation.
Je me réjouis d’avoir eu raison devant l’attitude de ces élus qui se sont encore plus révélés depuis.
Mais je regrette là encore que le Parti n’ait pas daigné engager le débat publiquement pour mettre au pied du mur ces élus qui voulaient s’affranchir de la discipline au sein de l’organisation, à défaut de les confondre compte tenu de leurs ambitions inavouées.
L’élection municipale partielle de Sainte-Suzanne : pour Eric Fruteau être "militant de base", c’est aller contre les directives de la direction de son parti.
Tout le monde connaît aussi ce que signifie pour Eric Fruteau être "militant de base", puisque c’est ainsi qu’il aime à se caractériser.
Être militant de base, pour Eric Fruteau, c’est aller contre les directives de la direction de son parti, notamment quand il s’agit d’aider un camarade qui avait retrouvé ses droits à être élu maire après avoir été déclaré inéligible.
En effet, il s’agissait de respecter la "parole donnée" à Sainte-Suzanne, lors des élections municipales partielles, provoquées pour rendre justice à Maurice Gironcel.
Certains avancent même que Eric Fruteau a recommandé à ses amis Saint-Andréens de donner un coup de main « en missouk » à Daniel Alamélou.
Vrai ou faux ? À quel degré d’implication ?
L’absence de Eric Fruteau à Sainte-Suzanne lors de ces élections, suivant en cela les déclarations de Huguette Bello prenant fait et cause pour la maire par intérim Yolande Pausé, son refus de soutenir Maurice Gironcel, laissent penser qu’il était opposé au choix du Parti de soutenir Maurice Gironcel.
D’ailleurs, le refus après ces élections d’exclure Daniel Alamélou du groupe Alliance-PCR au Conseil général, avant la trahison publique contre le PCR, et d’autre part la création avec le même Daniel Alamélou d’un nouveau groupe de conseillers généraux, après la trahison publique contre le PCR et l’adhésion au PLR de Huguette Bello, confirment que leur rupture était programmée, et en dit long sur ce que signifie pour ces personnes une nouvelle façon de faire de la politique.
Malgré ces péripéties, Maurice Gironcel a été élu, l’absence de Eric Fruteau a été constatée, et arrivent les élections législatives.
Législatives de mars 2012 : Eric Fruteau candidat, Jean-Hugues Ratenon sacrifié
Et là, surprise, Eric Fruteau est désigné candidat du PCR, malgré le soutien de 4 sections sur 5 dans la circonscription en faveur de la candidature de Jean-Hugues Ratenon.
Résultat : Jean-Hugues Ratenon avertit Elie Hoarau de sa volonté de se présenter sans étiquette, et en conséquence se met en congé du Parti.
Plusieurs camarades ne comprennent pas, et l’avenir leur donnera raison.
Lors de la présentation de la candidature d’Eric Fruteau dans la salle des fêtes de Saint-André, tout le monde a constaté que le pseudo "militant de base" a tenu à placer sa candidature au-delà de l’étiquette du PCR, qui représente pour lui un soutien parmi tant d’autres.
Cela explique sans doute que Elie Hoarau, présent à cette réunion, en tant que secrétaire général du parti de ce "militant de base", n’ait pas eu droit à la parole.
Drôle de campagne où un candidat "joue perso"
Drôle de campagne législative que celle menée par le candidat du Parti dans la circonscription de Saint-André à Saint-Philippe.
Tout le monde a constaté la volonté farouche de Eric Fruteau de mener sa campagne comme il l’entendait, sans que le Parti puisse à un moment donné apporter sa contribution à l’élaboration de sa stratégie de campagne, et notamment de sa communication.
Il faut reconnaître que cela le dispensait alors d’apporter son soutien aux camarades candidats dans les autres circonscriptions, et lui évitait que ces camarades viennent "entacher" sa campagne "jeune et exemplaire".
Il faut surtout reconnaître que s’il n’avait pas « joué perso », le Parti lui aurait déconseillé de faire paraître et distribuer massivement un bulletin municipal à sa gloire, lui évitant ainsi d’être aujourd’hui déclaré inéligible !
Tirer vraiment les leçons des errements et des hésitations du Parti
Il ne s’agit pas de refaire l’histoire, ni de revenir en arrière.
Ce n’est pas jeter de l’huile sur le feu que de procéder à l’analyse de cette période douloureuse, c’est salutaire pour le Parti.
Il s’agit de vraiment tirer les leçons des errements, des hésitations du Parti, devant les coups bas de personnes qui avaient de longue date décidé de régler le compte à la direction de notre organisation.
Il s’agit de reconnaître des erreurs qui nous ont fait tant de mal, et qui ont conduit de fidèles camarades à s’éloigner du Parti, sacrifiés qu’ils l’ont été sur l’autel de la concession opportuniste à l’égard de pseudo camarades s’estampillant "militants de base" pour mieux trahir l’organisation qui les a aidés à être élus.
Tendre la main… mais pas à celles et ceux qui la mordront encore !
Tendre la main à celles et ceux qui nous ont trahi et ont montré leur vrai visage, nous ont révélé leurs ambitions et leurs trajectoires personnelles ?
Ce serait persévérer diaboliquement dans l’erreur.
Tendre la main à celles et ceux qui ont basé leur programme, non pas sur la critique afin de faire avancer leur organisation, mais sur « le meurtre du père »… et accessoirement celui de sa "progéniture" (excusez-moi de ne pouvoir vous montrer mon sourire lorsque j’évoque une telle attitude illustrant le degré d’infantilisme !) ?
Ce serait là encore persévérer diaboliquement dans l’erreur.
Tendre la main à celles et ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel de la concession opportuniste à l’égard de pseudo camarades s’estampillant "militants de base" pour mieux trahir l’organisation qui les a aidés à être élus ?
Oui, je le pense sincèrement, pour l’honneur de notre Parti, pour qu’il se reconstruise dans l’unité et la fraternité retrouvées.