Paul Vergès va bien. Ironique. Arrogant. Et aussi par moments méprisant, le président du PCR a fait du Paul Vergès dans le texte. Cet homme politique qui préfère rater son entrée que manquer sa sortie, a réussi les deux. Et c'est le visage grave, le ton solennel et sans jeter un regard à quiconque, qu'il a expliqué son attitude à tous les participants à la Conférence économique. Paul Vergès l'a rappelé hier après-midi lors de sa conférence de presse.
"3h30 pour débattre de sujets essentiels pour La Réunion, ce n'est pas suffisant". C'est vrai, comme le président de la Région Réunion, Didier Robert, le chef charismatique du PCR voulait un dispositif de réflexions, d'échanges et de forces de propositions, similaires aux Etats généraux de l'Outre-mer. Pas du tout soutenu par le PS local dans sa démarche, le communiste, comme à son habitude, "ne désespère pas". Le 14 novembre, son parti présentera son projet de développement pour La Réunion.
A moins d'une énorme surprise, ce seront les éléments contenus dans le document intitulé "2012 : l'année du changement, les propositions du parti communiste réunionnais". L'évolution concernera les moyens financiers et les recettes nécessaires à la réalisation de la programmation économique, politique et sociale, souhaitée par les communistes. La gouvernance et à un degré moindre, la surrémunération, n'en sont plus le socle du projet. Le socle, c'est l'argent. Les recettes nouvelles à trouver, et lé réduction des dépenses publiques que cela permet à l'Etat.
Il y a d'abord la surrégénération. Paul Vergès veut l'adhésion du plus grand nombre de Réunionnais. "L'épargne volontaire d'une partie de la surrémunération va nous permettre de créer un Fonds réunionnais de développement". Selon Paul Vergès, "c'est une façon de sauver cette surrégénération, car l'Etat qui dans une politique de réduction des dépenses publiques, finira par la supprimer". Le PCR propose par ailleurs "une régionalisation de la fiscalité (suppression de l'octroi de mer) pour s'ouvrir sur les pays de la zone océan Indien…
"Que proposent les autres partis politiques ou leurs représentants. Je ne les entends pas. Ceux qui créent leur parti politique, quel est leur projet ? Nous, nous avons un projet. Et, nous sommes prêts à en débattre, à le confronter avec celui des concurrents. S'ils ont un projet de développement pour La Réunion, bien sûr".