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La surrémunération des fonctionnaires : parlons-en sans langue de bois !



Politique
Vendredi 14 Juin 2013

Les fonctionnaires ultramarins, de l'Etat et les titulaires de la fonction publique territoriale, bénéficient de nombreux avantages issus d'une époque où il fallait rendre le départ de métropole attractif. Ces surrémunérations sont justifiées par la cherté de la vie outre-mer.



La surrémunération des fonctionnaires : parlons-en sans langue de bois !

A La Réunion, un fonctionnaire touche un traitement indiciaire brut majoré de 25% (hors congés bonifiés). S'y ajoute un complément dit "temporaire" de 10% avec un indice de correction 1,138 (53% en tout) sans compter d'autres avantages comme l'indemnité temporaire de retraite (ITR) dite aussi "sur-pension".

A la demande d'Yves JEGO, ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, l'INSEE a réalisé une comparaison des prix entre les DOM et la métropole en 2010.

L'étude conclut que les prix sont supérieurs de 13% en Guyane, 9,7% en Martinique, 8,3% en Guadeloupe et 6,2% à la Réunion.

On est loin des 53% de surrémunérations perçues par les fonctionnaires...

Dans un tel contexte, on ne sera pas surpris qu'il est 10 fois plus attractif pour un jeune d'aller travailler dans la fonction publique que d'essayer de développer son entreprise.

Or, pour le développement de la Réunion, il faut des entreprises...

Par ailleurs, si les surrémunérations entretiennent la consommation, une partie du pouvoir d'achat est recyclée sur la métropole sous forme d'importations ou d'épargne.

Et les propos d'Arnaud Bellamy-Brown, le directeur de l'Iedom Réunion (institut d'émission d'outre-mer) interrogé sur les niveaux d'épargne viennent corroborer cette affirmation : "Dans notre lettre de mars 2013, nous avons relevé une augmentation de 250 millions d'Euros l'an dernier. En revanche nous ne pouvons pas savoir qui est à l'origine de cette hausse. Nous savons également que les banques ont accordé moins de prêts pour l'acquisition de biens immobiliers déjà bâtis. Il y a clairement un ralentissement de l'économie lié à une prudence de la clientèle dans le contexte actuel".

Enfin, notre société est de plus en plus en plus éclatée, entre secteur protégé, secteur exposé à des salaires inférieurs et chômeurs. Et les disparités de revenus conduisent logiquement nos acteurs économiques, au nom du profit, à orienter leurs produits en termes de prix vers des consommateurs détenteurs de pouvoir d'achat. C'est une simple loi économique : celle de l'offre et de la demande.

Dès lors, dire que les prix baisseront à la Réunion sans table ronde sur la question des disparités de revenus est une belle fable. Et notre politique fiscale ne fait qu'accentuer le problème. Ces surrémunérations conjuguées aux défiscalisations diverses et mal orientées, entretiennent la flambée des prix au détriment d'une classe moyenne déjà asphyxiée par la pression fiscale et des bénéficiaires de minima sociaux condamnés à s'endetter à coups de crédits revolving pour suivre la cadence des prix imposée par le secteur protégé.

Mais depuis quelques temps, nous constatons que ceux qui sont censés traiter la problématique des prix se focalisent volontairement sur ses effets mais jamais ses causes. Et le bouclier Lurel illustre bien cette approche. Mais quand la plupart des juges au débat sont aussi les parties, nous nous attendons pas à autre chose qu'une mascarade...

Il est bien sûr hors de question que ces 800 millions d'euros de surrémunérations quittent notre économie. Mais ils peuvent très bien alimenter un fonds d'épargne au profit de nos fonctionnaires et d'investissements dans l'économie locale.

La Réunion, assise sur un volcan social, ne pourra ignorer cette allégorie de la caverne éternellement.

Yanis Payet



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Les commentaires

1.Posté par R I P O S T E le 14/06/2013 11:02
Les fonctionnaires ultramarins , Ces sur rémunérations sont justifiées par la cherté de la vie outre-mer : NON et je riposte ... Il riposte ... Nous ripostons

2.Posté par Sans langue de bois ? le 14/06/2013 13:42
Je suis d'accord sur quelques points de votre démonstration. Reste que je vous invite à comparer les prix et vous verrez que le 6% d'écart relève de l'utopie, d'une étude subjective ou de la cécité socio-profesionnelle. Avant, lorsque je faisais les courses pour 15 jours, pour estimer les courses, je multipliais par 11 Francs (FF) le nombre d'articles achetés. Aujourd'hui, pour estimer au plus juste, je suis obligé de multiplier le nombres d'articles par 2,20euros au minimum, pour les mêmes produits ou de moindre qualité, par défaut.

