A PROPOS DE L'EMBAUCHE DE TRAVAILLEURS PORTUGAIS...


Samedi 12 Mai 2012

Les média ont régulièrement relayé les nombreux commentaires et les prises de positions qui ont suivi l'annonce du recrutement de 150 travailleurs portugais, sur le chantier de la ferme photovoltaïque en construction à la Plaine des Cafres.

Je vpudrais tout d'abord rappeler l'apaisement et la sérénité qui, selon moi, doivent entourer ce type de débat. Oui, la priorité à l'embauche des Réunionnais est un but évident de l'action politique à La Réunion.

Je pense d'ailleurs qu'il y a consensus entre les organisations et les représentants politiques sur cette question et, mis à part quelques voix marginales, plus personne ne conteste sérieusement la légitimité de la revendication de "vivre et travailler au pays".

Il faut, certes, la traduire dans la réalité; mais ce n'est pas par la passion et-ou pire, par l'amalgame et la violence que l'on y parviendra.

Ce dont il faut se garder, c'est de stigmatiser, d'attaquer ou de viser les travailleurs étrangers. Quiconque se dit de gauche, ne peut admettre qu'on monte les travailleurs les uns contre les autres.
Mais je ne doute pas que les Réunionnais, issus du métissage et finalement tous venus ici pour travailler, sauront puiser en eux la solidarité qui doit exister entre ceux qui peinent.

En effet, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Les problèmes réels sont avant tout portés par deux logiques: le chômage de masse qui frappe La Réunion, et la mondialisation capitaliste non maîtrisée. Car le fond de l'affaire, c'est d'abord que nous manquons cruellement d'emplois, et que nos ouvriers ont besoin de chantiers. Et la vérité, c'est que c'est sur ce terreau de précarité et de chômage que la dérégulation fait ses dégâts- comme un cyclone passant sur une zone frappée par la déforestation.

Ce sera, aussi, l'enjeu du changement: stopper l'hémorragie des droits des travailleurs, auxquels des règles internationales injustes ôtent toute stabilité et qui peuvent être emmenés partout où le veulent les intérêts capitalistes, sans égard aucun pour leurs vies, pour leurs droits.

Conquérir des avancées dans ce domaine, pour protéger les droits des réunionnais et ceux des travailleurs étrangers, c'est pour moi l'un des enjeux des élections dans lesquelles je m'engage.



Yvan Dejean