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Oui à La nouvelle route du littoral


Politique
Mardi 24 Juin 2014

L’actuelle route du littoral n’a pas fini de faire parler d’elle. Depuis 1946, des débats ont lieu, en 1950 trois solutions sont proposées. En 1955, deux solutions sont retenues. De 1956 à 1963, se déroule le chantier de la première route.


Dès le début des travaux, en mars 1961, le risque d’effondrement est apparu, ainsi le 6 mars 270 m3 de tunnel s’effondrent dans la mer. Le 22 juin 1980 à 6h15 environ, 15 000 de m3 de roche s’abattent sur la route, des jeunes Réunionnais, de 21 ans à 25 ans, trouvent la mort.

Le 28 juin, un millier de personnes se sont réunies contre la route qui tue. En 2002, une centaine de tonnes de pierres tombent sur la route.

Le samedi 2 octobre 2004 un bloc de 250 kg tue une jeune femme de 18 ans. Le 20 février 2006, un rocher faisant un mort et un blessé grave, le 24 mars 2006 à cinq heures du matin un pan entier de la falaise s’écroule sur la route et tue des familles, le 15 octobre 2006 un nouveau drame.

Permettez-moi de vous rappeler la nature du problème que je pose aux opposants de ce chantier, en particulier à l’association ATR-Fnaut, si un pan de falaise s’écroule, faisant des milliers morts, pensons à nos enfants, papa, maman, femme, cousin, tonton, etc.

Chaque jour 58 000 voitures, fois deux, passent sur cet axe routier essentiel pour notre île. Et si un bus était victime d’un éboulis ? Combien de morts faut-il ? Nos proches passent tous les jours sur cette route de la mort ? Je le dis à tous, la Réunion ne veut plus de morts sur cette route, nous ne voulons plus vivre la crainte d’un éboulement massif, nous ne voulons plus rouler sur cette route la peur au ventre.
 
La nouvelle route du littoral est un chantier nécessaire, choisi et urgent pour la Réunion car l’état actuel de la RN1 est dégradé et irréversible. L’actuelle route du littoral date de 1976 et elle est en fin de vie. Il y règne une insécurité pour les usagers avec des risques : d’éboulements massifs et meurtriers comme on en a connu en 1980 et 2006 par exemple malgré la pose des filets de protection, de submersions avec la houle (cyclones, tsunami), de ruptures d’ouvrages (phénomènes des loups, effondrement de la chaussée) avec les coupures et restrictions de trafics fréquentes (environ 30 jours/an) ce qui engendre des pertes de temps, surcoûts induits, stress des usagers, un impact économique certain avec le retard des salariés et des livraisons de marchandises... et avec des coûts d’entretien importants (à peu près 6 M €/an) qui devraient être divisés par deux avec la nouvelle route.
 
Par ailleurs, l’actuelle route du littoral est une catastrophe écologique : rejet direct des effluents (huiles, carburants, gomme pneumatique) dans l’océan, dégradation de la flore de l’avifaune particulière de la falaise avec les filets de protection et invasion du piège à cailloux entre la falaise et les 2x2 voies par les Espèces exotiques envahissantes, nuisances sonores liées au bruit routier,...
 
La falaise de la route du littoral étant vivante, il est naturel que des éboulis de moyennes et grandes ampleurs se produisent un jour ou l’autre comme cela s’est déjà produit par exemple en 1980 et 2006 produisant des dégâts matériels, économiques et des drames humains autrement dit la mort d’innocentes victimes.
 
En vérité, personne ne peut prédire quand se reproduira un grand éboulement identique à celui de mars 2006 qui a tué deux usagers et coupé la route pendant un mois. Que se passerait-il si celui-ci se reproduisait sur une route embouteillée à l’heure de pointe du matin ?
 
Ces nombreux impacts négatifs seront traités et éliminés ou réduits dans le cadre de la nouvelle route qui de plus fera une place importante aux transports collectifs et aux modes doux (piste cyclable) on ne construit pas un ouvrage en mer sans d’importantes précautions comme vous avez l’air de le laisser entendre. Le cadre réglementaire en vigueur est connu et très strict : autorisation d’occupation du domaine public maritime, autorisation au titre de la police de l’eau, autorisations au titre des espèces protégées...
 
Celles-ci ne sont délivrées que sur la base d’études techniques et environnementales très approfondies, qui garantissent que toutes les précautions ont bien été prises pendant les travaux et pendant toute la durée de vie de la future route pour éviter ou réduire les impacts négatifs sur l’environnement, et ce, après avoir démontré qu’il n’y avait pas d’alternative satisfaisante.
 
