sak ifé nout jordu ék nout demin

Zak Tillier du Zir titille ... les cocos croupions et les écolo pastèque


Citoyen
Mardi 20 Septembre 2016

C'est dans son édito de samedi dernier. Personnellement, je n'adhère à aucune de ces deux chapelles, ni même à aucune autre. Mais, avec l'honnêteté intellectuelle qui caractérise le commun des mortels, il faut clamer haut et fort qu'il y a du bon dans l'une et l'autre, surtout dans la dernière. Tout n'est pas mauvais. Il faut savoir enlever ses œillères. La route des Tamarins, initiée par Pierre Lagourgue, a les éloges de tout le monde : Paul Vergès a bien dirigé le chantier sans dénaturer La Réunion.


Ses carrières étaient dans les hauts sur des plateaux semi-désertiques si bien que, sur ce point, il n'y a pas eu de levée de boucliers. Les écolo, pastèque ou non, n'ont pas regimbé, le titilleur non plus, à cette époque-là. C'est seulement maintenant que notre Tartarin-péi lève son gros lièvre, mais quand on court le ramasser, on s'aperçoit qu'il est squelettique. Un coup pour rien. Titiller, c'est bien, mais il faut titiller en connaissance de cause. Le morpion le sait, qui aime titiller dans sa région favorite, d'après les sources que j'ai consultées avec attention. L'hébergeur et l'hébergeuse, tous deux anémiés, le savent aussi d'après les témoignages recueillies ici et là. Le seul reproche fait à Vergès à propos de sa route, c'est l'addition qui s'est envolée; mais il ne pouvait en être autrement : ciment et graviers étaient entreposés à ciel ouvert, et on est venu nuitamment avec sa petite brouette se ravitailler pour améliorer la case de tantine. Finalement les petits larcins, tant de fois répétés, ont gonflé l'addition; mais l'honneur est sauf : il n'y a pas eu le moindre gaspillage. Et, dans les Hauts, il y a maintenant de belles cases. En somme, un vrai conte de fées ! 

Quant à Zak, le revenant, il fait cliquer ses chaînes au nez et à la barbe du colonel Loubry. C'est, à le croire, le scandale du siècle. Il va nous en parler encore. Le revenant va revenir, car il aime les ladilafé. Mais qui connaît ce colonel, à part les pompiers ? C'est un peu idiot d'effrayer tout le monde. Pensons aux enfants, évitons-leur des cauchemars. Au diable le fantastique de notre revenant ! 

Et Zak a dit dans son édito que la NRL est indispensable et que c'est l'avis de beaucoup. Et c'est aussi le mien, mais sans précipitation, les filets de la falaise nous sécurisant... grâce à Vergès. En touriste pour 15 jours sous les cocotiers de l'Ermitage, j'interroge les Réunionnais à propos de ce monstrueux projet en pleine mer avec des pylônes enfoncés à une profondeur d'au moins 20 à 50 mètres dans le sol instable, on crie au scandale, à la démesure. Ce sera la route la plus chère au monde au km. Et il faut déshabiller l'île pour habiller la mer, ouvrir des carrières dans des zones riches en végétation,  parsemer l'île d'immenses nids de poule. Bref une île intense saccagée le plus légalement du monde alors qu'un voleur de palmistes pour un seul palmiste est traduit devant la justice en tant que triste voyou. Ce projet est l'affaire du siècle, et l'affaire Loubry n'est qu'une toute petite goutte d'eau perdue dans l'océan.  Mais pour notre titilleur, c'est une sorte de tsunami; ce qui gravite autour du PCR lui donne un urticaire difficile à soigner et même incurable. Tout est amplifié. Il voit rouge. 

Les travaux d'approche pour la NRL vont permettre de contourner La Possession, c'est une bonne chose; mais après, il faut songer à perforer la montagne. Les tunneliers modernes sont d'une grande efficacité, quelle que soit la nature de la roche. La paroi est consolidée immédiatement. Et il n'y aura plus besoin d'ouvrir des carrières. 

Je n'en dis pas davantage. Ce n'est pas la peine. Devant tant de résistances, le préfet va sortir son PIG (projet d'intérêt général), un arrêté cochon dirait un voisin d'Albion. Un PIG comme nos gouvernants ont sorti le 49. 3, comme d'autres, plus belliqueux, sortent le kalashnikov. Le préfet dira, en bon démocrate : "Bon peuple, tak out bouce". Lui aussi va participer au saccage de l'île, mais légalement, et non comme le voyou qui a abattu un palmiste. Dura lex, sed lex, pour le petit voyou; dulcissima lex, pour qui impose sa loi.

En conclusion, le titilleur du Zir titille ... pour rien.

A samedi prochain ! 

Gérard JEANNEAU


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