Un tissu économique fragmenté et une jeunesse en attente
La Réunion dispose d’un tissu d’entreprises très fragmenté, composé majoritairement de petites structures. Ce contexte limite les capacités d’investissement à long terme et freine l’intégration de jeunes talents. Parallèlement, une jeunesse dynamique, en quête d’avenir, se heurte à un manque de visibilité sur les filières porteuses.
Pourtant, la montée en compétences et la consolidation des savoirs techniques représentent de véritables leviers pour le développement du territoire. Encore faut-il que ces opportunités soient connues, comprises et valorisées.
Pourtant, la montée en compétences et la consolidation des savoirs techniques représentent de véritables leviers pour le développement du territoire. Encore faut-il que ces opportunités soient connues, comprises et valorisées.
Les formations professionnelles : un pari gagnant trop souvent négligé
La valorisation des métiers techniques et manuels — plombier, ingénieur, technicien, etc. — reste un enjeu crucial. "Beaucoup de jeunes diplômés sortent de l’université sans trouver d’emploi, alors qu’ils auraient pu s’épanouir dans des formations techniques. Dans certaines villes, les plombiers sont riches… parce qu’ils sont rares", observe l'intervenante.
Il est donc essentiel de briser les hiérarchies implicites entre les parcours universitaires et les voies professionnelles. Tous deux ont leur place dans une économie équilibrée.
Il est donc essentiel de briser les hiérarchies implicites entre les parcours universitaires et les voies professionnelles. Tous deux ont leur place dans une économie équilibrée.
Des politiques publiques en demi-teinte
L'État, comme l’Union européenne, investit de manière ponctuelle dans les thèses doctorales ou les projets postdoctoraux. Toutefois, ces investissements manquent souvent d’un lien clair avec le monde de l’entreprise. "La jonction entre les doctorants et les entreprises reste très faible, car ces dernières sont trop petites, focalisées sur la gestion quotidienne", souligne Pierre Pimpie.
La problématique est structurelle : sans grandes entreprises pour soutenir des centres de recherche privés, l’innovation peine à trouver sa place.
La problématique est structurelle : sans grandes entreprises pour soutenir des centres de recherche privés, l’innovation peine à trouver sa place.
Quel avenir pour la recherche appliquée à La Réunion ?
Certaines filières, comme celle du sucre, disposent déjà de centres de recherche actifs. Elles peuvent servir de modèles pour créer des synergies entre formation, recherche et entreprise. Mais ces initiatives restent isolées. "Il faudrait un effort concerté – un véritable 'effort de guerre' – impliquant les entreprises, l’État et l’Europe pour structurer des filières et les ancrer durablement sur le territoire."
Vers une stratégie intégrée de développement
Ce que propose implicitement le Député Européen, c’est une stratégie intégrée où :
• L’information professionnelle circule mieux et plus tôt,
• Les formations techniques sont valorisées à la hauteur de leur utilité réelle,
• Les filières locales sont structurées autour de besoins concrets et d’initiatives ancrées,
• Et les politiques publiques s’articulent avec les réalités économiques de l’île.
Le développement de La Réunion passera par l’intelligence collective, la valorisation des compétences sous toutes leurs formes, et surtout, la capacité à faire le lien entre formation, aspiration et création de richesse.
• L’information professionnelle circule mieux et plus tôt,
• Les formations techniques sont valorisées à la hauteur de leur utilité réelle,
• Les filières locales sont structurées autour de besoins concrets et d’initiatives ancrées,
• Et les politiques publiques s’articulent avec les réalités économiques de l’île.
Le développement de La Réunion passera par l’intelligence collective, la valorisation des compétences sous toutes leurs formes, et surtout, la capacité à faire le lien entre formation, aspiration et création de richesse.