sak ifé nout jordu ék nout demin

Rythme et vacances scolaires de décembre à février, l'école est dans l'œil du cyclone à La Réunion


Édito
Lundi 4 Février 2013

Vincent Peillon est ministre de l'Education nationale. Marcel Rufo est pédopsychiatre. Les deux prônent le retour à la semaine de 4,5 jours. Dumile et Felleng ont été des cyclones. Claude Hoarau est maire de Saint-Louis. L'édile pense que les deux phénomènes ramènent l'école "au rythme tropical et à la réalité réunionnaise". La Réunion doit-elle remettre en cause une autre compétence régalienne ?


C'est décidé, retour à la semaine de 4,5 jours. Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, et Marcel Rufo, pédopsychiatre, assurent que "c'est dans l'intérêt de l'enfant". Les profs et certains syndicats des parents avancent le contraire, alors que les mairies y adhèrent à la seule condition que l'Etat paye le coût supplémentaire générée par une demi-journée d'école le mercredi ou le samedi. Il est clair l'intérêt de l'enfant ne va pas jusque-là pour le gouvernement.

A La Réunion, la consultation des communes continue. La rentrée scolaire 2013/2014 sera sans conteste un argument de campagne des Municipales 2014. Uniquement dans l'intérêt des enfants. Evidemment. Et c'est toujours dans ce seul intérêt que Claude Hoarau propose l'application du calendrier climatique à La Réunion. En pratique, les bouchons à Saint-Louis et Saint-Pierre et les retards des élèves et des professeurs, ce matin dans de multiples établissements scolaires du Sud, lui, donnent raison.

Concernant les conditions de travail parfois difficiles dans certaines classes ou écoles, la situation a beaucoup évolué. La chaleur de l'été austral ne peut justifier à elle seule un retour au calendrier "climatique". Car des intempéries en période scolaire, il y en a dans tous les pays du monde. Manquer un ou deux jours d'école à cause de fortes pluies ou de fortes houles, n'est pas préjudiciable aux résultats scolaires.

Et si le radier de la rivière Saint-Etienne avait résisté à Dumile et à Felleng, la question se poserait-elle vraiment ? Pas sûr. Les cyclones ont confirmé la faiblesse de notre réseau routier. Et l'absence d'une vraie politique de transport et ce depuis des décennies. C'est là le vrai problème. Le retour au calendrier climatique est de ce fait anecdotique. Surtout au vu de la gestion des écoles par plusieurs municipalités, vendredi dernier. C'était parfois du grand n'importe quoi.

C'est vrai, vendredi dernier, l'école était dans l'œil du cyclone. Simplement, parce qu'on ne sait toujours pas qui de la préfecture ou des municipalités en a la principale responsabilité pour la fermeture des classes, sans l'instauration de l'alerte Orange. En fait, on le sait. Ce sont les communes. Mais en cas de cyclone, la plupart du temps c'est l'Etat qui décide. Une tradition. Et vendredi dernier, son représentant, le préfet de La Réunion, a décidé que c'est aux mairies de décider...

Jismy Ramoudou


Dans la même rubrique :