La commémoration du 20 décembre est un moment important de l’année et un rappel à la mémoire incontournable.


L'ex-prison Dodu, label de l'Unesco « site de mémoire associé à la Route des Esclaves » quo sa y lè vréman !
Le patrimoine, notre bien commun touche le cœur de notre identité créole et l’ensemble du parc patrimonial réunionnais.
Ces bâtiments historiques, monuments et autres représentations de notre passé douloureux sont les gardiens et les révélateurs de notre mémoire collective, des lumières du passé qui éclairent notre présent et surtout doivent guider nos pas dans le futur.
 
Personne n’a le droit de se les approprier à des fins personnelles !
 
Pour rappel, certains responsables politiques étaient contre le classement de l’ex-prison Dodu au patrimoine des monuments historiques, évoquant en quelque sorte que « ce bâtiment était négatif ».
 
Aujourd’hui, La Région Réunion annonce son soutien et son accompagnement à l'association "Kartié lib" qui aurait entrepris des démarches pour que l'ex-prison Dodu, bâtiment appartenant à l’État, obtienne un label de reconnaissance « de mémoire associé à la Route des Esclaves » octroyé par l’Unesco.
 
On doit s’en féliciter. Néanmoins il est nécessaire d’apporter quelques précisions.

Il ne s’agit pas d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco comme notre Maloya ou nos remparts et cirques. Ce n’est pas le même protocole que lorsque vous demandez le classement d’un bâtiment ou autre site au patrimoine mondial pour lequel le dossier est instruit par le ministère de la culture avant la transmission à l’ambassadeur représentant la France à l’Unesco. Ensuite l’instruction finale dure plusieurs années sous la responsabilité de l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites).
 
Le label que reçoit l’ex-prison Dodu, comme pour d’autres sites dans le monde depuis les années 1990, (pour lequel le dossier d’instruction est différent et ne passe pas obligatoirement par le Ministère de la culture), est né d’une volonté des États membres de l’UNESCO d’assigner au projet interdisciplinaire La Route de l’esclave : résistance, liberté, héritage, lancé en 1994 à Ouidah au Bénin.
Ce projet fut, en outre, une réponse de l’Unesco au débat houleux soulevé en 1992 par la célébration du centenaire de la rencontre de deux mondes 1492-1992, chez les populations autochtones et afro-descendantes des Amériques, ce qui permet d’apporter des éclairages sur les nouvelles formes contemporaines d’esclavage.
 
L’objectif de ce label c’est de sensibiliser les différents publics et populations, autrement dit faciliter leur accès aux connaissances développées sur l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage.
« Enfin, pour être complet, lorsqu’il a été institué la liste du patrimoine mondial, ( y compris la liste les labels), l’Unesco cherchait avant tout à protéger et valoriser les sites naturels et culturels, et in fine les « biens communs de l’humanité et de la mémoire ». Si cette fonction reste toujours la préoccupation première, force est de constater que les classements et tous les types de labels de l’ Unesco sont de plus en plus utilisés comme un « argument commercial voire politique pour certains ».
On peut donc se demander comment les touristes et les populations en général perçoivent ces reconnaissances Unesco et comment ils l’utilisent dans le choix de leur destination de séjour touristique par exemple ou pour la notoriété de quelques élus pour asseoir leur pouvoir ou autres organisations pour l’octroi de subventions substantielles !
 
« Depuis de longues années maintenant, l’organisation de l’Unesco, lors d’une enquête initiale sur ce sujet, a constaté comment en particulier les collectivités locales et autres organisations attachées, utilisaient ce label dans leur communication Internet et autres et si elles avaient vraiment conscience de l’intérêt du public !

Si certaines peuvent s’en passer, d’autres ont l’impérieuse nécessité de l’utiliser pour augmenter leur attractivité commerciale ou leur ancrage politique »
A un moment où certains tentent d’instrumentaliser notre histoire, de détourner le passé, notre patrimoine, témoin de ce passé douloureux, important de se rappeler que nous sommes dans le domaine du sacré et du respect de notre mémoire collective et donc de la souffrance de nos ancêtres.
Toutes communications politiciennes sur le sujet doivent évidemment êtres condamnées !
 
" Nout patrimoine, nout fierté, nout lidantité"
Notre patrimoine, gardien de notre mémoire.


Aline Murin Hoarau


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