
"Notre 14 juillet, fête de la France, tient la première place dans la listes des nombreuses célébrations qui jalonnent notre calendrier annuel.
Notre 14 juillet, c’est la Fête de la Nation, la fête de la Fédération, la fête de la République…
Une fête, et aussi un anniversaire, la commémoration d’une Révolution Française porteuse de valeurs toujours d’une vivante actualité : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la solidarité, aussi.
Une fête pour La Réunion, qui tient son nom de baptême définitif de cette période de la révolution, de cette conquête des libertés que nous commémorons aussi.
1789 donc : ici la réalité coloniale est autant troublée par la déclaration des droits de l’homme – laquelle remet en cause l’esclavage, pose la question de la place des libres de couleur- que par les mouvements des familles dirigeantes qui veulent s’émanciper. S’émanciper tant de l’île voisine (Maurice), que de l’hexagone pour s’approprier une part de gouvernance de l’île Bourbon.
Ile Bourbon oui, puisque çà n’est qu’au paroxysme de la Révolution Française, le 19 mars 1793, que notre île devient celle de La Réunion, en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens.
Enfin 14 juillet Fête nationale, fête de la nation. Nation, un concept toujours moderne et porteur d’avenir. La nation à la française çà n’est pas seulement un groupe humain, c’est d’abord un territoire, celui de la République dont notre île constitue l’une des pépites. Un territoire sur lequel vivent ensemble des hommes et des femmes qui l’ont voulu.
A 10.000 km de la capitale, La Réunion du vivre ensemble donne parfois des leçons à l’hexagone. L’un des points forts de notre île, qui n’en manque pas, n’est-il pas son climat de sécurité, l’entente cordiale de ses habitants, quelle que soit l’histoire de leurs ancêtres ?
En ce jour de fête nationale, je suis heureux de vous accueillir à l'ombre du banian de ces beaux jardins de l’hôtel de la Préfecture. Si tous les Français
- tous - peuvent se rassembler et fêter leurs points communs, leurs idéaux partagés, c’est bien à cette occasion.
Je souhaite remercier chaleureusement les quelque 600 participants au défilé, défilé qui a permis à la ferveur des milliers de personnes rassemblées de s’exprimer. Un spectacle dont le succès populaire qu'il suscite chaque année témoigne d’une conscience patriotique très forte.
Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, je voudrais vous dire en ce jour combien l’île où j’ai l’honneur de servir l’Etat me semble riche de potentiels, combien aussi les défis qui s’imposent à elle sont de taille mais peuvent être relevés. Et le défi qui nous engage le plus est celui de la jeunesse.
La Réunion est riche du dynamisme de ses entreprises, de ses associations, de ses services publics. Loin d’être une île figée, La Réunion est une île engagée dans le progrès humain, en mutation rapide. Même si dans ce mouvement elle entend cultiver ses traditions et conserver son héritage, protéger son patrimoine de valeur mondiale et faire respecter sa forte identité.
Mais notre île est aussi impactée par la crise économique, qui frappe l’Europe toute entière ; et le décalage de niveau de vie avec ses voisins conduit à lui attribuer un rôle de locomotive qu’elle doit tenter de jouer.
La Réunion doit faire face à des défis d’importance :
- celui de l'emploi bien sûr, en raison d’un taux de chômage inacceptable et angoissant ;
- celui de l’aménagement de son territoire, un aménagement qui puisse préserver un environnement exceptionnel et y permettre le développement.
- Celui de la pauvreté et de ses corollaires, dont l’illettrisme.
Et c’est bien le défi démographique qui est transverse à tous ceux-là : avec 14000 naissances et 4000 décès par an, La Réunion affiche une croissance naturelle dont on peut se réjouir mais qui aussi nous oblige à prévoir, à préparer demain. Les générations qui montent nous en voudraient à juste titre de n’y pas travailler avec ardeur.
Ces défis ne sauraient être minimisés, mais ils ne doivent pas non plus être source de découragement. Il faut les regarder en face, avec autant de lucidité que de détermination. Ils nous invitent au dépassement, à la solidarité dans l’action, à la fraternité.
Dans la période de crise que nous traversons, face à un avenir qui suscite l’appréhension, il importe de garder confiance. Car des signes de progrès sont bien là : premiers signes de reprise au niveau national et européen, ici développement du commerce extérieur, amélioration du taux d’accès et du taux de réussite au Bac. Mais pour ces jeunes bacheliers toujours plus nombreux –9000 cette année !- il faut un avenir possible, il faut l’espoir de pouvoir construire sa vie.
