sak ifé nout jordu ék nout demin

Municipales anticipées : après Sainte-Suzanne, ce sera le Tampon


Politique
Samedi 28 Janvier 2012

La cassure est effective au sein de la majorité tamponnaise. Le Quotidien a soulevé un gros lièvre (ou lapin). Si Paulet Payet, maire du Tampon, et conseiller régional du groupe de Didier Robert, continue à recevoir la population (45 personnes hier), une partie de sa majorité municipale, a déjà fait son choix. De son côté, André Thien-Ah-Koon se dit "triste et déçu de cette situation".


Le Quotidien a sans doute eu hier l'information de ce début d'année : des Municipales anticipées au Tampon. La rupture semble désormais irréversible entre d'un côté le groupe de Didier Robert et celui fidèle à Paulet Payet. Mais sur le papier, le président du Conseil régional est en supériorité numérique. Et avec un écart important.

En effet, si l'on tient compte du vote de l'affaire 31 du conseil municipal du 9 novembre 2011, c'était une promotion groupée (la DGS choisie par Paulet Payet devait en autres accéder au poste d'administrateur), ce sont 27 des 38 conseillers municipaux de la majorité qui avaient voté contre cette délibération. Les tensions internes étaient alors révélées au grand jour.

La situation n'a cessé de se dégrader semble-til. La menace de Municipales anticipées, est latente. "Ce n'est plus une question de temps", selon un proche de la mairie. "Il suffit qu'un tiers des conseillers municipaux démissionne, c'est-à-dire 17, pour obliger le préfet à fixer la date de nouvelles élections municipales au Tampon".

Comme pour Sainte-Suzanne, le représentant de l'Etat aura deux mois et ce après la démission effective d'au moins 17 élus, pour prendre cette décision. La Droite tamponnaise pourra ainsi laver son linge sale sur la place publique. Il y a bien sûr la lutte de pouvoir au sein de la majorité municipale. Il y aussi la bataille pour l'investiture de l'UMP pour les Législatives.

Paulet Payet, maire UMP du Tampon, a sollicité son parti. Didier Robert, l'homme de confiance de Paris, lui a préféré Nathalie Bassire. Ce choix politique du président de la Région Réunion et de La Réunion en confiance, propulse du même coup Nathalie Bassire comme chef de file de la future liste des pro-Didier Robert.

Deux raisons à cela. La première, Nathalie Bassire a l'opportunité de prendre de la dimension. La deuxième, si Nathalie Bassire accède à la fonction de maire, elle aura alors fait la plus grande partie de la route qui doit la mener au poste de député. C'est un challenge particulier pour cette conseillère générale, qui s'évertue à "conserver ses valeurs dans ce contexte politique plutôt complexe".

Paulet Payet n'a pas non plus abdiqué. D'une part, il conservera, comme Yolande Pausé à Sainte-Suzanne, sa fonction de maire et ce jusqu'à sa réélection ou à l'élection de son successeur. D'autre part, c'est Paulet Payet sans doute candidat à sa succession qui aura l'avantage de l'appareil municipal.

André Thien-Ah-Koon (Union des centres) pas encore certain d'une démission d'un tiers du conseil municipal, attend confirmation. C'est sûr, il sera dans la course. Tout comme Jean-Jacques Vlody (PS) qui n'en demandait pas tant. La concurrence s'annonce rude. Et pour cause. Il y aura trois enjeux dans ces Municipales anticipées du Tampon.

La première, c'est la clarification à Droite. Il s'agit de savoir qui à Droite à vraiment le pouvoir au Tampon ? La deuxième, c'est de préparer les Législatives. La troisième, c'est de tourner une page au Tampon, celle écrite par André Thien-Ah-Koon. Définitivement...

Jismy Ramoudou


Dans la même rubrique :