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Paul Vergès : "Nous avons des propositions à la crise structurelle"


Politique
Mardi 3 Mai 2011

Le PCR a participé ce week-end au Forum des idées du parti socialiste à Paris. Cette délégation était composée de Paul Vergès, Elie Hoarau, Claude Hoarau, Pierre Vergès et Gilles Leperlier. Françoise Vergès est intervenue elle, sur l'identité culturelle. La discussion entre le PCR et le PS, aura lieu aussi à La Réunion.


Quel projet pour La Réunion pour les 5 ans et les 10 ans à venir ? L'élection présidentielle est le cadre choisi par les partis politiques pour faire des propositions. A gauche, c'est le candidat socialiste qui portera le projet du PCR et du PS local. Selon Paul Vergès, il s'agit de trouver des solutions à la crise structurelle.  
La crise structurelle, pour Paul Vergès, ce sont tous les obstacles institutionnels, administratifs, juridiques, financiers, et les monopoles, qui empêchent La Réunion de mettre en place les outils et les stratégies nécessaires à son développement économique, social, endogène et durable. "Il faut en finir avec le statut colonial".

La première référence de Paul Vergès, c'est la départementalisation de 1946 qui a conduit à l'instauration "d'un développement économique déséquilibré s'appuyant sur un contexte créé à cet effet, et d'un grand nombre de privilèges et de monopoles". Le système colonial a profité "à la fonction publique (le supplément colonial : surrémunération). Et la fonction publique entraîne tout le reste".

Toutefois, Paul Vergès préfère ne pas s'attarder sur les barrières érigées par les bénéficiaires des monopoles. "Ce ne sont pas eux qui définissent le cadre juridique et économique, ce sont les politiques". L'ex-président de la Région Réunion les a malgré tout identifiés. “Ce sont les mêmes qui se sont opposés à la MCUR, ceux qui ont la mentalité des maîtres d'esclaves".

Nous avons demandé à Paul Vergès, comment en douze ans de présidence et de pouvoir au Conseil régional, il n'a pas su briser toutes ces chaînes et ces obstacles. Paul Vergès s'est figé mais n'a pas répondu. "L'essentiel est une rupture totale avec les structures du passé, la situation l'exige".

Cette rupture totale, c'est avant tout une évolution statutaire. Le gouvernement a voté l'assemblée territoriale, Paul Vergès préfère lui, un "système plus souple avec des outils plus efficaces". Son nom : l'Assemblée unique. Le chef historique du PCR le voulait déjà en 1982, année de la décentralisation. François Mitterand était d'accord, mais le Conseil constitutionnel a jugé le statut voté, anti-constitutionnel.

Cette fois-ci, Paul Vergès a décidé de présenter sa vision de l'évolution institutionnelle dans un ensemble de projets pour La Réunion. Il présente ainsi les objectifs, et les outils et les moyens pour parvenir à ce "développement économique, social, endogène et durable".

“Nous avons des propositions à la crise structurelle". Le développement durable est l'une des bases de départ. "Cela va de l'élimination des déchets à l'autonomie énergétique, du choix du transport collectif à la mise à disposition de notre élite à Madagascar" (coopération régionale). "Tous ces secteurs sont créateurs d'emplois pérennes et d'activité".

Paul Vergès reste prudent. "Il faut répondre à l'état d'esprit de l'électorat. Evitons les effets d'annonce, évitons de tout promettre et ne rien faire après l'élection. Nos propositions doivent être concrètes, financées et datées dans le temps, et cela pour 5 ans et 10 ans. C'est le préalable absolu. C'est ce que nous avions fait avec la signature des Accords de Matignon"…

Jismy Ramoudou


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