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Huguette Bello a fait le plus gros travail pour la refondation du PCR : Paul Vergès doit battre en retraite


Édito
Mardi 12 Juin 2012

Qui il y a quelques semaines aurait prédit un tel dénouement dans le conflit d'abord larvé puis ouvert entre Huguette Bello et Paul Vergès ? Surtout à la lecture des résultats des deux tours de la Présidentielle. Beaucoup voyaient la député sortante de la deuxième circonscription, en difficulté. Puis, il y a eu les sondages. le PCR plus que Paul Vergès, est sur la voie de la transition…


Huguette Bello a fait le plus gros travail pour la refondation du PCR : Paul Vergès doit battre en retraite
"Le changement, c'est maintenant". Huguette Bello l'a dit lors du meeting de François Hollande à Saint-Denis lors de la campagne de la Présidentielle. Elle l'a fait dès le premier tour des Législatives. La députée sortante a infligé à Paul Vergès, ce qui est sans doute la défaite la plus importante de sa carrière : celle qui ouvre la porte à sa retraite politique. Car, le chef emblématique a perdu dimanche, l'ultime part de légitimité et de crédibilité qu'il lui restait au sein de son parti.

Et ce ne sont pas les 4 % réalisés par son fils, Pierre, dans la première circonscription, qui pourraient lui être d'un quelconque secours. Au contraire. Il y a bien une rupture entre les Réunionnais et celui qui aura été pendant plusieurs décennies, avec Jean-Paul Virapoullé, l'incontournable homme politique de La Réunion. C'était vrai jusqu'en 2010. Et puis, il y a eu cette défaite inattendue aux Régionales. Inattendue même pour les sondages. Et depuis, Paul Vergès accumule les mauvaises stratégies et les défaites succèdent aux défaites.

A chaque fois, une femme, de manière implicite ou explicite, provoque ses échecs. cette femme, c'est Huguette Bello. En 2004 lors des Régionales, elle prend ses distances avec l'Alliance. En 2010, elle refuse que ses conseillers municipaux soient sur la liste de Paul Vergès aux Régionales. Seules, Rahiba Dubois et Marie-Rose Gras ont désobéi au maire de Saint-Paul. Elle s'est opposée par ailleurs à la fusion d'André Thien-Ah-Koon avec celle de l'Alliance, au second tour de ce même scrutin.

En 2011 à l'issue du deuxième tour des Cantonales, Huguette Bello propose une présidence de Gauche au Conseil général, alors que Paul Vergès soutient Nassimah Dindar. Elle finit par accepter le mariage de raison "Modéré"/Alliance-PC/PS. En septembre de cette même année, elle dénonce la liste conduite par Paul Vergès, aux Sénatoriales. Elle ne vote pour Michel Dennemont, maire centriste, qui est en troisième position sur la liste.

Fin 2011 alors que la maire de Saint-Suzanne est en conflit ouvert avec le PCR, elle affiche publiquement son soutien à Yolande Pausé, "une femme de combat". Huguette Bello perd cette bataille, mais ne dévie à aucun moment de sa ligne de conduite. Et ce jusqu'à la rupture officielle d'avec le PCR. Lors d'une conférence mémorable à Saint-Paul, la députée-maire dénonce avec des mots très forts, l'objectif de son parti : "mise à mort, diktat, mort politique…"

La presse dans son ensemble et une grande partie de la population, font vite leur choix. Les termes : "centralisme démocratique, népotisme, héritage filial…" sont écrits ou prononcés. Huguette Bello confirme sa candidature aux Législatives, ce jour-là. Mais, Paul Vergès, visionnaire politique mais aveuglé par sa condescendance et sa mégalomanie, a voulu aller au bout de son obsession (ou sa logique) : après lui le déluge (ou un membre de sa famille).

Les électeurs de la deuxième circonscription en ont décidé autrement. Aujourd'hui, Paul Vergès doit battre en retraite. Son cuisant échec à ces Législatives, car c'est avant tout l'échec de Paul Vergès, fait du PCR, un parti de seconde zone : l'Alliance est dans l'opposition au Conseil régional, le PCR/Alliance ne compte plus que trois conseillers généraux au Département, et sur six communes communistes, deux sont désormais en marge du parti. Et, un seul sénateur et aucun député au Parlement.

Paul Vergès porte l'entière responsabilité de la chute vertigineuse du PCR en terme de représentativité politique dans les instances locales et nationales. En matière de force politique, le PCR est à une moyenne de 12% de suffrages exprimés dans la population. C'est faible. Très faible. Surtout comparer au PS, aujourd'hui la première force politique à La Réunion…

Le constat est là. Paul Vergès saura-til en tirer les conséquences ? Le chef emblématique du PCR assumera-t-il ses stratégies ? Réponse dans les jours à venir...





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Les commentaires

1.Posté par J.Claude Barret du MAR le 12/06/2012 07:40
Le 3 mars 1978, dans le Qutodien, notre camarade J. Baptiste Ponama déclarait " Le pcr pourri à la tête, le pcr es destiné à périr et à être remplacé par un autre organisation " - et en même temps il proposait à Paul Vergès un débat public et contradictoire, qui n'a jamais eu lieu. Paul Vergès, seulement bon pour les coups bas, il vient avec sa bande redonner un exemple de ce qu'il sait faire, tenter de crucifier Mme Bello, comme il l'a fait avec Serge Sinamalé, Gervais Barret et tant d'autres camarades, certains encore vivant - qui restent malheureusement silencieux malgré le malaise qu'ils ressentent, c'est dommage. Pour ces anciens combattant qui ont sacrifié, vie familiale, professionnelle au profit d'un parti - qui'ils croyaient être un outil de combat de lutte contre le colonialisme, a été perverti, dévoyé par Paul Vergès, le " grand visionnaire " ki viyin koke ali konm in zanfan lékol" .- Bravo à Mme Bellot qui a sans doute ouvert la reconstruction d'un mouvement pour une prise de conscience des réunionnais

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