
Enfin, la mesure de baisse de la TVA dans le secteur de la restauration n’a pas eu d’effets significatifs sur les salaires et les embauches. On pourrait continuer ainsi les exemples montrant que loin de sortir, si peu que ce soit, de la crise, La Réunion, s’y installe, s’y enfonce.
Le prochain bilan de l’INSEE donne les éléments chiffrés de cette récession : le produit intérieur brut de La Réunion (PIB) a chuté de 0,2 % en 2010. Si on ajoute le chiffre de 147 000 personnes soit inscrites au Pôle emploi (118 000) soit n’ayant eu que des emplois précaires, on voit que la situation de l’emploi à La Réunion est d’une gravité exceptionnelle, pire que celle de l’Espagne ou de la Grèce qui préoccupent les instances européennes.
Présent inquiétant, avenir incertain avec l’arrivée supplémentaire chaque année de personnes actives sur ce qu’on appelle le marché du travail, et qui risque d’être le marché du chômage ! Les grands chantiers programmés par l’ancienne direction de la Région Réunion donnaient un ballon d’oxygène. L’actuel président affirme vouloir « purger le passé », n’est-il pas en train de « purger notre avenir », autrement dit de faire le vide et de creuser la fosse !
Il ne s’agit pas de croire au miracle d’une amélioration subite et totale de la situation dans 10 mois, après les élections présidentielles ; il s’agit que les politiques montrent à la fois leur conscience lucide de la crise et leur volonté d’ouvrir les pistes du véritable changement et cela sans attendre. Sinon ces politiques livreraient le peuple au désespoir, celui des violences quotidiennes, celui de l’abandon à l’alcool et à la drogue. Kréol i di byin : afors alé alo, kalbass i pèt !