Le projet de décentralisation qui va être présenté au conseil des ministres le 10 avril prochain doit attirer l'attention de tous les élus et plus particulièrement des élus de la Réunion. Le contenu final de la loi n’est pas arrêté, mais d’ores et déjà une question de fond s’impose: Quelle est la place des outre-mer et plus particulièrement celle de la Réunion dans ce projet hautement engageant ?


Quelle est la place de La Réunion dans l'acte 3 de la Décentralisation ?
Plusieurs aspects devraient amener nos parlementaires à réagir en urgence, notamment en ce qui concerne les modalités d’exercice des compétences et surtout des prérogatives des élus locaux, particulièrement des élus des outre-mer. Le projet, en l’état, laissent trop d’incertitudes quant aux conditions de réussite. Les prérogatives des élus des différentes collectivités et les réalités locales doivent être  le fil conducteur du projet de décentralisation.

Ce projet de loi a été élaboré sur la base du principe de la coordination de l’action publique entre l’État et les collectivités territoriales. Les relations ne peuvent avoir de sens dans une organisation pyramidale et rigide. L’État doit absolument sortir de la logique qui consiste à imposer, voire à décider en lieux et place. L’État doit être celui qui accompagne les collectivités, dans le seul but de répondre aux réalités des territoires, réalités qui sont multiples et différentes.

C’est bien dans l’ensemble des collectivités que les pouvoirs de décisions et d’actions doivent être reconnus et renforcés. Les choix doivent être éclairés par les habitants eux-mêmes, par eux qui vivent les réalités. La place des habitants dans la chaîne de décision doit être arrêtée par la loi elle-même. La loi devrait aller dans le sens de la régionalisation des pouvoirs et garantir un cadre de démocratie participative...

Cette régionalisation nécessaire et incontournable ne peut s’envisager sans mettre un accent particulier sur les conditions de la croissance économique. Il est urgent d’autoriser l’orientation d’une partie de l’enveloppe dédiée aux emplois aidés vers l’entreprise et plus particulièrement l’entreprise de service.

Il faut arriver à moyen terme à une redéfinition de l’emploi sur notre territoire et à reconsidérer certains secteurs d’activité comme étant marchand. Pour cela il va falloir promouvoir et accompagner la formation et la création d'activités économiques dans les secteurs pourvoyeurs d'emplois où les jeunes en particulier peuvent développer des savoir-faire et des prestations désormais marchands. C’est aussi par ce biais que l’on va pouvoir répondre à nos jeunes formés et compétents en leur permettant de prendre une part active dans l’économie en devenant des patrons responsables dans de vrais secteurs économiques.

Cette régionalisation doit aussi se faire en confortant la position géographique et stratégique de la Réunion dans l'Océan Indien, en accompagnant le développement des partenariats avec les pays de la zone à partir des dynamiques locales. En ce sens, la Réunion est un atout pour la France et dispose des potentiels pour tendre la main à la Nation afin d’aller ensemble vers une nouvelle dynamique régionale. La Région Réunion doit pourvoir parler au nom de la France dans cette région du monde.

Par Jacky Grondin, Emergence Réunion le Samedi 16 Mars 2013 | Commentaires (3)