C'est cette multiplicité de lectures possibles qui a engendré un foisonnement d'interprétations et de courants religieux, chacun se réclamant du vrai dieu et de la vraie croyance. La barbarie s'est emparée des écrits les plus radicaux, tandis que la civilisation ne retenait des écritures que ses aspects humanistes.
Mais on le sait bien, depuis toujours, la religion est instrumentalisée à des fins politiques.
Il en de même aujourd'hui. On s'étripe joyeusement, la conscience tranquille puisque c'est au nom d'Allah. Les chiites, contre les sunnites, les salafistes contre tout le monde… L'Iran chiite contre les sunnites des pétromonarchies du golfe…
Et nous, et la France? Nous sommes tétanisés par le besoin d'énergie et d'or noir. Nous laissons faire les plus extrémistes des islamistes dans notre pays pour ne pas exciter les rois du pétrole. Pour les amadouer, on compose avec le voile, les prières de rue, la nourriture hallal pour tous… mais ces arrangements ne sont pas compris comme une volonté d'apaisement et de modération par l'islam politique, mais comme des aveux de faiblesse.
On peut cracher sur le Christ, mais pas sur Mahomet, plaisanter à l'infini sur le Dieu des chrétiens, mais jamais sur le compte d'Allah. L'autocensure et la terreur gagnent les esprits.
Qu'avons-nous à gagner ou à perdre dans les évènements du Moyen-Orient?
Rien.
*En 1209, Arnaud Almaric s’apprête à lancer l’assaut contre une ville hérétique. Ses soldats lui demandent comment faire pour reconnaître les bons des mauvais chrétiens? Selon la légende, Arnaud aurait répondu : « Tuez-les tous! Dieu reconnaîtra les siens. »