Pour évaluer notre façon de consommer, il est très utile de diviser le montant du ticket par le nombre d'articles (le nombre figure sur tous les tickets). Bien sûr, le nombre d'articles achetés doit être supérieur à 15 articles. Si vous dépassez systématiquement les 3 euros, vous consommez "riche" ou très du "superfu" ou que des "marques". Je me suis aperçu que beaucoup d'entre nous, consomment plus de 1,75 euros en moyenne par article, bien au-delà de la moyenne du Panier Lurel. Ce qui explique la grande difficulté d'ajuster les deux bouts et de finir le mois.

Le panier Lurel de 108 produits est donc bien inférieur à mes 2,20e mais ne correspond pas à notre consommation locale. Il a le mérite d'exister. Pour le comparer avec les produits solidaires, il suffit de totaliser les prix des produits solidaires et de le diviser par 250. Comme quoi la liste Lurel a permis de faire chuter les prix et d'autoriser 108 articles pour moins d'un EURO par artcle, en moyenne.

Un syndicaliste respectable a dit récemment sur une radio privée que si la surrémunération était à l'origine du surcoût des produits, en prenant Paris pour référence, les prix et les écarts constatés ne seraient pas si élevés que cela, comme quoi la surrémunération n'est pas le facteur déterminant impactant sur les prix. Ce syndicaliste a oublié de dire que la population de Paris est de 3 fois supérieure celle de la Réunion et que Paris n'est pas une île à 10 000km de la France.

Ne serait-il pas temps de supprimer la surrémunération pour les nouveaux entrants à compter de 2018, le temps de laisser ces derniers le délai suffisant d'orienter autrement leurs études et carrières ?
La CGTR reconnait elle-même que les prix ont bien augmenté depuis 2009 (date aussi de l'installation du RSTA). Coïncidence ou pas, le RSTA a participé à cette inflation au détriment de ceux qui sont aux minimas sociaux ou aux assedics, voire sans aucun revenu.Cette inflation rend nul le rendement du livret A à la Réunion, autre inégalité passée sous silence par tous.

Ne serait-il pas temps d'inclure 100 litres de carburant et un forfait de 40 euros (Eau+EDF+Gaz-GSM)
mensuels dans le panier du consommateur pour avoir une plus juste idée du poids de ce panier ?
Que dire de la multi-risques pour assurer sa maison ? Que l'on soit pauvre ou pas, l'assurance maison est obligatoire, tout comme la caution pour avoir les livres scolaires (50e) ou celle qui est nécssaire pour se loger. .

La démonstration du syndicaliste serait valable si l'on démontrait qu'à Orléans, Troyes, Bourges les prix étaient à l'identique de Paris. Je vous invite à prendre 1 café-croissant-1journal à Paris et de comparer l'écart avec nous (la Réunion, Orléans-Troyes-Bourges) s'il n'est que de 6%..

La politique fiscale est le meilleur moyen de rétablir la justice sociale. Au contraire, elle provoque des inégalités. Ce qui est ressenti comme une injustice. Pourquoi le pauvre bougre, natif de Saint-Gilles depuis 50 ans, au chômage depuis 5 ans, qui vit sur 800m² de terrain depuis 3 générations doit-il subir les conséquences de la spéculation foncière autour de lui ? Pire, les impôts locaux l'obligent à vendre sa parcelle pour continuer à vivre. S'il vend (la tentation ou l'aveu de la défaite ?), il profitera éventuellemnt de la spéculation foncière, à condition que la mairie ne décide pas, bien avant, de l'exproprier, ou de préempter au moment de la vente. Je tiens à votre disposition ma liste de Réunionnais spoliés par les communes et qui sont restés dans la pauvreté alors qu'ils vivaient sur un pont d'or.

Concernant les niveaux d'épargne l'IEDOM relève dans sa lettre de mars 2013, "nous avons relevé une augmentation de 250 millions d'Euros l'an dernier. En revanche nous ne pouvons pas savoir qui est à l'origine de cette hausse. Sur cette dernière phrase, n'est-ce pas inquiétant ET symptômatique de ne pas savoir d'où proviennent CES 250 MILLIONS ?

Pour ne pas pratiquer la langue de bois, la transparence apparente ne suffit pas. J'en déduis que pour écrire un tel papier, le foyer fiscal de Monsieur Yanis Payet doit déclarer plus de 2500 euros de revenus mensuels. On comprend mieux son "recul" avec la réalité. Comme l'IEDOM, il devrait s'avouer "En revanche nous ne voulons pas savoir ce qui est à l'origine de cette hausse" de mécontentements". Vous comprendrez que nous n'avons pas les mêmes revenus. j'ai réduit considérablement d'une part ma consommation afin de boucler mes fins de mois et d'autre part, mon estime pour ceux qui défendent les privilégiés et pratiquent assidûment la langue de bois.

3.Posté par jason bourne le 15/06/2013 16:37
avec internet il est très facile de comparer le prix métropole et celui d'outre mer sur le même produit

sur l'alimentaire si on ne mange pas du riz à chaque repas on est très loin des 6 % , sur l'habillement idem sur le prix des voitures c'est une évidence ......certes le budget chauffage est moins lourd .....

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