Pour que ces signaux positifs soient vraiment les précurseurs d’une reprise de la marche du progrès, pour que nos jeunes puissent avoir confiance en leur avenir, ici à La Réunion, en France, dans le monde, il faut unir nos forces, il faut propager la confiance, la confiance en eux, les jeunes, la confiance en nous-même et en notre avenir.
Voilà pourquoi j'ai souhaité que ce 14 juillet célèbre aussi la jeunesse, cet atout de la République qui constitue pour moi, pour l’Etat, une priorité d’action.
Priorité de l’Etat qu’illustrent s’il en était besoin les politiques publiques pour l’emploi : aux outils classiques que sont les contrats aidés, emplois d’avenir et contrats de génération sont venus ajouter en 2013 des passeports pour l’aide au démarrage d’une vie professionnelle motivante. Plus globalement, le comité interministériel de la jeunesse de février dernier illustre l’attachement fort, au plus haut niveau de l’État, à s'investir au service de cet enjeu national.
Dans cette optique, j'ai souhaité que des assises de la jeunesse réunionnaise se tiennent avant la fin de l'année pour faire émerger des actions concrètes, opérationnelles avec l'ensemble des acteurs concernés, services de l’État, collectivités territoriales, monde économique, social, associatif et bien sûr, représentants de la jeunesse. Je remercie président du conseil régional et présidente du conseil général d’avoir accepté, avec enthousiasme, de rejoindre cette démarche.
Faire de la jeunesse une priorité, c’est faire le pari confiant de l’avenir, c’est aborder le futur non de manière passive, en spectateur, mais avec la volonté de construire ensemble le demain de chacun.
Je veux dire aux jeunes combien il importe qu’ils croient en eux et combien je pense que leurs actes, leurs décisions, et leurs choix feront La Réunion, la France et l’Europe de demain.
A vous bacheliers auréolés de la mention TB, je veux exprimer mes félicitations pour ce brillant diplôme qui vous ouvre, grâce à vos talents et à vos mérites, la porte d'un futur prometteur. Je veux aussi transmettre mes vœux de réussite aux élèves de la prépa Sciences Po du lycée Jean Hinglo au Port, admissibles et admis.
Je veux saluer les jeunes du Centre de formation des apprentis du Centhor qui ont remporté le trophée national cuisine et service de la 17ème édition du concours de l'Association Nationale des Professeurs de Cuisine et Restaurant des CFA, ils peuvent être fiers d’eux.
Parmi vous aussi :
- les jeunes du Service Civique qui ont défilé ce matin ; ils sont au nombre de 860 à La Réunion ;
- les jeunes qui s'engagent au RSMAR, plus gros régiment des outre-mers, et qui démontrent avec force que la jeunesse réunionnaise est une jeunesse qui n'a pas peur de l’engagement, de l'implication au service de la collectivité et de l’intérêt général.
Enfin , je veux rendre hommage à la jeunesse impliquée dans les arts et les sports, à cette jeunesse qui fait profiter de ses talents l’ensemble de la communauté nationale et porte haut les couleurs de notre île.
A vous, étudiante de l’École des beaux arts du Port qui peignez ce tableau sur le thème de notre fête nationale; à vous jeunes sportifs parvenus dans l’élite : champion d'Europe de karaté, champion de France de tir. Parmi nous encore, les musiciens élèves du Conservatoire régional, les membres du groupe MOB (Mèt Out Bertel) qui vont nous offrir un délicieux moment musical : je leur adresse mes chaleureuses félicitations.
A tous ces jeunes, répétons que nous sommes fiers d’eux.
Et nous adultes établis, responsables, à nous de regarder aussi le futur, d’ engager des projets de long terme pour le construire. C’est la tâche que se donnent les pouvoirs publics, c’est la mission que se donnent les entreprises conscientes de leur rôle sociétal.
De vastes projets d'infrastructures sont lancés, dont certains déjà visibles sur le terrain : je pense notamment à l'agrandissement de l’aéroport Roland Garros, à la modernisation du GPM, au nouvel axe de communication littoral.
Tous ces investissements qui concourent à l'aménagement de notre territoire sont essentiels pour un rayonnement de l'île dans l'espace indianocéanique.
La Réunion doit y jouer davantage encore un rôle d’interface, tiré de sa double appartenance, à la communauté nationale et européenne d’une part, à l’Afrique et l’Asie d’autre part, en raison de la géographie.
Mesdames et Messieurs, l'immobilisme, l'attentisme n'ont pas leur place à La Réunion. Il faut chercher en soi pour aller de l'avant, en affichant vers quoi on tend et quel projet on souhaite pour La Réunion de demain.
Comme le disait Clémenceau, "il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire".
