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Eric Beeharry : "Crise écologique à La Réunion"


Politique
Mardi 1 Novembre 2011

Depuis mardi 25 octobre 2011, la Réunion vit une catastrophe naturelle sans précédent : le pire incendie de toute son Histoire.


Eric Beeharry : "Crise écologique à La Réunion"
Parti du massif montagneux du Maïdo, au cœur de l’île, le feu s’est ensuite propagé sur tout le parc national. Avançant avec des flammes de 30 mètres de haut, l’incendie a ravagé 3 000 hectares et détruit au passage une faune et flore uniques au monde, classés au Patrimoine de l’UNESCO. Des évacuations avaient même été ordonnées ce week-end, pour éviter des morts.

Le blocage politique, bureaucratie et médiatique

Depuis le début des événements, le mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion réclamait des bombardiers d’eau. Le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant a enfin décidé l’envoi de deux avions Dash 8, dans la nuit du lundi 31 octobre au 1er novembre.

Mais le temps criminellement long de cette décision, pourtant évidente dès le premier jour, laisse perplexe et devra faire l’objet d’une réflexion publique, voire même une enquête parlementaire afin de tirer toutes les leçons de cette catastrophe.
Car au-delà du drame écologique, cette crise est aussi économique, sociale et humanitaire. Il y aura un impact désastreux sur le tourisme (secteur clé de l’économie réunionnaise), avec des licenciements massifs et une probable récession au niveau régional. Puis avec la pollution de l’air par les retombées de cendres, elle pose déjà un risque majeur de santé publique.

De même que le gouvernement jusqu’à ce lundi soir, le préfet et la plupart des médias locaux (en particulier le Journal de l’Ile de la Réunion et Clicanoo) restaient sourds aux appels de la population et les ignoraient totalement. Alors que l’exigence de bombardiers d’eau allait tout simplement de bon sens, était une évidence.

La démocratie directe, cette force utile

Nous sommes donc ravis de constater que la mobilisation citoyenne, avec ses diverses pétitions (cf. celle de Marie Carpentier ci-dessous) et autres coups de gueule de chacun auprès des décideurs, ait réussi. Victoire de la population malgré tous les obstacles bureaucratiques, politiques et médiatiques qui nous étaient injustement opposés.
Cette réussite populaire doit donc nous encourager à poursuivre dans cette voie. Car tel est la preuve que le volontarisme et la pression citoyenne finissent toujours par payer.

Aussi, nous remercions les personnalités politiques nationales avec lesquelles nous avons échangé tous les jours, jusque très tard dans la nuit parfois. Des responsables à l’écoute des citoyens (et pas que de l’information tronquée de la préfecture) et qui ont activé leurs réseaux pour influencer le gouvernement à prendre la décision qui s’imposait. Nous pensons notamment à Corinne Lepage de CAP21 et Cécile Duflot et Eva Joly d’Europe Ecologie.

Idem pour la presse nationale qui a eu son influence en médiatisant la catastrophe auprès de l’opinion publique métropolitaine, mais aussi et surtout en relayant notre appel au gouvernement d’envoyer les bombardiers d’eau à la Réunion. Merci en particulier à l’Express et sa journaliste Julie Saulnier qui ont été les pionniers déclencheurs de l’effet boule de neige médiatique, tous les autres sites de presse nationale reprenant ensuite leur article.

Les élites locales, ce vase clos délétère

Enfin, nous observons avec consternation le flot de louanges adressées aux élus réunionnais dans une certaine presse locale. Ceux-ci n’ont eu aucun effet sur la crise, se contentant de parlementer avec un gouvernement et un préfet ostensiblement sourds et même méprisants à l’égard des requêtes formulées sur les bombardiers d’eau.
Des élus donnant même dans l’indécence en fêtant joyeusement Halloween (photos publiées sur leurs murs publics Facebook), pendant que l’île brûlait et que les citoyens continuaient de mobiliser pour enfin obtenir l’envoi officiel des avions, tard dans la nuit du 31.

