Bon dieu ! Nous sommes passés à la télé HD, et certains tapent encore du poing sur leur poste NB. Aidons les. Aidons les. Allons donc ! Moman Papa lé la. Le Kréol s'écrit aujourd'hui encore en étymologique ? en 2012 ? Et pour écrire un mot, que faut-il faire ? Prendre un dictionnaire français, tirer un mot, enlever quelques lettres par ci par là et donner corps à un beau mot Kréol à 70% français? Non, non, innovez. C'est fait, je vous dis. Oui, c'est fait, ouvrez Le GRAND lexique de Gunet (On n'espérait pas un grand dictionnaire non plus, mais quand même). Et ça critique un nominé au prix Goncourt. Et nous, nous l'avons fait. Pardon seigneur ! oui moi aussi je l'ai fait. Combien de Notre Père pour me faire pardonner d'avoir ouvert un Gunet ?
Oui, certains Réunionnais l'ont fait. Ecrire en étymologique. Parce que cela faisait bon genre peut-être. Parce que nous voulions être compris à Paris. Ou parce que le premier à avoir écrit en Kréol n'écrivait sûrement que le français, un français d'une toute autre époque d'ailleurs. Imaginez-vous écrire en 2012 le français du 17ème siècle, ou le parler. La langue française a évolué. Le Kréol Rénioné évolue aussi, et demain encore il évoluera. Qui s'oppose à cela ? Nous sommes au 21ème siècle, et bien des choses ont changé, nos cultures, comme nos vêtements d'ailleurs. Alors, pourquoi pas nos langues ? Et si certains sont coincés dans le passé, qu'ils le restent. Il ne leur est pas interdit d'écrire en "copiant" le français. Je remercie d'ailleurs certains qui l'ont fait.
Merci à Louis Héry. Merci aussi à Jean Albany. Merci Georges Fourcade. Merci Isaac Guény. Parce qu'ils ont écrit le Kréol d'antan, nous forçant à dépasser et le copiste et le créopolitain qui voulait être lu à Saint Germain des Prés, les deux derniers illustres contributeurs de la haute société "bourbonnaise", amoureux des bons mots créoles et de la culture "françoise". Ils utilisaient tous des graphèmes du français pour restituer des phonèmes créoles. Ils ont fait avec les moyens de l'époque. Ils maîtrisaient le français, et par copiage, par mimétisme, créèrent un créole non lue par la population, parce que beaucoup de Réunionnais "de cette époque" ne savaient ni lire ni écrire. C'est le siècle qui fait ça. La Réunion était alors colonie française, principalement agricole. Le seuil de pauvreté était sous terre. L'île se développait doucement. L'analphabétisme des petites gens ne gênait aucunement. Ecrire en étymologique ne dérangeait personne.
Octobre 1977. Bon mois, bonne année. Je vous dresse le tableau. La départementalisation n'a pas porté tous les effets escomptés. à ceci près que les Réunionnais ont ouvert les portes de l'école, des écoles, certaines en vue d'ailleurs. Cette année devait vraiment être bonne, pour que naisse une graphie phonologique. Merci à Lékip Oktob 1977. Parce qu'ils sont allés au devant de la problématique de l'analphabétisme. Ils ont donné aux Réunionnais une écriture Kréol. Parce qu'ils avaient compris que la graphie étymologique maintenait notre langue Kréol dans un état de dépendance au français. Parce qu'ils ont donné toute la place aux locuteurs eux-mêmes, enfants d'esclaves venus d'ailleurs, du Mozambique, de Madagascar, d'Inde, de Chine, de Rodrigue, des Comores (parce que l'engagisme fut esclavage). Parce qu'ils ont conféré à notre langue "son labékadèr", son K, son WZ, lettres nobles pour Kayanm, pour Waro, pour Zitte. Et moi donc.
Merci à Louis Héry. Merci aussi à Jean Albany. Merci Georges Fourcade. Merci Isaac Guény. Parce qu'ils ont écrit le Kréol d'antan, nous forçant à dépasser et le copiste et le créopolitain qui voulait être lu à Saint Germain des Prés, les deux derniers illustres contributeurs de la haute société "bourbonnaise", amoureux des bons mots créoles et de la culture "françoise". Ils utilisaient tous des graphèmes du français pour restituer des phonèmes créoles. Ils ont fait avec les moyens de l'époque. Ils maîtrisaient le français, et par copiage, par mimétisme, créèrent un créole non lue par la population, parce que beaucoup de Réunionnais "de cette époque" ne savaient ni lire ni écrire. C'est le siècle qui fait ça. La Réunion était alors colonie française, principalement agricole. Le seuil de pauvreté était sous terre. L'île se développait doucement. L'analphabétisme des petites gens ne gênait aucunement. Ecrire en étymologique ne dérangeait personne.
