"Les conclusions du Conseil interministériel de l’Outremer (CIOM) présentées à l’Elysée le 6 Novembre 2009, sous l’égide du président Nicolas Sarkozy, face à un parterre d’éminents ultramarins, annonçait une nouvelle ère pour les Outremers au sein de la République.
Désireux de donner un symbole fort à cet engagement proclamé, le Chef de l’Etat vous avait alors attribué, avec une solennité appuyée, le poste que vous occupez aujourd’hui.
La clôture du CIOM a également engagé un véritable ballet de déplacements officiels dans notre île. Près de deux ans plus tard, à sept mois des élections présidentielles, un bilan s’impose : à vrai dire, nous cherchons encore ce qu’il est advenu des engagements pris lors du CIOM. Il nous semble qu’aucune des mesures annoncées - a l'exception de votre nomination - n’a connu le moindre commencement. Plus généralement, chacun peut constater que l’action globale envers les Outremers n’est pas à la hauteur des espérances suscitées. Ainsi, la dernière note conjoncturelle établie par l’INSEE fait apparaître une indéniable aggravation de notre situation.
C’est dans la gestion de la crise économique que l’écart entre les engagements et les actes apparaît de la manière la plus criante. Alors que nos pays d’outremer continuent d’être affectés par de profonds décalages en terme de développement humain, technologique et social, votre gouvernement leur applique sans tempéraments ni adaptations un programme de rigueur dont on sait qu’il transformera en gouffres les fractures déjà profondes qui parcourent nos sociétés.
Sous couvert d’une « égalité dans l’effort national », les mesures telles que la « réforme » de la retraite, les suppressions de postes dans l’Education nationale, la réduction des moyens de l’Administration, le gel de la dotation globale de fonctionnement, la réforme territoriale inadaptée, l’instauration du RSA, vont creuser encore les inégalités qui existent entre les conditions de vie des citoyens des Outremers et ceux de l’Hexagone.
A La Réunion, qui affiche un taux de chômage général de 35% et de 50% pour les jeunes, où environ 130.000 habitants sont victimes d’illettrisme, où la pauvreté touche au moins la moitié de la population, cette austérité imposée pèse comme une condamnation sur le plus grand nombre. Elle préfigure des mouvements sociaux à l’image de ceux qui secouent Mayotte.
Pire : en menant une chasse sans discernement aux « niches fiscales », la politique que vous appliquez s’en prend directement aux leviers du développement outremer. Pour épargner certains intérêts, votre gouvernement n’a pas hésité à supprimer les mécanismes qui permettaient le développement de nos industries et de nos services ; dans le même temps, les grandes fortunes ont bénéficié d’un chèque cadeau de 100 millions d’euros puisés dans les fonds publics.
La politique à laquelle vous avez collaboré apparaît catastrophique pour les Outremers. Aujourd’hui, les illusions ont déserté tous ceux qui voulaient voir dans votre nomination et les déclarations qui la sous-tendaient l’amorce d’une évolution positive pour notre population au sein de notre République.
Le véritable changement ne viendra qu’avec la défaite de votre gouvernement et la mise en œuvre de solutions enfin adaptées à notre réalité".
Désireux de donner un symbole fort à cet engagement proclamé, le Chef de l’Etat vous avait alors attribué, avec une solennité appuyée, le poste que vous occupez aujourd’hui.
La clôture du CIOM a également engagé un véritable ballet de déplacements officiels dans notre île. Près de deux ans plus tard, à sept mois des élections présidentielles, un bilan s’impose : à vrai dire, nous cherchons encore ce qu’il est advenu des engagements pris lors du CIOM. Il nous semble qu’aucune des mesures annoncées - a l'exception de votre nomination - n’a connu le moindre commencement. Plus généralement, chacun peut constater que l’action globale envers les Outremers n’est pas à la hauteur des espérances suscitées. Ainsi, la dernière note conjoncturelle établie par l’INSEE fait apparaître une indéniable aggravation de notre situation.
C’est dans la gestion de la crise économique que l’écart entre les engagements et les actes apparaît de la manière la plus criante. Alors que nos pays d’outremer continuent d’être affectés par de profonds décalages en terme de développement humain, technologique et social, votre gouvernement leur applique sans tempéraments ni adaptations un programme de rigueur dont on sait qu’il transformera en gouffres les fractures déjà profondes qui parcourent nos sociétés.
Sous couvert d’une « égalité dans l’effort national », les mesures telles que la « réforme » de la retraite, les suppressions de postes dans l’Education nationale, la réduction des moyens de l’Administration, le gel de la dotation globale de fonctionnement, la réforme territoriale inadaptée, l’instauration du RSA, vont creuser encore les inégalités qui existent entre les conditions de vie des citoyens des Outremers et ceux de l’Hexagone.
A La Réunion, qui affiche un taux de chômage général de 35% et de 50% pour les jeunes, où environ 130.000 habitants sont victimes d’illettrisme, où la pauvreté touche au moins la moitié de la population, cette austérité imposée pèse comme une condamnation sur le plus grand nombre. Elle préfigure des mouvements sociaux à l’image de ceux qui secouent Mayotte.
Pire : en menant une chasse sans discernement aux « niches fiscales », la politique que vous appliquez s’en prend directement aux leviers du développement outremer. Pour épargner certains intérêts, votre gouvernement n’a pas hésité à supprimer les mécanismes qui permettaient le développement de nos industries et de nos services ; dans le même temps, les grandes fortunes ont bénéficié d’un chèque cadeau de 100 millions d’euros puisés dans les fonds publics.
La politique à laquelle vous avez collaboré apparaît catastrophique pour les Outremers. Aujourd’hui, les illusions ont déserté tous ceux qui voulaient voir dans votre nomination et les déclarations qui la sous-tendaient l’amorce d’une évolution positive pour notre population au sein de notre République.
Le véritable changement ne viendra qu’avec la défaite de votre gouvernement et la mise en œuvre de solutions enfin adaptées à notre réalité".