Vive La Réunion, vive la République, vive la France".
Notre 14 juillet, c’est la Fête de la Nation, la fête de la Fédération, la fête de la République…
Une fête, et aussi un anniversaire, la commémoration d’une Révolution Française porteuse de valeurs toujours d’une vivante actualité : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la solidarité, aussi.
Une fête pour La Réunion, qui tient son nom de baptême définitif de cette période de la révolution, de cette conquête des libertés que nous commémorons aussi.
1789 donc : ici la réalité coloniale est autant troublée par la déclaration des droits de l’homme – laquelle remet en cause l’esclavage, pose la question de la place des libres de couleur- que par les mouvements des familles dirigeantes qui veulent s’émanciper. S’émanciper tant de l’île voisine (Maurice), que de l’hexagone pour s’approprier une part de gouvernance de l’île Bourbon.
Ile Bourbon oui, puisque çà n’est qu’au paroxysme de la Révolution Française, le 19 mars 1793, que notre île devient celle de La Réunion, en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens.
Enfin 14 juillet Fête nationale, fête de la nation. Nation, un concept toujours moderne et porteur d’avenir. La nation à la française çà n’est pas seulement un groupe humain, c’est d’abord un territoire, celui de la République dont notre île constitue l’une des pépites. Un territoire sur lequel vivent ensemble des hommes et des femmes qui l’ont voulu.
A 10.000 km de la capitale, La Réunion du vivre ensemble donne parfois des leçons à l’hexagone. L’un des points forts de notre île, qui n’en manque pas, n’est-il pas son climat de sécurité, l’entente cordiale de ses habitants, quelle que soit l’histoire de leurs ancêtres ?
En ce jour de fête nationale, je suis heureux de vous accueillir à l'ombre du banian de ces beaux jardins de l’hôtel de la Préfecture. Si tous les Français
- tous - peuvent se rassembler et fêter leurs points communs, leurs idéaux partagés, c’est bien à cette occasion.
Je souhaite remercier chaleureusement les quelque 600 participants au défilé, défilé qui a permis à la ferveur des milliers de personnes rassemblées de s’exprimer. Un spectacle dont le succès populaire qu'il suscite chaque année témoigne d’une conscience patriotique très forte.
Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, je voudrais vous dire en ce jour combien l’île où j’ai l’honneur de servir l’Etat me semble riche de potentiels, combien aussi les défis qui s’imposent à elle sont de taille mais peuvent être relevés. Et le défi qui nous engage le plus est celui de la jeunesse.
La Réunion est riche du dynamisme de ses entreprises, de ses associations, de ses services publics. Loin d’être une île figée, La Réunion est une île engagée dans le progrès humain, en mutation rapide. Même si dans ce mouvement elle entend cultiver ses traditions et conserver son héritage, protéger son patrimoine de valeur mondiale et faire respecter sa forte identité.
Mais notre île est aussi impactée par la crise économique, qui frappe l’Europe toute entière ; et le décalage de niveau de vie avec ses voisins conduit à lui attribuer un rôle de locomotive qu’elle doit tenter de jouer.
La Réunion doit faire face à des défis d’importance :
- celui de l'emploi bien sûr, en raison d’un taux de chômage inacceptable et angoissant ;
- celui de l’aménagement de son territoire, un aménagement qui puisse préserver un environnement exceptionnel et y permettre le développement.
- Celui de la pauvreté et de ses corollaires, dont l’illettrisme.
Et c’est bien le défi démographique qui est transverse à tous ceux-là : avec 14000 naissances et 4000 décès par an, La Réunion affiche une croissance naturelle dont on peut se réjouir mais qui aussi nous oblige à prévoir, à préparer demain. Les générations qui montent nous en voudraient à juste titre de n’y pas travailler avec ardeur.
Ces défis ne sauraient être minimisés, mais ils ne doivent pas non plus être source de découragement. Il faut les regarder en face, avec autant de lucidité que de détermination. Ils nous invitent au dépassement, à la solidarité dans l’action, à la fraternité.
Dans la période de crise que nous traversons, face à un avenir qui suscite l’appréhension, il importe de garder confiance. Car des signes de progrès sont bien là : premiers signes de reprise au niveau national et européen, ici développement du commerce extérieur, amélioration du taux d’accès et du taux de réussite au Bac. Mais pour ces jeunes bacheliers toujours plus nombreux –9000 cette année !- il faut un avenir possible, il faut l’espoir de pouvoir construire sa vie.