Octobre 1977. Bon mois, bonne année. Je vous dresse le tableau. La départementalisation n'a pas porté tous les effets escomptés. à ceci près que les Réunionnais ont ouvert les portes de l'école, des écoles, certaines en vue d'ailleurs. Cette année devait vraiment être bonne, pour que naisse une graphie phonologique. Merci à Lékip Oktob 1977. Parce qu'ils sont allés au devant de la problématique de l'analphabétisme. Ils ont donné aux Réunionnais une écriture Kréol. Parce qu'ils avaient compris que la graphie étymologique maintenait notre langue Kréol dans un état de dépendance au français. Parce qu'ils ont donné toute la place aux locuteurs eux-mêmes, enfants d'esclaves venus d'ailleurs, du Mozambique, de Madagascar, d'Inde, de Chine, de Rodrigue, des Comores (parce que l'engagisme fut esclavage). Parce qu'ils ont conféré à notre langue "son labékadèr", son K, son WZ, lettres nobles pour Kayanm, pour Waro, pour Zitte. Et moi donc.
S'il faut se rallier à ceux qui ont mis en lumière la valeur de notre culture, de notre langue, alors, c'est fait, je me suis rallié. Tenez ! comme d'autres, je me convertis au Tangol, graphie phonologique, qui a pour valeur de résoudre la problématique si décriée des variétés de langue (créole des hauts, créole des bas, acrolectal, basilectal). Nous avons enfin une graphie supralectale, qui respectent les variétés de Kréol. Je prends. Ici, je suis un p'tit beur chantant en "LU", je comprends le Kréol en Li, mais je peux écrire en Lu. Quelques ponctuations m'aident dans mon choix graphique.
L'usage faisant les choses, le peuple réunionnais fera ce choix. Peut-être même que l'effet pervers de cette graphie sera d'attiser un autre feu. Que sais-je ! Deux littératures se bataillant le territoire, une en lu, l'autre en li. La constitution de deux langues réunionnaises, l'une en lu, l'autre en li. Deux ethnies alors ! le peuple li, le peuple lu. Et on trouvera un nouveau terrain de discorde à se chamailler. Qu'importe ! Les Réunionnais utilisent déjà la graphie phonologique. Et nul besoin de lire Témoignages pour s'exercer à sa lecture. Regardez la graphie créole contemporaine, oui regardez devant les boutiques, ou sur Facebook, sur les panneaux publicitaires. Le créole s'affirme. Les Réunionnais changent, leur langue avec eux. Oui, ils choisiront une graphie. Ce ne sera peut-être pas du goût de quelque parti de quelque bon sens en arrière. Mais ce sera comme ça. Puisque, comme vous le dites si bien, c'est l'usage par la population qui fera que l'on écrira ...
Ce que j'en sais aujourd'hui, c'est que l'écriture étymologique ... c'était hier.
L'usage faisant les choses, le peuple réunionnais fera ce choix. Peut-être même que l'effet pervers de cette graphie sera d'attiser un autre feu. Que sais-je ! Deux littératures se bataillant le territoire, une en lu, l'autre en li. La constitution de deux langues réunionnaises, l'une en lu, l'autre en li. Deux ethnies alors ! le peuple li, le peuple lu. Et on trouvera un nouveau terrain de discorde à se chamailler. Qu'importe ! Les Réunionnais utilisent déjà la graphie phonologique. Et nul besoin de lire Témoignages pour s'exercer à sa lecture. Regardez la graphie créole contemporaine, oui regardez devant les boutiques, ou sur Facebook, sur les panneaux publicitaires. Le créole s'affirme. Les Réunionnais changent, leur langue avec eux. Oui, ils choisiront une graphie. Ce ne sera peut-être pas du goût de quelque parti de quelque bon sens en arrière. Mais ce sera comme ça. Puisque, comme vous le dites si bien, c'est l'usage par la population qui fera que l'on écrira ...
Ce que j'en sais aujourd'hui, c'est que l'écriture étymologique ... c'était hier.