Et oui," la saison zélection, tout lé en transe", disait souvent Paul Vergès dans ces discours.
Et toute cette poésie électoraliste, on le sait, est ensuite très loin de la prose de l'exercice du pouvoir.
Alors toutes les dérives oratoires sont permises.
"La lang la point lozo."


N’enfermons pas la colonisation dans un discours victimaire.

Dans chaque élection, les sujets sur l'esclavage et sur la colonisation animent des débats passionnels.
Que ces débats se fassent alors dans un esprit de sagesse, éclairés par une vérité qui construit le futur vide de vengeance, de haine ...
Il est trop facile de réécrire l’histoire avec le drapeau d’un parti politique.
Il est trop facile d’utiliser ces périodes sombres pour attaquer son adversaire qui perd pied dans ses réponses. 
 

Nous portons en nous Réunionnais, peuples issus de l'immigration le sang du colon Blanc, le sang du Noir vendu par ses propres frères et réduit à l'état de l'esclave pour servir à l'époque un gouvernement colonialiste basé sur le profit.

Nous portons en nous ces souvenirs d'hommes, femmes, enfants, marons, esclaves qui ont perdu un pied, une main ... leur vie.
Nous portons en nous l'image de ces êtres humains déracinés et privés de sépultures.
 

Et aujourd'hui alors, quel discours sur l'esclavage ?
 

Continuer à poursuivre les coupables, accuser l'autre pour lui réclamer le butin de la vengeance, utiliser ce passé sombre dans un discours électoral pour discréditer son adversaire se sentant obligé de justifier ses propos.
 

L'histoire ne doit pas être enfermée dans un discours victimaire.

A l'heure où on prône plus que jamais les valeurs de paix, du vivre ensemble, la connaissance de notre passé nous apprend à connaitre et à assumer notre héritage. 

Nous sommes ceux qui n'ont pas voulu ce drame humain.
L'esclavage est désormais reconnu comme crime contre l'humanité.

Et ce vaste chantier de "réparation " ne peut se faire que dans le calme.
Un chantier qui construit et reconnait l’homme dans toute sa dignité.

Assumons tous ce passé non glorieux pour d'abord saluer la mémoire des ancêtres. 

Assumons aussi ce passé pour voir dans le miroir que nous sommes ces enfants métisses issus du blanc, du bourreau, du Noir, des frères traitres …
C'est ainsi.

Nous sommes le fruit de ces unions des contraires, en portant en nous le sang de l’esclave, du maitre, du roi des tribus.

L’heure n’est plus à la culpalbilité … 
Cette réparation est nécessaire pour démêler le vrai du faux, pour faire jaillir la vérité, cette vérité neutre qui prône la paix des mémoires.
 

« Peu importe la couleur de la peau, nous avons tous été victimes des mêmes drames ».

 
 
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Aline Murin Hoarau


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