
A La Réunion, un fonctionnaire touche un traitement indiciaire brut majoré de 25% (hors congés bonifiés). S'y ajoute un complément dit "temporaire" de 10% avec un indice de correction 1,138 (53% en tout) sans compter d'autres avantages comme l'indemnité temporaire de retraite (ITR) dite aussi "sur-pension".
A la demande d'Yves JEGO, ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, l'INSEE a réalisé une comparaison des prix entre les DOM et la métropole en 2010.
L'étude conclut que les prix sont supérieurs de 13% en Guyane, 9,7% en Martinique, 8,3% en Guadeloupe et 6,2% à la Réunion. On est loin des 53% de surrémunérations perçues par les fonctionnaires... Dans un tel contexte, on ne sera pas surpris qu'il est 10 fois plus attractif pour un jeune d'aller travailler dans la fonction publique que d'essayer de développer son entreprise.
Or, pour le développement de la Réunion, il faut des entreprises... Par ailleurs, si les surrémunérations entretiennent la consommation, une partie du pouvoir d'achat est recyclée sur la métropole sous forme d'importations ou d'épargne.
Et les propos d'Arnaud Bellamy-Brown, le directeur de l'Iedom Réunion (institut d'émission d'outre-mer) interrogé sur les niveaux d'épargne viennent corroborer cette affirmation : "Dans notre lettre de mars 2013, nous avons relevé une augmentation de 250 millions d'Euros l'an dernier. En revanche nous ne pouvons pas savoir qui est à l'origine de cette hausse. Nous savons également que les banques ont accordé moins de prêts pour l'acquisition de biens immobiliers déjà bâtis. Il y a clairement un ralentissement de l'économie lié à une prudence de la clientèle dans le contexte actuel". Enfin, notre société est de plus en plus en plus éclatée, entre secteur protégé, secteur exposé à des salaires inférieurs et chômeurs. Et les disparités de revenus conduisent logiquement nos acteurs économiques, au nom du profit, à orienter leurs produits en termes de prix vers des consommateurs détenteurs de pouvoir d'achat. C'est une simple loi économique : celle de l'offre et de la demande.
Dès lors, dire que les prix baisseront à la Réunion sans table ronde sur la question des disparités de revenus est une belle fable. Et notre politique fiscale ne fait qu'accentuer le problème. Ces surrémunérations conjuguées aux défiscalisations diverses et mal orientées, entretiennent la flambée des prix au détriment d'une classe moyenne déjà asphyxiée par la pression fiscale et des bénéficiaires de minima sociaux condamnés à s'endetter à coups de crédits revolving pour suivre la cadence des prix imposée par le secteur protégé.
Mais depuis quelques temps, nous constatons que ceux qui sont censés traiter la problématique des prix se focalisent volontairement sur ses effets mais jamais ses causes. Et le bouclier Lurel illustre bien cette approche. Mais quand la plupart des juges au débat sont aussi les parties, nous nous attendons pas à autre chose qu'une mascarade... Il est bien sûr hors de question que ces 800 millions d'euros de surrémunérations quittent notre économie. Mais ils peuvent très bien alimenter un fonds d'épargne au profit de nos fonctionnaires et d'investissements dans l'économie locale. La Réunion, assise sur un volcan social, ne pourra ignorer cette allégorie de la caverne éternellement.
L'étude conclut que les prix sont supérieurs de 13% en Guyane, 9,7% en Martinique, 8,3% en Guadeloupe et 6,2% à la Réunion. On est loin des 53% de surrémunérations perçues par les fonctionnaires... Dans un tel contexte, on ne sera pas surpris qu'il est 10 fois plus attractif pour un jeune d'aller travailler dans la fonction publique que d'essayer de développer son entreprise.
Or, pour le développement de la Réunion, il faut des entreprises... Par ailleurs, si les surrémunérations entretiennent la consommation, une partie du pouvoir d'achat est recyclée sur la métropole sous forme d'importations ou d'épargne.
Et les propos d'Arnaud Bellamy-Brown, le directeur de l'Iedom Réunion (institut d'émission d'outre-mer) interrogé sur les niveaux d'épargne viennent corroborer cette affirmation : "Dans notre lettre de mars 2013, nous avons relevé une augmentation de 250 millions d'Euros l'an dernier. En revanche nous ne pouvons pas savoir qui est à l'origine de cette hausse. Nous savons également que les banques ont accordé moins de prêts pour l'acquisition de biens immobiliers déjà bâtis. Il y a clairement un ralentissement de l'économie lié à une prudence de la clientèle dans le contexte actuel". Enfin, notre société est de plus en plus en plus éclatée, entre secteur protégé, secteur exposé à des salaires inférieurs et chômeurs. Et les disparités de revenus conduisent logiquement nos acteurs économiques, au nom du profit, à orienter leurs produits en termes de prix vers des consommateurs détenteurs de pouvoir d'achat. C'est une simple loi économique : celle de l'offre et de la demande.
Dès lors, dire que les prix baisseront à la Réunion sans table ronde sur la question des disparités de revenus est une belle fable. Et notre politique fiscale ne fait qu'accentuer le problème. Ces surrémunérations conjuguées aux défiscalisations diverses et mal orientées, entretiennent la flambée des prix au détriment d'une classe moyenne déjà asphyxiée par la pression fiscale et des bénéficiaires de minima sociaux condamnés à s'endetter à coups de crédits revolving pour suivre la cadence des prix imposée par le secteur protégé.
Mais depuis quelques temps, nous constatons que ceux qui sont censés traiter la problématique des prix se focalisent volontairement sur ses effets mais jamais ses causes. Et le bouclier Lurel illustre bien cette approche. Mais quand la plupart des juges au débat sont aussi les parties, nous nous attendons pas à autre chose qu'une mascarade... Il est bien sûr hors de question que ces 800 millions d'euros de surrémunérations quittent notre économie. Mais ils peuvent très bien alimenter un fonds d'épargne au profit de nos fonctionnaires et d'investissements dans l'économie locale. La Réunion, assise sur un volcan social, ne pourra ignorer cette allégorie de la caverne éternellement.