Dans le cadre d'un débat lors d'une commission permanante à propos du maloya , des échanges houleux entre deux élus ont montré le fossé qui existe dans la compréhension des codes culturels. Il y a bien urgence de "causer" autour de la culture réunionnaise.
Notre maloya est le gardien des oubliés de l'histoire.
Maloya vient du malgache "maloy aho ou malahelo aho" qui pourrait se traduire par "parler ou dire ce que l'on a à dire".
Ces mots traduisent une situation historique difficile, un vécu lourd et douloureux.
Le maloya chante la tristesse, la mélancolie, la violence, le mystère, la magie mais aussi la résistance, le courage, l'espoir et le marronnage, en quelque sorte la vie.
Esclaves, marrons chantent et dansent pour panser ensemble leur plaie. Et, nos ancêtres surement courageux ont su préserver la culture du maloya.
L'inscription au patrimoine matériel et immatériel honore tous les défenseurs de cette musique.
Les Réunionnais ont réussi cette inscription dans la lutte,le rassemblement, l'Alliance
Aujourd'hui et demain, cette musique culturelle et cultuelle doit suivre son chemin pour s'exprimer pleinement, lumineusement, spirituellement dans la sphère publique sans pour autant remettre en cause la place que le maloya occupe déjà dans les espaces privés.
Ces lieux publics, ces temples du maloya doivent fleurir pour accueillir une grande partie de la population encore porteuse des stigmates de ce passé injuste.
Aujourd'hui, où sont les temples, pour célébrer les ancêtres esclaves, les héros, les marrons, les premiers combattants de la liberté?
Où sont les sanctuaires pour chanter, danser, honorer nos ancêtres morts sans sépulture?
Voilà un combat politique sur lesquels tous les élus devraient réfléchir et travailler dans des assemblées et commissions.
Cette inscription du maloya, le 1 octobre 2009 sur la liste de l'Unesco du patrimoine immatériel émane de l'équipe scientifique et culturelle de la Maison des Civilisations et de L'Unité Réunionnaise. C'est un bel acte de réparation historique, un acte acte qui tente une harmonisation des cultures.

Notre maloya incarne ces nobles valeurs historiques qui sont toujours d'actualité pour bâtir une île qui s'appuie sur la résistance, la lutte, l'union, la fraternité, la solidarité.
Et c'est ensemble, dans l'Alliance que chaque Réunionnais remportera de belles victoires constructives.
A Sainte Suzanne, Edmond Albius, lo Rwa kaf figure emblématique , icône du maloya et bien sur notre « kouta kinté , fervent défenseur de l'identité réunionnaise, Lucet langenier et tous « les autres zarboutant »chantent et dansent le maloya avec nous.
Un refrain sous la fable:
"Réyoné Réyonéz koup ton filé don oooooo
Pou ginye la lang toupé wayo"
Tiloun Ramoune
Le maloya présente dans la culture réunionnaise, incarne la lutte, le combat nourri d'espoirs et de victoires dans l'Alliance.