C’est donc bien la mobilisation citoyenne des Réunionnais, la médiatisation nationale et l’alerte de la classe politique nationale qui ont changé la donne et amené le pouvoir à changer sa politique de sécurité civile en envoyant enfin les Dash 8.
3 actions de lobbying entreprises par le mouvement citoyen Ensemble pour la Réunion. Mais cela, nous nous doutons bien que la plupart des médias locaux ne le relaieront pas. Ce qui est fort dommage pour les Réunionnais, qui ont tant besoin d’une nouvelle représentation et de nouvelles idées utiles à leur progrès et même urgences comme la solution de cette grave crise.

Dénouement à venir

La vérité étant rappelée, nous nous félicitons et sommes heureux bien sûr de l’arrivée prochaine de ces moyens aériens supplémentaires. Des avions qui s’avèreront décisifs dans l’extinction de ce grave incendie à l’île de la Réunion. Ce qui est l’essentiel aujourd’hui".

Communiqué



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Les commentaires

1.Posté par Gérard Jeanneau le 03/11/2011 04:11
L'association Ensemble pour La Réunion attise à son tour les flammes de la révolte. A l'approche des élections, c'est de bonne guerre ! Et nous sommes tout près d'un capricieux Tropique, le tropique du Capricorne ! Sous les cocotiers les esprits s'échauffent facilement !

On ne va tout de même pas faire croire que les bombardiers d'eau sont d'une efficacité miraculeuse : sur des pentes de plus de 65° d'inclinaison, l'eau ruisselle, les braises résistent, le feu repart tôt ou tard. Les dash-8 sont de belles lessiveuses, des tonneaux des Danaïdes quand on ne court pas éteindre les braises après leur passage ! Les flammes disparaissent comme par enchantement ! C'est merveilleux, dirait Huguette Bello et ses apôtres qui s'évertuent à faire croire au Père Noël ! Et c'est malgré le ballet des Dash-8 qu'une grande partie de la Californie a brûlé !

Forts de leurs expériences et de leurs renseignements, nos gradés pompiers, à La Réunion comme en Métropole, ont donné toutes les informations à ce sujet au Préfet et à la presse. Ce ne sont pas des gens simples d'esprit ! Le préfet s'appuie sur ses services les plus divers pour prendre des décisions en cas d'épidémies, de cyclones et autres catastrophes. Il n'a pas vocation à faire la pluie et le beau temps au gré de son humeur ou de celle du Premier Ministre ! Cessons d'être des simplets à l'écoute des élus de gauche qui se pavanent avec leurs brillantes épaulettes de pompiers, la bouche crachant des paroles enflammées ! Des pyromanes à leur manière !

Si on se souvient bien, La Corse, non plus, n’a pas eu droit à son dash-8 à cause du mauvais temps et des pentes abruptes ! Six mille hectares partis en fumée en 2009 ! Et les Corses, bons râleurs d’habitude, et donc bons Français, n’ont pas râlé outre mesure! Ils n'ont pas incendié de leurs propos le Préfet du lieu ! Les cocotiers ne poussent pas partout ! Pas d’Huguette pour attiser les flammes de la révolte ! pour enflammer l’Elysée à des fins électorales !

Raisonnons un peu la tête froide. Il ne faut pas se contenter de gérer des crises. Il faut les éviter. Et celle-là, on pouvait le faire ! Qui donc a la haute main sur l'environnement et les pompiers ? Qui a, à son service, l'ONF ? C'est bien Nassimah Dindar, patronne du Département ! Elle a ouvert des sentiers et des tables d'hôtes ! C'est bien ! Mais elle a oublié que la surveillance était de son domaine et le reste encore pour l'instant ! Pas de miradors, pas de guetalis ! Pas de caméras alimentés sur batteries ! Rien ! Pas d'éco-gardes, non plus ! Les pyromanes sont comme à la fête !

Didier Robert, Président de la Région Réunion, a pris la bonne décision : recruter pour le Département des éco-gardes ! Et pour bien faire, il faut déshabiller le département de certaines de ses compétences pour les confier à la Région, comme le souhaite Jacques Attali, ancien conseiller de Mitterand ! Il est à souhaiter que l'on installe des miradors avec caméras et que l'on fasse circuler un hélidrome pour avoir un oeil sur les forêts. Bientôt sur le marché et peut-être pour Noël, de petits drones comme jouets, juste pour surveiller les alentours. On va dire sous nos cocotiers : "le voisin i veille à nous et le pyromane fait cacette" !

Qu'en pense le président de l'association Ensemble pour La Réunion ?

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