Il y a quelques mois, souvenons-nous, quelques socialistes dont certains députés, donnaient naissance à un mouvement baptisé le « Progrès ». Nos hussards de la nouvelle majorité s'extirpaient littéralement du traditionnel Parti Socialiste réunionnais, en raison de luttes intestines de pouvoir, mais aussi pour ne pas assumer aux municipales, l'impopularité croissante de la politique menée par leur candidat François Hollande. C'était aussi l'heure des bilans, des explications, mais surtout du scandale « Cahuzac », ministre socialiste de l'économie et des finances, parvenu au contentieux pour un compte en Suisse...
Le « Progrès » s'affirmait, comme son nom l'indique, comme « progressiste » et « moderne », tant dans ses choix stratégiques que politiques, plus pragmatique aussi. Le PS réunionnais quant à lui, leur parti d'hier, était devenu le « has-been » du socialisme à la française. Mais aussi et surtout, l'antre et l'appareil de Gilbert Annette, qui manipulait un Leconstant totalement inexistant. Le maire socialiste de « Sin Dni » pensait encore être le maître d'une fédération, qui allait peu à peu se vider d'une bonne partie de ses militants.
A l'époque déjà, la ficelle était grosse, mais comme l'affirmait Goebbels en son temps, « plus c'est gros et plus ça passe... ». Les articles et autres papiers apparus dans la presse d'alors, nous rappellent aujourd'hui, combien l'homme politique n'est en rien altruiste ou désintéressé, et que tout dans la vie, même politique, se paie un jour.
Il suffisait juste de critiquer à minima cette scission du Parti Socialiste réunionnais, pour s'entendre répondre aussitôt par ses suppôts, qu'elle n'était que l'aboutissement d'un long processus de réflexion, visant à moraliser un peu plus le comportement des élus, et procéder démocratiquement au choix des têtes de listes. La main sur le cœur, les factieux « progressistes » vous affirmaient que seules les idées comptaient. A les écouter et les lire, peu importait finalement qui en étaient les chef ou les leaders, seule la transparence et l'intérêt supérieur des citoyens- électeurs, devaient selon eux prévaloir.
J'entends encore les déclarations de Mme. Christine Soupramanien, secrétaire du bureau, qui à l'époque ne se présentait pas aux municipales de Petite Ile (on apprend vite chez ces gens là...), béatifiant la naissance du mouvement, qui allait peut être enfin lui donner sa chance, en cannibalisant au passage, un Parti Socialiste réunionnais exsangue, dirigé par des responsables peu recommandables et ayant eu affaire (et à faire, c'est selon...) avec la justice. Mais, l'important était là, « Le progrès » était né et apportait en son sein, une charte éthique intransigeable, véritable sésame pour chasser la vieille garde socialiste réunionnaise.
Aujourd'hui cependant, rien n'a véritablement changé dans le PPR (Paysage Politique Réunionnais), et les mauvaises habitudes perdurent. Dernier en date à en faire les frais, le champion et l'un des créateurs du « Progrès », Jean-Jacques Vlody, notre « député-pasencoremaire », mais qui s'y verrait bien aujourd'hui maire... du Tampon. Admirable artisan d'un fameux amendement, tant loué médiatiquement à la Réunion, qui portait sur une obligation de double affichage des prix en grande surface. Mesure dont les réunionnais n'ont jamais pu constater, ni la pratique, ni l'efficience, dans aucun magasin de l'île.
Mis en examen aujourd'hui par la justice, dans l'affaire du « foyer de Terre Rouge », pour complicité de discrimination à l'embauche, en même temps que Nassimah Dindar entre autres, il apparait délicat qu'il puisse rester candidat aux prochaines élections municipales. Mais, le conseil stratégique et politique mis en place par son mouvement le « Progrès », aura à cœur de ne pas lui appliquer ses nouveaux principes, notamment celui de précaution. Ils nous sortiront alors, leur arme atomique préférée : la présomption d'innocence.
A l'instar du cumul des mandats, oubliées les bonnes résolutions et les promesses de probité. Circulez !... y'a rien à voir.