
"Cette soi-disant démarche pour plus de citoyenneté n’est qu’un leurre, une étape supplémentaire vers la privatisation de la sécurité publique et la mise en place progressive d’une société de la délation.
Ce n’est pas sans ironie que nous notons que le Gouvernement qui a le plus supprimé de postes d’agents de l’ordre, de policiers ou de gendarmes, et qui remplace, sur notre département, les médiateurs de rue par des caméras de surveillance, fait appel à chaque citoyen pour assurer un rôle de vigilance et de fait de maintien de l’ordre.
Nous rappelons que la sécurité des personnes et des biens relève des missions de l’État. Demander à des citoyens, sous l’appellation de « voisins vigilants », de dénoncer ses concitoyens est inacceptable dans une démocratie. Elle relève de pratiques totalitaires. Il n’est pas du rôle des individus de se substituer aux forces de l’ordre.
Chaque citoyen, témoin d’un acte délictueux ou criminel est, naturellement, appelé à le signaler. Faut-il prétendre aller plus loin et demander à chacun d’être dans une logique de surveillance permanente de son quartier ? Après les citoyens volontaires auxiliaires de police, maintenant les voisins vigilants, et demain ?
Dans cette entreprise, il ne s’agit pas de lutter contre une insécurité largement instrumentalisée par le pouvoir en place, mais bien d’ancrer au plus profond des esprits un sentiment d’insécurité qui permet à nos dirigeants de faire adopter nombre de lois liberticides.
La Ligue des droits de l’Homme à La Réunion s’inquiète de la philosophie sous-tendue par ce projet. Avec les « Voisins Vigilants », nous faisons un pas supplémentaire dans la société de la suspicion. Chacun est appelé à voir en l’autre un délinquant ou un criminel potentiel, à douter de l’innocence de l’autre, à surveiller et s’auto-surveiller.
Le dispositif « Voisins Vigilants », aujourd’hui testé à La Réunion sans bilan des expérimentations effectuées en métropole, ce n’est pas la sécurité, c’est la société de la surveillance bâtie sur la présomption de culpabilité.
La Ligue des droits de l’Homme est très attachée à la notion de sureté républicaine : des forces de police au service des citoyens, un système éducatif et une Justice avec des moyens considérablement amplifiés. Des «milices citoyennes » ne peuvent se substituer à un vrai travail de prévention et de suivi efficaces reconnu par tous.
Notre vivre-ensemble ne saurait accepter un tel piège de la démocratie"
Isnelle Gouljar, présidente de LDH.
Ce n’est pas sans ironie que nous notons que le Gouvernement qui a le plus supprimé de postes d’agents de l’ordre, de policiers ou de gendarmes, et qui remplace, sur notre département, les médiateurs de rue par des caméras de surveillance, fait appel à chaque citoyen pour assurer un rôle de vigilance et de fait de maintien de l’ordre.
Nous rappelons que la sécurité des personnes et des biens relève des missions de l’État. Demander à des citoyens, sous l’appellation de « voisins vigilants », de dénoncer ses concitoyens est inacceptable dans une démocratie. Elle relève de pratiques totalitaires. Il n’est pas du rôle des individus de se substituer aux forces de l’ordre.
Chaque citoyen, témoin d’un acte délictueux ou criminel est, naturellement, appelé à le signaler. Faut-il prétendre aller plus loin et demander à chacun d’être dans une logique de surveillance permanente de son quartier ? Après les citoyens volontaires auxiliaires de police, maintenant les voisins vigilants, et demain ?
Dans cette entreprise, il ne s’agit pas de lutter contre une insécurité largement instrumentalisée par le pouvoir en place, mais bien d’ancrer au plus profond des esprits un sentiment d’insécurité qui permet à nos dirigeants de faire adopter nombre de lois liberticides.
La Ligue des droits de l’Homme à La Réunion s’inquiète de la philosophie sous-tendue par ce projet. Avec les « Voisins Vigilants », nous faisons un pas supplémentaire dans la société de la suspicion. Chacun est appelé à voir en l’autre un délinquant ou un criminel potentiel, à douter de l’innocence de l’autre, à surveiller et s’auto-surveiller.
Le dispositif « Voisins Vigilants », aujourd’hui testé à La Réunion sans bilan des expérimentations effectuées en métropole, ce n’est pas la sécurité, c’est la société de la surveillance bâtie sur la présomption de culpabilité.
La Ligue des droits de l’Homme est très attachée à la notion de sureté républicaine : des forces de police au service des citoyens, un système éducatif et une Justice avec des moyens considérablement amplifiés. Des «milices citoyennes » ne peuvent se substituer à un vrai travail de prévention et de suivi efficaces reconnu par tous.
Notre vivre-ensemble ne saurait accepter un tel piège de la démocratie"
Isnelle Gouljar, présidente de LDH.