En terme d’emplois, la nouvelle route du littoral est un vaste chantier pour l’emploi et la formation des Réunionnais.
Le projet de nouvelle route du littoral est un chantier de l’île de la Réunion affiché comme l’un des chantiers prioritaires fixés par les accords de Matignon. Pour les Réunionnais, il représente de nombreux emplois à la clé. En effet, le contrat de maîtrise d’œuvre signé pour ce chantier est l’un des plus importants en France. Formation (BTP, VRD, scaphandriers, soudeurs, chaudronniers, …) et emploi local sont également au cœur de ce chantier, qui constitue un important terrain d’opportunités pour les Réunionnais.
 
La nouvelle route du littoral c’est un gros chantier et de gros volumes d’emplois. Lorsqu’un million d’euros sont investis dans un gros chantier, cela génère environ 8 emplois, dont 6 emplois directs et 2 emplois indirects (sous-traitants, transporteurs par exemple, intérimaires...) soit près de 10000 emplois créés à cette occasion. Le projet de nouvelle route du littoral est donc une aubaine professionnelle pour de nombreux Réunionnais. Je suis un militant associatif, indépendant des partis politiques qui depuis 2005 agit pour trouver une solution pour éradiquer cette route meurtrière. Je n’ai pas hésité à alerter l’opinion, ériger une stèle à la mémoire des victimes, sensibiliser les médias, rencontrer des ministres afin de résoudre définitivement le caractère dangereux de la route du littoral.
 
Rappelons que le bouclage financier de la nouvelle route du littoral a été acté avec les accords Matignon II signé en 2010 par le Premier ministre de l’époque François Fillon et que les plis des appels d’offres sont dans la fourchette des prix estimés (à moins 5%) pour un montant total de 1,6 milliard d’euros. 
Enfin soulignons l’expertise technique de nos ingénieurs français qui ont travaillé sur ce projet. Alors que ceux-ci ont été encensés par tous parce qu’ils ont fait le viaduc de Millau pourquoi leurs compétences ne sont pas reconnues par les opposants à la NRL ?
 
Il est sûr que la Nouvelle Route du Littoral, avec son tracé éloigné de la falaise nous protègera totalement des éboulis meurtriers de la corniche entre Saint-Denis et La Possession. Malgré cela, certains opposants irréductibles à la Nouvelle Route du Littoral s’en sont donnés à cœur joie en essayant de faire peur aux Réunionnais, en faisant croire que cette nouvelle route ne prend pas en considération les impacts de la houle.
 
Or, le viaduc prévu sur la nouvelle route du littoral est un ouvrage d’art d’une longueur de 5.4 kilomètres, représentant un grand pont routier constitué de plusieurs travées et franchissant la mer à grande hauteur. La partie viaduc de la Nouvelle Route du Littoral se tiendra au minimum à une soixantaine de mètres de la côte afin de prévenir les risques liés à la montagne et à une hauteur permettant de le prémunir sans problème des risques maritimes et en particulier des houles cycloniques contrairement à l’actuelle route qui subit fortement l’influence de la houle (vagues et effondrements de la chaussée) provoquant ainsi très régulièrement des fermetures totales ou partielles de la route avec des conséquences matérielles, économiques et humaines incalculables et extrêmement lourdes à porter pour notre île.
 
Les Réunionnais doivent être informés que la hauteur maximale de houle enregistrée est de 11 mètres. La Nouvelle Route du Littoral se base sur une hauteur maximale de plus de 15 mètres au large et sur la côte avec le déferlement, même si les houles sont plus fortes, la hauteur maximale ne pourra pas être plus élevée (et ceci en lien à la profondeur des fonds marins).
 
Les opposants à la nouvelle route du littoral ne cessent donc de jouer sur des peurs irrationnelles. Au contraire, ce chantier concilie sécurité et protection de l’environnement.
 
Aujourd’hui de nombreux transporteurs, terrassiers, conducteurs d’engin ne souhaitent qu’une seule chose : travailler et nourrir leur famille. Ils sont disponibles pour œuvrer sur ce chantier. Mais votre opposition systématique aux sites d’extraction de roches massives nuit à l’emploi des réunionnais.

Cessez de faire peur aux réunionnais
 
En vérité, personne ne peut prédire quand reproduira un grand éboulement identique à celui de mars 2006 qui a tué, permettez-moi de vous rappeler la nature du problème que je pose à l’association ART- Fnaut, et aux personnes qui sont contre, la nouvelle route du littoral, si un pan de falaise s’écoule, faisant des milliers morts. La vie n’a pas de prix.
 
Le président de l’AURC (Association des Usagers de la Route en Corniche)

Roland LAMBERT


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