sak ifé nout jordu ék nout demin

Municipales partielles : Emplois aidés, factures payées, sommes d'argent, sable, nourriture, alcool… Chaque voix compte !


Politique
Mercredi 25 Janvier 2012

Les anecdotes sont nombreuses. Chaque liste dénonce les méthodes des autres. Qui dit la vérité ? Le seul dénominateur commun au sein de la population, c'est "si i donne à moin, mi prend". Mathilda* a quitté un camp pour un autre. "Moin l'avait besoin 2.000 €, band l'a dit a moin vien, i donne à moin. Ben moin l'est parti avek zot, et moin l'a gagne 2.000 €".


Ce week-end, la polémique s'est déclenchée autour d'un pique-nique financé par un candidat. C'était au Village Desprez. "Nous avons surpris des personnes déchargeant des marmites de cuisses de poulet. Nous avons pris des photos. L'un des jeunes, nous a dit avoir reçu 700 € pour cette petite fête". "Il y avait aussi beaucoup d'alcool", rapporte un autre candidat.

Il n'y a pas que les jeunes qui profitent de la générosité des listes engagées. Chacune intervient au niveau de ses moyens. C'est le cas pour les emplois aidés. Ceux qui ont prévu le coup, peuvent en proposer. "Certains contrats ont été prolongés de deux semaines, juste le temps des élections". Les interventions les plus courantes, concernent les factures d'eau, d'électricité et les impôts locaux. "C'est inespéré pour nous, on a pu tout payer !" Tant mieux pour leur sérénité d'esprit. Tant pis pour la morale (ou ce qu'il en reste).

Et, N'oublions pas les incontournables camions de sable, de ciment et de feuilles de tôle. Cette scène qui suit, est authentique. "Je l'ai vécue en direct devant la permanence d'un candidat". Et c'est un habitant de Sainte-Suzanne qui le provoque. "Bonjour, moin l'a besoin d'un camion sable pou bétonne mon chemin. Mi veux juste le sable, ciment, moin va acheter". Il y en a qui se contente de peu, parfois.

Gèné par la présence d'un journaliste, son interlocuteur finit par lui indiquer qui il faut voir. Ce genre de scènes se répète depuis des semaines à Sainte-Suzanne. "Il y a ceux qui donnent des bons de 40 €, il y a ceux qui distribuent des coupures de 50 €. Et enfin, il y a ceux qui monnayent les voix de la famille, là c'est plus cher. De 500 à plusieurs milliers d'€".

C'est essentiel. Chaque voix compte ! Et ça, ça n'a pas de prix...

Jismy Ramoudou


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