sak ifé nout jordu ék nout demin

Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité !


Politique
Jeudi 11 Décembre 2014

Il y a 109 ans jour pour jour, la loi de Séparation des Églises et de l’État était promulguée. Après plusieurs siècles de guerres de religion en France, enfin le législateur se munissait d'un outil consacrant le respect de la conscience individuelle, la recherche de l'intérêt général et la primauté de la loi sur les dogmes.


Insultée par la bouche de Sarkozy et ses amis, galvaudée par Hollande et ses sbires, la Laïcité ne s'est jamais portée aussi mal et n'a jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui.

Alors que la Papauté et ses représentants poussent une f(r)ange de la population à manifester et se radicaliser contre l’Égalité républicaine fondant l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de personnes de même sexe (le fameux « Mariage pour Tous » qu'ils disent être initié par un complot maçonnico-bolchévique pour détruire LA famille) ou contre la Liberté qui autoriserait le Droit à Mourir dans la Dignité, et tente de nous imposer encore des crèches dans les lieux publics, il est temps de réaffirmer qu'aucune option religieuse (Églises, sectes ou même athéisme) n'a sa place dans les institutions de la République. Charge à Dieu de reconnaître les siens, charge à la République de reconnaître l'ensemble des citoyens ! Citons Victor Hugo : « Ce que je veux : l'Etat chez lui, l’Église chez elle ».

Par ailleurs, je pense qu'il est nécessaire de rappeler à nos élu-e-s, de gauche comme de droite, l'article 2 de la Loi de Séparation des Églises et de l’État : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » Au regard de cet article, on comprendra difficilement que la Mairie de Paris puisse financer encore aujourd'hui des crèches confessionnelles (Loubavitch) et l'Institut des Cultures d'Islam qui accueille un lieu de culte au sein d'un établissement dit « culturel », brouillant ainsi la frontière entre le cultuel et le culturel pour mieux porter atteinte à la Laïcité. Sur ce dernier point, on soulignera une vision assez héritée du « Choc des civilisations » de Huntington, identifiant une culture par un culte.

Noël approchant, je ne peux faire l'impasse sur un dernier point : les crèches de la Nativité qui vont commencer à fleurir un peu partout. Mesdames et Messieurs les élu-e-s, laissez trôner seule Marianne et ne l'accompagnez pas d'un Christ (à moins que vous ne vouliez être l'âne ou le bœuf de l'histoire).

Respectez celles et ceux qui ne veulent pas se voir imposer de signes religieux dans les administrations.
La Laïcité est un levier pour l'émancipation humaine, elle garanti l'édifice commun contre ceux qui s'aiment de détester l'autre. Par la mise à distance des revendications particulières, la Laïcité permet la mise en œuvre de l'esprit républicain : la poursuite de l'intérêt général par la citoyenneté. Rappelons le : la Laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une. Elle est le flamboiement de la Liberté, chère aux Lumières, qui permet à chacun-e de croire ou de ne pas croire. Elle est le ciment de l’Égalité entre tou-te-s, ne reconnaissant que des citoyens, sans distinction de confession, d'origine ou de sexe. Par l'établissement de la Liberté et de l’Égalité, la Laïcité est la condition d'existence de la Fraternité entre tou-te-s.

Alexandre CAILLETEAU


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