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Premier échec pour Didier Robert


Politique
Jeudi 31 Mars 2011

Le patron de La Réunion en confiance était sûr de son coup. Il avait la méthode pour permettre à la Droite de gagner ces cantonales, et reprendre ainsi le pouvoir au Conseil général. Aussi, il a imposé son choix à La Réunion et à Paris. Ça n'a pas marché. Mais au delà de ce premier échec, la Droite a un leader fragilisé.


Didier Robert a commencé sa marche en avant en 2006. C'est le 20 janvier de cette année-là qu'il devient maire du Tampon. En 2007, il est élu député face à Paul Vergès. L'année suivante, il triomphe aux élections municipales. Cette année-là, il profite de la bérézina de la Droite, crée Objectif Réunion et se prépare pour les Régionales de 2010. Cette fois encore, il gagne face à Paul Vergès.

Cette marche en avant a permis à Didier Robert de devenir le chef de file incontesté de la Droite. Il a ainsi écarté son mentor André Thien-Ah-Koon, Jean-Paul Virapoullé et René-Paul Victoria aux Régionales. Sa proximité avec Saint-Pierre, a réduit l'influence du président de l'UMP qui compte quand même quatre élus au Conseil général.

Didier Robert était craint. Rares sont ceux qui s'opposaient à ces décisions. Cela s'est vérifié lors de la constitution de la liste des candidats pour les cantonales. Plusieurs n'ont pas eu l'investiture de La Réunion en confiance alors "qu'une pré-investiture avait été annoncée". C'était le premier couac de la pré-campagne. “C'était humiliant pour nous", avait dit Georgette Trabouillet à Saint-Paul.

La seconde erreur et sans doute la plus importante, c'est la désignation des représentants de La Réunion en confiance. Alors que les critères sont la proximité et l'enracinement des candidats, le mouvement politique a décidé d'envoyer sur le terrain des novices. Les résultats ont été parfois catastrophiques.

“Nous devons passer par là pour le renouvellement de la classe politique. On s'est trompé car certains candidats n'étaient suffisamment préparés. Nous allons tirer des enseignements", avait dit Didier Robert lors d'une conférence de presse entre les deux tours. Ce sera sans doute nécessaire.

Autre analyse : cet échec a-t-il fragilisé Didier ? “Non", a répondu l'intéressé. "Bien sûr que oui", ont répondu certains de ses amis de l'UMP. C'est sûr, Didier Robert a perdu de sa mainmise sur la Droite. Même si sa crédibilité et sa légitimité ne sont pas entamés, une certitude existe : “Des voix s'élèvent au sein de son camp politique".

"Nous voulons plus de considération et nous voulons être mieux associer aux réflexions et décisions de notre famille politique". La famille en question a commencé à laver son linge sale au début de la semaine. C'était dans un hôtel à Saint-Gilles. Jean Simonetti était présent, et également René-Paul Victoria, David Lorion…

Ainsi, la Droite ne veut pas accabler Didier Robert, mais elle ne veut plus de son "diktat"...

Jismy Ramoudou


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