"Dans les années qui ont précédé la Deuxième guerre mondiale, le mouvement syndical joue à La Réunion, un rôle décisif de remise en cause de la structure sociale.
Le 11 mars 1945, se crée un mouvement politique, le CRADS (Comité républicain d’action démocratique et sociale).
Celui-ci regroupe les ouvriers, les fonctionnaires, entrés massivement dans le mouvement syndical, les planteurs et différentes personnalités, à l’image d’un grand propriétaire terrien, pourtant gaulliste affirmé.
Le CRADS a eu une double caractéristique : il fut un large rassemblement très diversifié et a connu à sa tête des hommes réputés pour leur engagement syndical avant-guerre.
Il a aussi été la convergence des courants progressistes, de la petite et moyenne bourgeoisie locale, des intellectuels, des ouvriers et des paysans.
Le CRADS est né de la volonté de deux Réunionnais : Raymond Vergès et Léon De Lépervanche qui avaient estimé que pour résoudre le problème de la misère, il fallait changer le statut et passer de celui de la colonie à celui de département français.
Et, le statut de département permettait de bénéficier des lois et mesures contre la pauvreté existant en France : allocations familiales et vieillesse, salaire minimum, accès au soin, écoles etc.
1ère étape : les Municipales
Comme toute idée progressiste, celle de faire passer La Réunion du statut colonial à celui de département français a déplu aux conservateurs et aux réactionnaires.
Ceux-ci y voyaient la perte de leurs privilèges et un risque de ne plus détenir aucune parcelle de pouvoir.
Parmi les mots d’ordre du CRADS pour ces élections municipales : La Réunion, département français ; les personnes âgées pourront ainsi bénéficier d’une allocation vieillesse, d’une meilleure protection sociale, la scolarisation gratuite pour tous les enfants.
Le 27 mai 1945 ont lieu les élections municipales.
Pour cette première élection au suffrage universel à La Réunion, l’administration ne soutient pas les fraudeurs.
Et pour la première fois, le résultat correspond au vote de la population.
Les listes présentées par le CRADS remportent les élections municipales dans 12 communes sur 23, dont toutes les grandes villes (Saint-André, Sainte-Suzanne, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Louis, Saint-Pierre).
Les listes du CRADS totalisent plus de 60% des voix, consacrant le socle du changement.
2e étape : le Conseil général
Le 7 octobre 1945, pour les élections cantonales, malgré la fraude électorale, le CRADS obtient 22 des 36 sièges de conseillers généraux.
Léon de Lépervanche devient président du Conseil général.
À noter que le CRADS a assuré l’élection des deux premières femmes conseillères générales : Vivienne Hoarau, épouse du maire de Saint-Leu, Mario Hoarau, et de Marie Vergès, tante de Raymond Vergès, maire de Saint-Denis.
3e étape : l'Assemblée nationale
Deux semaines plus tard, aux élections d’octobre 1945, Raymond Vergès et de Lépervanche sont élus à l’Assemblée nationale.
Les deux compatriotes réunionnais demandent avec des députés antillais et guyanais le changement de statut de l’île, ainsi que celui de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane.
Ils retrouvent à l’Assemblée nationale Aimé Césaire, Léopold Bissol et Gaston Monnerville.
Tous veulent rompre avec un système à bout de souffle.
Cela sera fait avec la loi du 19 mars qui stipule dans son 3e article : « Dès la promulgation de la présente loi, toutes les lois et décrets édictés pour la métropole seront automatiquement appliqués à ce nouveau département, sauf dispositions contraires insérées dans le texte ».
Un automatisme qui aura tout de même pris 50 ans à s’appliquer.
En se fixant comme ligne de conduite le rassemblement sur l’essentiel des intérêts réunionnais, le CRADS avait créé les conditions du changement à La Réunion".
Le 11 mars 1945, se crée un mouvement politique, le CRADS (Comité républicain d’action démocratique et sociale).
Celui-ci regroupe les ouvriers, les fonctionnaires, entrés massivement dans le mouvement syndical, les planteurs et différentes personnalités, à l’image d’un grand propriétaire terrien, pourtant gaulliste affirmé.
Le CRADS a eu une double caractéristique : il fut un large rassemblement très diversifié et a connu à sa tête des hommes réputés pour leur engagement syndical avant-guerre.
Il a aussi été la convergence des courants progressistes, de la petite et moyenne bourgeoisie locale, des intellectuels, des ouvriers et des paysans.
Le CRADS est né de la volonté de deux Réunionnais : Raymond Vergès et Léon De Lépervanche qui avaient estimé que pour résoudre le problème de la misère, il fallait changer le statut et passer de celui de la colonie à celui de département français.
Et, le statut de département permettait de bénéficier des lois et mesures contre la pauvreté existant en France : allocations familiales et vieillesse, salaire minimum, accès au soin, écoles etc.
1ère étape : les Municipales
Comme toute idée progressiste, celle de faire passer La Réunion du statut colonial à celui de département français a déplu aux conservateurs et aux réactionnaires.
Ceux-ci y voyaient la perte de leurs privilèges et un risque de ne plus détenir aucune parcelle de pouvoir.
Parmi les mots d’ordre du CRADS pour ces élections municipales : La Réunion, département français ; les personnes âgées pourront ainsi bénéficier d’une allocation vieillesse, d’une meilleure protection sociale, la scolarisation gratuite pour tous les enfants.
Le 27 mai 1945 ont lieu les élections municipales.
Pour cette première élection au suffrage universel à La Réunion, l’administration ne soutient pas les fraudeurs.
Et pour la première fois, le résultat correspond au vote de la population.
Les listes présentées par le CRADS remportent les élections municipales dans 12 communes sur 23, dont toutes les grandes villes (Saint-André, Sainte-Suzanne, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Louis, Saint-Pierre).
Les listes du CRADS totalisent plus de 60% des voix, consacrant le socle du changement.
2e étape : le Conseil général
Le 7 octobre 1945, pour les élections cantonales, malgré la fraude électorale, le CRADS obtient 22 des 36 sièges de conseillers généraux.
Léon de Lépervanche devient président du Conseil général.
À noter que le CRADS a assuré l’élection des deux premières femmes conseillères générales : Vivienne Hoarau, épouse du maire de Saint-Leu, Mario Hoarau, et de Marie Vergès, tante de Raymond Vergès, maire de Saint-Denis.
3e étape : l'Assemblée nationale
Deux semaines plus tard, aux élections d’octobre 1945, Raymond Vergès et de Lépervanche sont élus à l’Assemblée nationale.
Les deux compatriotes réunionnais demandent avec des députés antillais et guyanais le changement de statut de l’île, ainsi que celui de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane.
Ils retrouvent à l’Assemblée nationale Aimé Césaire, Léopold Bissol et Gaston Monnerville.
Tous veulent rompre avec un système à bout de souffle.
Cela sera fait avec la loi du 19 mars qui stipule dans son 3e article : « Dès la promulgation de la présente loi, toutes les lois et décrets édictés pour la métropole seront automatiquement appliqués à ce nouveau département, sauf dispositions contraires insérées dans le texte ».
Un automatisme qui aura tout de même pris 50 ans à s’appliquer.
En se fixant comme ligne de conduite le rassemblement sur l’essentiel des intérêts réunionnais, le CRADS avait créé les conditions du changement à La Réunion".