Je souhaite réagir sur deux points de l'actualité marquante pour notre pays: d'une part, le contenu du rapport élaboré par la Commission sénatoriale dirigée par M. Sueur, président de la Commission des Lois du Sénat, plus particulièrement dans ses conclusions relatives au coût de la vie. D'autre part, la réponse apportée par M. Peillon, Ministre de l'Education, à M. Alfred Marie-Jeanne, député, sur la question de l'affectation prioritaire en Martinique des fonctionnaires martiniquais.


Coût de la vie et embauche locale : mon point de vue
Présenté par la presse, le rapport parlementaire dit 'Sueur" propose des pistes pour lutter contre la vie chère. Si l'on peut se féliciter de cet intérêt renouvelé pour ce véritable problème des Réunionnais, force est de constater que trop de zones d'ombres et de contradictions marquent ce nouveau document pour qu'il puisse être considéré comme satisfaisant.
 
- S'agissant de la proposition visant à "acheter dans la zone", il faut rappeler que cette nécessaire diversification des approvisionnements doit s'appliquer à des produits de qualité égale à ceux que consomment les Réunionnais, sans que ceux-ci ne déstabilisent, par le dumping, les productions de notre pays.
 
- Sur la proposition relative à un octroi de mer à 0% sur les produits dits de première nécessité, il est à remarquer que cette mesure existe déjà, et touche un millier de produits.
 
- Enfin, si l'on peut se féliciter de la volonté de transparence qui anime la commission sénatoriale, notamment sur la formation des prix, le « rapport Sueur » souligne en conséquence les défaillances actuelles de l'Observatoire des prix et des revenus.

S'agissant de l'affectation prioritaire des fonctionnaires ultramarins dans leur région d'origine, la réponse favorable apportée par M. Peillon à la question de M. Marie-Jeanne, député martiniquais, soulève la question essentielle de l'Egalité de traitement entre les ressortissants des outremers. On ne voit en effet pas pourquoi ce qui est possible et admissible en Martinique ne le serait pas ailleurs et en particulier, à la Réunion. La revendication de l'embauche prioritaire des Réunionnais, exprimée par divers corps de la société, ne saurait être otage du manque de zèle des parlementaires. 

Nul ne peut être insensible au drame économique et humain qui se déroule à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Avec l'annonce brutale de 8.000 suppressions d'emplois, c'est toute région qui menace de s'effondrer. Cet évènement repose la question de l'action publique face aux stratégies des acteurs économiques...une perspective particulièrement inquiétante pour La Réunion.


Si j'en crois les statistiques disponibles, le taux de chômage à Aulnay-sous-Bois s'élèverait à 16,8% de la population active. C'est un chiffre déjà préoccupant puisqu'il est bien supérieur à la moyenne nationale, proche de 10%. La fermeture de l'usine automobile "Peugeot-PSA" va évidemment sinistrer la région. 

Tout le monde s'en émeut, à commencer par les ministres du nouveau gouvernement et, en premier lieu, M. Montebourg, ministre au redressement productif. Et c'est bien normal. Cette préoccupation affichée se heurte au fait que Peugeot est une entreprise privée. Cela dit, des mécanismes de droit public permettraient une prise de participation de l'Etat au capital de l'entreprise.

Si je ramène cette situation à La Réunion, force est de constater que nous avons en réalité déjà du faire face à des catastrophes de ce type. De plus, le taux de chômage à La Réunion est plus du double de celui enregistré à Aulnay. 

Pire, la situation sociale de La Réunion est, de loin, la plus grave de tous les départements de la République française. 

L'effondrement d'Aulnay interpelle toute l'opinion publique nationale. Je me demande si les réels problèmes que rencontre notre île "Vanille" finiront eux-aussi par trouver un écho...National. 


Bravo aux jeunes, bonnes vacances et...bon courage
En cette période de l'année, les médias parlent beaucoup des jeunes diplômés, et c'est bien normal. Je veux, moi aussi, les saluer et les encourager. Car on l'oublie trop souvent, avoir un diplôme ne va pas de soi, surtout pour les jeunes des milieux populaires.

Il n'est pas facile de travailler, de se concentrer, dans des conditions de logement difficiles, dans des situations économiques précaires, dans des familles nombreuses.Je le sais. Chaque réussite scolaire est un sacrifice, et beaucoup de jeunes n'ont pas la chance de pouvoir, malgré tout, s'en sortir.


C'est à eux aussi que je pense aujourd'hui, et je leur dis : ne baissez pas la tête et ne baissez pas les bras, et surtout, n'écoutez pas ceux qui veulent vous culpabiliser. Ceux qui devraient rougir, ce sont ceux qui ne font pas leur travail, et font que La Réunion n'est plus un pays où chacun peut trouver sa place.


Enfin, je pense à ceux qui vont prendre des vacances. Et là aussi, je pense à ceux qui sont dans la difficulté, et pour qui les vacances c'est, aussi, la galère.

Bon courage à tous.

Rédigé par Yvan Dejean le Jeudi 12 Juillet 2012 à 18:04 | Commentaires (0)
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