Nous pouvons être fiers dans ce dossier d'avoir collectivement réussi à faire bouger une montagne tant il faut nous rappeler l'opposition sèche que adressée au départ par la Commission européenne. Et d'avoir été en pointe dans ce combat. En effet pour faire bouger ce dossier présenté comme déjà ficelé et immuable, il aura fallu mobiliser au Parlement européen l'ensemble des députés de la commission commerce international, ainsi que les Présidents de commissions parlementaires et une série d'acteurs Bruxellois. Cette mobilisation du Parlement européen, tous groupes politiques confondus, et sans précédent, a contribué fortement à ce que à leur tour plusieurs ministres du gouvernement français interviennent auprès de la Commission européenne dans le même sens. Au final nous avons obtenu ce que l'on disait impossible, à savoir un retour à la table des négociations et une partie des protections que nous demandions.
Si le "coup mortel" qui aurait été porté par cet accord contre notre production a pu être évité, cette protection obtenue en dernière ligne droite n'en est pas moins que partielle au regard de l'ensemble des demandes formulées par les acteurs de la filière. Il convient donc de rester lucide et vigilant sur son impact à venir notamment au regard de son application ou des risques de contournement.
Mais il n'en demeure pas moins certain que la prise en compte au plus haut niveau de la Commission européenne de la reconnaissance de protection de nos sucres spéciaux nous place à présent dans de meilleures conditions pour aborder les futures négociations.
Il appartient aussi en priorité au gouvernement de veiller à ne pas reproduire pour l'ensemble des autres accords en négociation les mêmes difficultés rencontrées pour demander et obtenir l'exclusion des sucres spéciaux du champ de tout accord de libre-échange. Pour ce qui concerne le Parlement européen, le travail est d'ores et déjà commencé sur le futur accord Australie Nouvelle Zélande qui entre en négociation. Ainsi que pour les accords très menaçants à venir avec la Thaïlande et l'Inde. Le plus difficile est devant nous.
Député européen
1er Vice-Président de la commission développement régional
Membre de la commission budget
Suppléant de la commission environnement, santé publique, sécurité alimentaire