Pour que ces signaux positifs soient vraiment les précurseurs d’une reprise de la marche du progrès, pour que nos jeunes puissent avoir confiance en leur avenir, ici à La Réunion, en France, dans le monde, il faut unir nos forces, il faut propager la confiance, la confiance en eux, les jeunes, la confiance en nous-même et en notre avenir.
Voilà pourquoi j'ai souhaité que ce 14 juillet célèbre aussi la jeunesse, cet atout de la République qui constitue pour moi, pour l’Etat, une priorité d’action.
Priorité de l’Etat qu’illustrent s’il en était besoin les politiques publiques pour l’emploi : aux outils classiques que sont les contrats aidés, emplois d’avenir et contrats de génération sont venus ajouter en 2013 des passeports pour l’aide au démarrage d’une vie professionnelle motivante. Plus globalement, le comité interministériel de la jeunesse de février dernier illustre l’attachement fort, au plus haut niveau de l’État, à s'investir au service de cet enjeu national.
Dans cette optique, j'ai souhaité que des assises de la jeunesse réunionnaise se tiennent avant la fin de l'année pour faire émerger des actions concrètes, opérationnelles avec l'ensemble des acteurs concernés, services de l’État, collectivités territoriales, monde économique, social, associatif et bien sûr, représentants de la jeunesse. Je remercie président du conseil régional et présidente du conseil général d’avoir accepté, avec enthousiasme, de rejoindre cette démarche.
Faire de la jeunesse une priorité, c’est faire le pari confiant de l’avenir, c’est aborder le futur non de manière passive, en spectateur, mais avec la volonté de construire ensemble le demain de chacun.
Je veux dire aux jeunes combien il importe qu’ils croient en eux et combien je pense que leurs actes, leurs décisions, et leurs choix feront La Réunion, la France et l’Europe de demain.
A vous bacheliers auréolés de la mention TB, je veux exprimer mes félicitations pour ce brillant diplôme qui vous ouvre, grâce à vos talents et à vos mérites, la porte d'un futur prometteur. Je veux aussi transmettre mes vœux de réussite aux élèves de la prépa Sciences Po du lycée Jean Hinglo au Port, admissibles et admis.
Je veux saluer les jeunes du Centre de formation des apprentis du Centhor qui ont remporté le trophée national cuisine et service de la 17ème édition du concours de l'Association Nationale des Professeurs de Cuisine et Restaurant des CFA, ils peuvent être fiers d’eux.
Parmi vous aussi :
- les jeunes du Service Civique qui ont défilé ce matin ; ils sont au nombre de 860 à La Réunion ;
- les jeunes qui s'engagent au RSMAR, plus gros régiment des outre-mers, et qui démontrent avec force que la jeunesse réunionnaise est une jeunesse qui n'a pas peur de l’engagement, de l'implication au service de la collectivité et de l’intérêt général.
Enfin , je veux rendre hommage à la jeunesse impliquée dans les arts et les sports, à cette jeunesse qui fait profiter de ses talents l’ensemble de la communauté nationale et porte haut les couleurs de notre île.
A vous, étudiante de l’École des beaux arts du Port qui peignez ce tableau sur le thème de notre fête nationale; à vous jeunes sportifs parvenus dans l’élite : champion d'Europe de karaté, champion de France de tir. Parmi nous encore, les musiciens élèves du Conservatoire régional, les membres du groupe MOB (Mèt Out Bertel) qui vont nous offrir un délicieux moment musical : je leur adresse mes chaleureuses félicitations.
A tous ces jeunes, répétons que nous sommes fiers d’eux.
Et nous adultes établis, responsables, à nous de regarder aussi le futur, d’ engager des projets de long terme pour le construire. C’est la tâche que se donnent les pouvoirs publics, c’est la mission que se donnent les entreprises conscientes de leur rôle sociétal.
De vastes projets d'infrastructures sont lancés, dont certains déjà visibles sur le terrain : je pense notamment à l'agrandissement de l’aéroport Roland Garros, à la modernisation du GPM, au nouvel axe de communication littoral.
Tous ces investissements qui concourent à l'aménagement de notre territoire sont essentiels pour un rayonnement de l'île dans l'espace indianocéanique.
La Réunion doit y jouer davantage encore un rôle d’interface, tiré de sa double appartenance, à la communauté nationale et européenne d’une part, à l’Afrique et l’Asie d’autre part, en raison de la géographie.
Mesdames et Messieurs, l'immobilisme, l'attentisme n'ont pas leur place à La Réunion. Il faut chercher en soi pour aller de l'avant, en affichant vers quoi on tend et quel projet on souhaite pour La Réunion de demain.
Comme le disait Clémenceau, "il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire".
Vive La Réunion, vive la République, vive la France".