
"Ceux qui ont dit au sujet de Ségolène Royal que « la féminité n’est pas un argument politique » ont commis une grave erreur. Ils ont oublié que la masculinité a de tout temps été un argument politique en France comme dans d’autres pays du monde.
Jusqu’à la fin de la deuxième Guerre mondiale, la politique du pays des droits de l’homme se sentait si bien dans ses pantalons masculins qu’il paraissait même insensé d’octroyer le droit de vote aux femmes. Et lorsque ce droit leur a été accordé après la guerre, il a, en réalité, été tacitement assorti d’une condition : que les femmes n’en usent qu’avec parcimonie, car elles ont des enfants à garder et des chemises à repasser.
Le résultat de cette situation scandaleuse est qu’un candidat en campagne pour l’investiture présidentielle peut, aujourd’hui encore, lancer à propos d’une concurrente « Mais qui va garder les enfants ? » sans que l’opinion publique ne s’en émeuve outre mesure. Et un autre candidat peut dire au sujet de la même concurrente « Ce n’est pas un concours de beauté ! » et remporter dans la foulée une victoire sans ambiguïté.
Comme si a contrario l’élection présidentielle était un concours de laideur. Tous ces faits montrent que nous avons si longtemps été accoutumés à l’inacceptable que certains discours porteurs d’une discrimination rance ne nous font pas bondir d’horreur. La pensée unique n’est pas seulement d’essence économique. L’installation séculaire d’un sexe du pouvoir politique apporte la preuve d’un androcentrisme solidement enraciné dans nos esprits".
Jusqu’à la fin de la deuxième Guerre mondiale, la politique du pays des droits de l’homme se sentait si bien dans ses pantalons masculins qu’il paraissait même insensé d’octroyer le droit de vote aux femmes. Et lorsque ce droit leur a été accordé après la guerre, il a, en réalité, été tacitement assorti d’une condition : que les femmes n’en usent qu’avec parcimonie, car elles ont des enfants à garder et des chemises à repasser.
Le résultat de cette situation scandaleuse est qu’un candidat en campagne pour l’investiture présidentielle peut, aujourd’hui encore, lancer à propos d’une concurrente « Mais qui va garder les enfants ? » sans que l’opinion publique ne s’en émeuve outre mesure. Et un autre candidat peut dire au sujet de la même concurrente « Ce n’est pas un concours de beauté ! » et remporter dans la foulée une victoire sans ambiguïté.
Comme si a contrario l’élection présidentielle était un concours de laideur. Tous ces faits montrent que nous avons si longtemps été accoutumés à l’inacceptable que certains discours porteurs d’une discrimination rance ne nous font pas bondir d’horreur. La pensée unique n’est pas seulement d’essence économique. L’installation séculaire d’un sexe du pouvoir politique apporte la preuve d’un androcentrisme solidement enraciné dans nos esprits".